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  • : Chroniques électroniques - Chroniques de disques, de concerts, de festivals, de soirées de musiques électroniques, rap et bien d'autres...
  • : Au confluent des musiques électroniques, du rap et des autres styles, ce blog, ouvert et curieux. Chroniques de l'actualité des sorties IDM, électronica, ambient, techno, house, dubstep, rap et bien d'autres encore...
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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 15:34
Sortie : février 2010
Label : Ultimae

Le Japonais Hidetoshi Koizumi, ici affublé du pseudonyme Hybrid Leisureland, fut auteur de l'album Crossbreed en 2006 sur le label Floor Limit avant de participer aux illustres compilations Oxycanta du label Ultimae en 2006 et 2007. Scroll Side est son premier format paru au sein de la crèmerie lyonnaise.

On ne répétera jamais assez qu'on reçoit bien plus qu'un album lorsqu'un disque estampillé Ultimae débarque dans notre boîte aux lettres. L'objet en lui même et l'artwork (signé cette fois-ci par Vincent Villuis lui même) sont toujours extrêmement soignés.
Scroll Side est une pièce originale naviguant aux confins de l'ambient, de l'électronica et des compositions électro-acoustiques modernes. Empli de douceur, de finesse et de volupté, cet album apporte autant de bienfaisance qu'une séance de méditation dans un bain de lait.
Fragile et délicate, la musique du Japonais diffuse des ondes qu'on pourrait qualifiées de réparatrices et thérapeutiques. On pourrait se croire dans une galerie de miroirs, tel un spectateur contemplatif de visions évanescentes et oniriques. Mon esprit critique et mon goût pour les mélodies sombres et tortueuses aurait bien aimé voir évoquée la face plus sombre de l'artiste. Tout est ici si beau que je ne céderais pas à cette aisée tentation.
Hybrid Leisureland a un vrai don pour la réverbération sonore, travaillant chaque écho et chaque texture avec une minutie certaine. On note également une bonne insertion du piano, des claviers et des larsens. Au sein de ces écrins délicats et de ces territoires sonores rassurants flottent parfois des micro-organismes en phase de mutation.
L'écoute de morceaux tels que Division and Composition, Traditional Drugs, Imagination of Imagination, Treshold, Balance ou Puppeteer (titre caché de clôture) ne peuvent que ravir les mélomanes qui aiment chiller en toute quiétude.

Bien que plus abstrait et moins contrasté que les sorties précédentes d'Ultimae, Scroll Side mérite bien plus qu'une écoute distraite. Des trésors de sensibilité sonore ont en effet besoin de nombreuses écoutes pour révéler toute leur beauté.

                                  http://www.synthema.ru/uploads/posts/2010-03/1268145117_1267885953_inr1cd039_b.jpg
par Ed Loxapac
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14 mars 2010 7 14 /03 /mars /2010 13:59

Sortie : mars 2010

Label : Breathe Compilation

Genre : Ambient

Note : 7/10

 

Breathe Compilation fait partie de ces netlabels que l’on suit de très près pour la simple et bonne raison que jusqu’à maintenant nous n’avons jamais été déçu par leurs sorties aux fortes consonances ambients. Le Nancéen aAirial sort son nouvel album sur cet eldorado mexicain après avoir montré ses talents de compositeur ambient en 2009 avec Le Fil Du Temps.

Incoercible est le disque parfait pour un dimanche contemplatif. aAirial ne prétend pas réinventer le genre ou le transcender mais tout simplement livrer sa propre vision de la mélancolie. Incoercible s’écoute avant tout avec le cœur comme le prouve le fantomatique I’m No One, donnant l’impression que l’on flotte sereinement à quelques centimètres du sol. On s’habitue rapidement aux enveloppantes nappes sonores recouvrant l’espace, des nappes qui se superposent pour tenter d’atteindre une sorte de plénitude.

C’est surtout quand une légère IDM pointe le bout de son nez que la musique d’aAirial se révèle plus complexe qu’il n’y paraît. Cette IDM est toujours feutrée comme-ci aAirial avait voulu la rendre facilement assimilable pour mieux laisser place à nos songes et nous empêcher d’intellectualiser ces évasions. On est donc doublement séduit par les poétiques Le Rythme des Jours, Seul à Seul ou encore Larmes.

Un spleen baudelairien empli nos oreilles à l’écoute de Mots porté par une simple nappe, une électronica désinvolte et une lointaine voix avant que ne surgisse une nouvelle nappe entourant tout l’atmosphère. Toute la musique d’aAirial se trouve résumé dans ces trois minutes : derrière une relative simplicité se cache une musique profonde.

En signant le Français aAirial, Breathe confirme nos espérances. Histoire de vous convaincre, Incoercible est disponible gratuitement ici. Il ne vous reste plus qu’à fermer les yeux et à vous laisser porter par ces 45 min de rêveries électroniques ouatées.

 

http://breathe-comp.com/wp-content/uploads/2009/02/cover600x600.jpg

 

par B2B

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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 15:37

Sortie : avril 2010

Label : Anticon

Genre : Folktronica

Note : 7


Entre pop tournée vers l'électro, rap intrigant et autres curiosités, Anticon continue de sortir des terrains balisés avec, depuis le début de l'année, la world-soul géniale des Whitefield Borthers (chroniqué ici) et la pop-folk décalée de Josiah Wolf, leader de Why?. Un autre habitué de la maison va aussi y sortir son cinquième album : Dosh. Deux ans après Wolves & Wishes, l'expérimentateur de folktronica organique a demandé pour l'occasion a son ami Andrew Bird de venir l'épauler pour un disque censé abriter plus de rythmiques et de voix.

Tommy serait-il un voisin discret, toujours habillé sobrement ? Un homme timide a l'imaginaire fertile et la poésie créative ? Une figure de l'esprit qui ressemble à un champ de fleur dans l'attente d'une faible brise ? Les guitares soyeuses, les batteries discrètes, les effets printaniers renforcent cette impression. De chant, il n'est en fait guerre question... ce sont surtout des choeurs (Yer Face) qui se fondent parmi les voix des instruments de ce folk instrumental. La musique de Dosh évoque des paysages, fait appel aux sens pour dresser des falaises, pour peindre la campagne et caresser de ses vagues d'accords. Voici la première impression.

Tommy est-il un voisin secret, qui cache ses pensées ? En le connaissant mieux, c'est un autre homme que l'on peut découvrir. Il cultive un jardin secret dans lequel pousse des notes électronica (Country Road X), des pousses fragiles de post-rock (Subtractions) ou des herbes jazz qui mutent en rock (Call The Kettle). Ce mystérieux personnage pousse aussi la chansonnette quand il est sûr d'être seul. Sur Nevermet, il se lance avec réussite, brise le miroir sans rompre l'équilibre maintenu de bout ne bout.

Tommy est plus complexe qu'on ne le pense au premier abord. D'agréable mais un peu simplet, il gagne en profondeur au fil du temps passé avec lui. Difficile alors de se détacher de son écoute. Ce n'est qu'au bout du long format Gare De Lyon, un final enflammé et envoûtant d'où surgit une impressionnante et brutale guitare électrique, que vous vous apercevrez que vous avez passé presque 45 min avec lui, que vous êtes sous le charme... et déjà impatient de le revoir.


http://www.anticon.com/pr/abr0101.jpg
par Tahiti Raph
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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 21:31

Sortie : 1er mars 2010

Label : Isolering

Genre : New-wave, house

Note : 6,5/10

 

Aswefall a préféré se faire discret depuis 2005 et un premier album prometteur, Bleed, sorti sur Kill The DJ. Le groupe fut trop vite emprisonné par l’ogre Air France qui se servit de Bewteen Us pour satisfaire ses besoins publicitaires. Le duo formé par Clément Vaché et Leo Hellden s’est par la suite lancé dans une tournée sans fin afin d’exorciser ses démons. Ces 6 ans d’absence dans les bacs vont se révéler salutaire tant ce nouvel album du duo s’impose comme une errance crépusculaire prenante.

Fun Is Dead prend le contre-pied du premier album d’Aswefall en imposant un son résolument sombre et gorgé de cold-wave électronique. Les 9 titres oscillent entre la new-wave organique des productions de feu Factory Records et l’électro minimale de Louderbach. Sans non plus tomber dans le génie pur tant les frontières sont ici balisables, on ne peut cependant qu’être vicieusement absorbé par l’ambiance de l’album. La déambulation est forcément nocturne et prend un air désabusé sur un Nevermore porté par une guitare liquide et une voix chuchotée. Mais c’est surtout la cold-wave lancinante de Shadows Of Love qui fait ici figure d’extase sonore lorsque le morceau prend son envol sous un déluge shoegaze vous collant de grandes vagues de frissons. A partir de ce moment là, tout retour en arrière se révèle impossible. Malheureusement, la parenthèse techno d’Exotica apparaît bien mince au regard des productions actuelles et la fin de l’album se révèle moins immersive et seule la tech-house caverneuse d’Isolation, semblant tout droit sorti de l’esprit d’un Ivan Smagghe, procure son petit effet.

On se trouve donc le cul entre deux chaises avec ce Fun Is Dead au charme noir indéniable mais trop irrégulier pour s’avérer totalement captivant. Il n’en reste pas moins qu’Aswefall a su finement prendre la tangente de son premier album, en espérant pouvoir entendre rapidement la prochaine sortie du groupe.

 

http://4.bp.blogspot.com/_5HeGeE_QhSs/S2mOreGjzcI/AAAAAAAAAMU/ZWwhmeAXs-w/s320/COVER_Aswefall+-+Fun+is+dead.jpg

par B2B
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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 17:07
Sortie : février 2010
Label : Audiobaum


Les artistes cherchent des concepts, des logiques, des lignes directrices pour leurs albums. Et parfois, non. C'est le cas de Recue qui publie sur Leftover Love des pistes enregistrées ses dernières années dans des ambiances, des lieux et dans des états d'esprit différents. Le Finlandais doit tout de même avoir une certaine suite dans les idées dans ses travaux car ces 12 morceaux entre ambient et IDM s'assemblent assez justement.

Recue aime travailler la matière, faire évoluer les sons, ajouter les couches et multiplier les directions. Ses productions sont donc complexes et riches, mentales et énergiques. Il se creuse le cerveau pour faire cohabiter bleeps, basses, rythmiques dynamiques et nappes voluptueuses. Malgré l'hétérogénéité des modes de composition, les morceaux plus habités et sombres (Kasvoton2) côtoient sans problème des pistes plus légères et douces à l'écoute (Mistypd). Emerge une atmosphère unique où cohabitent les journées froides d'une Finlande enneigées avec les nuits agitées d'un esprit isolé. Les deux se croisent même parfois, notamment sur Revisited où un kick sourd uptempo brutalise de blanches bruines sonores.
La tension baisse légèrement par moment même si le niveau général reste correct. Le Finlandais continue imperturbablement de raconter ses histoires rythmées dans lesquelles se cachent toujours de quoi stimuler les tympans. Avec Sensime, il démontre toute la délicatesse qu'il sait dispenser avec parcimonie tandis qu'il se révèle plus nerveux sur Tissit2368.

L'arrivée en fin de disque de la voix de Jolea casse un peu le décor lentement assemblé jusque-là. Elle se fait heureusement assez discrète et laisse toute sa place à la mélodie rugueuse de Morning Dew.


Cet album (dont un morceau nouveau est proposé en téléchargement chaque semaine depuis la sortie sur le site du label) démontre que même sans réflexion globale, on peut créer un tout cohérent. Un tout qui s'écoute en l'espèce avec délectation.

http://bandcamp.com/files/10/91/1091021857-1.jpg
par Tahiti Raph
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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 19:55

Sortie : 22 mars 2010
Label : Hotflush Recordings

Genre : Dubstep, Techno

Note : 8,5/10


En matière de dubstep, Scuba fait à la fois figure de précurseur et d’incontournable. Depuis 2005 Paul Rose publie des maxis sur son label Hotflush Recordings, et sort il y a 3 ans son premier album A Mutual Antipathy. Depuis il a lâché Sub:stance (chroniqué ici), un mix - impressionnant - du nom des soirées dubstep du Berghain, qu’il organise en tant que résident. Ce type a clairement tout d’une pointure, mais malgré cela rien ne pouvait laisser présager l’immense claque que représente Triangulation.

Tout en conservant une brillante cohérence et un certain minimalisme, Scuba fait tout bonnement fondre les frontières. Dubstep, techno et électronica fusionnent sous ses doigts, pour donner lieu à une musique lumineuse, travaillée avec une précision de joailler, qui coule en vous comme du vin de myrrhe. Ici pas question de brutaliser l’oreille, des nappes épaisses et moelleuses bordent les titres, comme un lit où s’épanouissent parfois des chants féminins rêveurs. Les rythmiques 2-step restent à leur place, délicates et sans être trop appuyées ou envahissantes. Il est clair qu’on ne peut s’empêcher de penser souvent à Burial. Mais lorsque qu’un kick binaire prend le relais, la dimension dansante de Triangulation devient flagrante (l’irrésistible On Deck, Heavy Machinery), et les beats se font plus grisants que des shoots d’oxygène pur. Sur Before, Scuba va jusqu'à effleurer le trip-hop. Cette plage très downtempo, parcourue de craquements de vinyles et traversée d’un chant languide, atteint des sommets de beauté triste. Dans son prolongement, Tracers, après une sublime introduction, embraille sur une techno hybride où un beat à contre temps vous aspire dans une spirale vertigineuse. Une fois au fond, démuni et privé de tout sens commun, on voit réapparaître les divines nappes du début qui, caressantes, achèvent de vous convaincre que l’on est bien mieux ici qu’en haut. Il serait trop long de détailler tous les titres, mais chacun mériterait de l’être, tant cet album relève de la perfection et habite littéralement l’auditeur éclairé.

Scuba frappe très fort avec Triangulation, plaçant la barre du dubstep actuel à un niveau incontestablement supérieur. Voilà un disque qui m’accompagnera certainement encore longtemps, et qui s’inscrit, à mon sens, comme l’un des meilleurs de ce début d’année.

                              
                            scuba-triangulation-PINP.jpg                          

par Manolito
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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 11:32

Sortie : 15 mars 2010
Label : Echocord


Le Grec
Konstantinos Soublis, mieux connu sous le pseudo de Fluxion, officie du côté de la dub-techno depuis une bonne dizaine d'années. Perfused est son cinquième album, le premier à sortir sur l'excellent label Echocord (accueillant notamment les travaux de Quantec, ici). Fluxion est le fidèle héritier du son Basic Channel et ce n'est pas pour rien si ses premiers disques sont sortis sur le label référence, Chain Reaction.
Perfused permet de retrouver cette dub-techno allemande si particulière. Les ambiances sont minimalistes afin de mieux se concentrer sur les basses rondes et les fines évolutions de chaque morceau. Totalement aux antipodes des courants actuels, la musique de Fluxion est avant tout mentale. Lui-même avoue que ce Perfused fait référence à un état liquide où les sons évoluent dans le temps et l'espace. Sa musique pourra donc paraître opaque, voire totalement chiante, pour beaucoup d'auditeurs.
Les 9 plages de Perfused évoluent lentement, prennent leur temps afin de capturer avec douceur nos jambes et notre cerveau. Horizons, le morceau d'ouverture, permet ainsi de donner les règles du jeu : l'hypnose se confondra à la neurasthénie. Une fois les clés en poche, il suffit de se laisser envelopper jusqu'au fluide Perfuse final. Entre temps, Fluxion se sera fait plus groovy avec un Fluctuations davantage tech-house mais manquant parfois de relief et plus introspectif avec un Inductance davantage émotionnel.
Les fans de Maurizio sauront trouver avec Fluxion une parfaite drogue de substitution. Malgré une trop grande linéarité, faisant parfois tomber l'album dans un minimalisme trop tenace, Perfused se révèle être un puissant calmant. Réussir à calmer nos oreilles avec un BPM à 125 n'est pas donné à tout le monde.


http://www.bleep43.com/storage/album-pictures/perfused.jpg?__SQUARESPACE_CACHEVERSION=1276803364920

par B2B
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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 14:21

Sortie : mars 2010

Label : Tru Thoughts

Genre : Soul

Note : 5


Remarqué par son deuxième album The Express en 2008, le groupe Belleruche définit sa musique comme de la "turntable soul music"... pour la soul, le rapport n'est pas difficile à voir tant les sonorités et la voix de la chanteuse Kathrin deBoer rappellent ce style. Pour le côté turntable, il y a quelques scratchs discrets et des ambiances qui peuvent rappeler les débuts de Portishead. Avant de sortir leur troisième album, les Anglais publient un maxi incluant de nouveaux titres, des remixs et deux versions acoustiques de morceaux déjà connus.

Si 56% Proof démontre bien le côté soul, Gold Rush représente l'aspect turntable de ce Liberty EP ! Ce disque commence donc par présenter ces deux facettes. La première est un peu légère et, malgré un riff agréable, pas très accrocheuse. La seconde est plus profonde, plus sombre avec ce son découpé au cross fader qui vient répondre une guitare multipliant les interventions. La basse est là pour tenir les murs, et seule la voix n'est pas marquée par la mélancolie.
Passons vite ensuite sur les deux titres acoustiques, très folk et sans le côté électrique qui fait l'identité de Belleruche, pour aborder les remixs. Le premier sur la liste est une version assez minimaliste de You're Listening To The Worlds par Asthmatic Astronaut (en téléchargement libre ici). Ce dernier creuse la veine sombre du groupe et, avec bien peu de sons employés, créé un univers intimiste qui convient bien à Kathrin deBoer. Dans un style plus proche de leur référence bristolienne, le Scratch My Soul de Thief démontre son habileté à construire des intrumentations puissantes et complexes. Il forge autour du chant un instrumental finement travaillé et tout en nuance.
Cet EP contient enfin quatre versions du "tube" Anything You Want (Not That) dont une drum'n bass signé Hint qui manque un peu de relief. Aldo Vanucci s'illustre à deux reprises avec un remix légèrement agressif pour les oreilles avec des claviers énervés et un autre plus amusant avec des samples puisés dans un passé lointain. Quant à la relecture plus moderne de Scott Whyte, elle est un peu faible.

Au final, ce maxi est assez inégal mais ne présage rien de mauvais pour les prochaines aventures du groupe, que nous préférerons plus turntable que soul...

http://www.tru-thoughts.co.uk/inc/img/upimages/1109.jpg

par Tahiti Raph
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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 14:37
Sortie : 30 mars 2010
Label : Alphapup

Après un premier album éponyme en 2008, Free The Robots devient un des plus influents membres de la scène californienne en matière de hip-hop abstrait et underground. The Gaslamp Killer avait participé à l'élaboration d'un morceau sur son premier album. Rapidement remarqué par Flying Lotus, il fait désormais figure de référence, et cela même s'il officie un peu plus dans l'ombre que ce dernier. Son deuxième opus, Ctrl Alt Delete, devrait nous permettre de mesurer un peu plus l'immense potentiel de ce jeune beatmaker. Le label et distributeur Alphapup, a lui aussi fait de beaux efforts en réalisant cet artwork magnifique.

Ne vous y trompez pas. Cet album n'est pas la création d'un énième geek féru de textures 8 bit. Aussi à l'aise avec un sampler qu'avec des synthétiseurs, Chris Alfaro puise son inspiration bien au delà des standards du hip-hop. Amateur de jazz, il a compris très tôt que les machines pouvaient l'aider à dépasser les limites de la composition, surtout en matière de rythme. Qu'il utilise des boîtes à rythmes, des samples ou des captures plus naturelles, ce type a un don en matière de choix des batteries. Au delà des breakbeats cinglants qu'il utilise avec une maestria certaine, Free The Robots n'a pas peur du contre temps et fait preuve d'une précision quasi chirurgicale.
Il insère des effluves de dub et de jazz à son hip-hop infecté. Doté d'un potentiel psychédélique évident, il arrive à littéralement hypnotiser l'auditeur.
Même quand il insère des réminiscences world music (Wandering Gypsy ou Turkish Voodoo), il ne cède jamais à la tentation de la facilité.
La première partie de l'opus est absolument excellente mais peut paraître classique à qui observe depuis longtemps la scène liquid ou glitch hop californienne. Classique oui, mais personnelle et divinement originale.
En milieu d'album vient apparaître le superbe Voices, véritable accalmie aérienne et épurée, témoignant des immenses talents de composition et de l'excellent goût d'Alfaro. Ceux qui doutaient de l'arsenal technologique employé risquent d'être abasourdi.
Ce qui s'annonçait comme un album exceptionnel s'avère être un coup de maître après les écoutes du dantesque Global Warning et de The Eye. Sur ce dernier, le clavieriste Ikey Owens, transfuge de The Mars Volta et ami des virevoltants Cristal Antlers, vient faire une chamanique apparition en nous emmenant encore un peu plus loin sur la route du priapisme sonore.
Le vrillé et délicieusement inquiétant Inter Arma vient clore ce qui fut pour moi bien plus qu'une déflagration sonique, une véritable révélation. Je me délecte de ces visions de robots gambadant au milieu de volutes acides...

Depuis ses débuts, Chroniques Electroniques s'est fait un devoir de mettre un coup de projecteur sur les défricheurs méconnus du hip-hop. Nos lecteurs assidus se souviendront peut-être de nos lignes à propos des albums de Lukid, Geskia, Dorian Concept, Nosaj Thing et Flying Lotus.
Pour tous ceux-là et pour les autres, Ctrl Alt Delete se doit d'être un must have absolu, où rien n'est à jeter. A bon entendeur, salut.

                                 http://www.alphapuprecords.com/art/669158518227-300x300.jpg
par Ed Loxapac
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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 21:39

Sortie : février 2010

Label : autoproduit

Genre : Rap instrumental

Note : 7


Si vous aussi vous venez de subir un désagréable lavage de cerveau avec le mix de Crookers pour le magazine Tsugi, vous trouverez un havre de bien être en écoutant Thallus, un discret beatmaker allemand qui nous offre son nouvel album sur le site Bandcamp. Comme quoi pauvreté de page Myspace ne signifie pas forcément gros naze du sampler. Car quand le garçon colle trois photos péraves sur Internet, il peut aussi lâcher huit titres plutôt courts de rap instrumental bien foutus qui devraient inciter un label à se pencher plus avant sur son cas.
Thallus, dans son style assez sobre, a un certain talent pour créer des ambiances, donner de l'épaisseur à ses beats et choisir ses samples. Il fait un peu penser au RJD2 des débuts, le côté clinquant en moins. Il atteint ainsi un certain équilibre avec quelques éléments bien choisis comme cette flûte jazzy, ces violons et cette basse intimiste sur Bring The Moon Down. S'il opère dans l'ensemble dans un registre abstract hip hop assez noir - sauf le plus joyeux Lonely Roads avec son piano et ses cuivres harmonieux -, il se permet une petite incartade électronica avec Masut. Et bien lui en prend puisque cette piste réveuse fait se côtoyer heureusement des cordes mélodieuses et une voix brumeuse. Il finit sur une autre touche légèrement électro, Trough Broken Windows, dans un ton feutré et élimé au charme désuet des vieux vinyles qui tournent sans fin sur un gramophone poussiéreux.
Un bien bel univers que nous propose cet Allemand !

http://bandcamp.com/files/43/73/437331310-1.jpg

par Tahiti Raph
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