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  • : Chroniques électroniques - Chroniques de disques, de concerts, de festivals, de soirées de musiques électroniques, rap et bien d'autres...
  • : Au confluent des musiques électroniques, du rap et des autres styles, ce blog, ouvert et curieux. Chroniques de l'actualité des sorties IDM, électronica, ambient, techno, house, dubstep, rap et bien d'autres encore...
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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 15:32
Sortie : 10 septembre 2009
Label : Hymen Records

L'homme qui se présente aujourd'hui en tant que Millipede n'est autre que Don Hill, autrefois nommé Porteur de l'Image. On lui doit l'excellent album Through A Glass Darkly, paru en 2003 sur le label Epiphany. Don Hill s'est depuis ouvert à de nouvelles machines et à de nouveaux logiciels pour diffuser un son qu'il décrit lui même comme "une expérience contemplative".
All My Best Intentions est donc son premier album, sorti récemment sur le label référence Hymen Records.

Entre dark ambient, industriel et IDM, cet album est un exemple en matière de conception minutieuse. Le mille-pattes livre ici un opus introspectif d'une rare qualité.
On ne compte plus les amas de sonorités métalliques, les beats taillés dans le pneumatique, les nappes pénétrantes et les rythmes "marteaupiqués" à la gueule de l'auditeur.
Chaque titre jouit de cette synchronisation claire de tous les différents maillons de la chaîne.
Parfois, des riffs de guitare acoustique retaillés, un fender rhodes ou une basse électrique rocailleuse viennent rendre l'ambience tantôt plus angoissante ou tantôt plus mélancolique.
Quand on n'est pas littéralement embarqué par les rythmes tortueux de Gentle Devils ou de l'exceptionnel Diplopoda Crawl, on cède à la contemplation inquiète sur Coming Storms, Wonder & Spirals ou Snow Crystals. Pas de mots pour décrire le sublime et terrifiant Deepest Peace. La divine version remixée de fermeture, invite elle, Aphex Twin à bien se tenir.

Don Hill a su s'entourer de pointures tels que Josh Pyle (Aphorism), Jan Carleklev (Sanctum) ou Angel Draganov (Polygon Ring) pour livrer cet album extrêmement abouti.
Même si elles pourraient être confondues avec de noirs desseins, on reprendrait bien une bonne tranche de ses "meilleurs intentions".
                                 
par Ed Loxapac
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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 14:13

Sortie : 27 août 2009

Label : Nightlight Music

Genre : House

Note : 7,5/10


Décidément, cette année les bombes house seront venues des Etats-Unis. Après le magistral Midtown 120 Blues de Terre Thaemlitz (chronique ici) dans un registre house de puriste, voici Brick By Brick d’Alland Byallo, dans un domaine tech-house plus trippant. Alland Byallo est inconnu dans nos contrées, ce qui est loin d’être le cas du coté de la bay area. Avec sa triple casquette de DJ, producteur et designer graphique, Alland milite activement pour une techno de qualité à San Francisco. Si SF a autant le vent en poupe en ce moment, c’est peut-être grâce à ce bonhomme qui tient entre autre une résidence dans LE club tech de la ville, [KONTROL].


Brick By Brick n’est pas une simple succession de morceaux pour DJ mais un album homogène qui sait maintenir la pression du premier au dernier beat. Aucune piste ne sort réellement du lot car rien n’est à jeter. 10 titres = 10 bombes. L’ouverture sur Ring In The Dead place d’emblée la barre très haut avec une house d’une pureté exemplaire. Les voix soul caverneuses hantent les premiers titres, on se croirait dans un revival tech-house de Detroit avec la puissance des montées actuelles. Simpler Times verse dans une house druggy permettant d’amener le reste de l'album vers un son de plus en plus musclé. Les tracks deviennent plus durs, plus minimal, mais sans jamais verser dans les clichés du genre. Il suffit de succomber au kick violent de la tech-house de War Zone pour s’en convaincre. Le final sur la techno massive de Casual Sax (fest. John Juster) permet de retrouver l’univers de Laurent Garnier avec ce pied dantesque. Ce dernier ne s’y est d’ailleurs pas trompé en le soutenant.


Pour un coup d’essai, Alland Byallo frappe fort, très fort. Brick By Brick est un album tech-house puissant.

par B2B

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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 23:30
Date : 12 septembre 2009
Lieu : Cité de la musique (Festival Jazz à la Villette - Paris)

Festival confirmé, Jazz à la Villette a cette année ouvert ses portes a des artistes peu reconnus pour leurs travaux jazz. Le hip-hop de De La Soul, le rock mélodique d'Elysian Fields, la house esthète de Carl Craig et le pop-rock sous tranquilisants de Daniel Darc ont été présentés avec des succès relatifs.

La Suissesse Sophie Hunger et son folk jazzy avaient le privilège d'ouvrir les débats ce soir.
Dotée d'un incontestable organe, Sophie Hunger est accompagnée d'un quartet enjoué. Lorsqu'elle ne se place pas derrière le piano, la belle fait preuve d'un joli sens de l'humour entre deux précisions dialectiques autour de sa langue suisse-allemande. Lorsqu'elle chante en français, la voix de la Suissesse se revêt d'un joli voile. Elle est accompagnée d'un joueur de trombone et de glockenspiel de grand talent.
Tout celà est très joli, ça a l'air de plaire à un public à la tendance beaucoup plus "Télérama" que "TSF", mais je ne suis pas venu pour ça.

Nils Petter Molvaer fait son entrée en compagnie du guitariste de génie Eivind Aarset et d'un jeune batteur aguerri dont j'ai oublié le nom.
Le jazz, bien qu'étant la musique majeure la plus ancienne, est celle où on retrouve le plus de talibans puristes. Beaucoup souhaiteraient brûler l'hérétique Norvégien et son jazz fusion introspectif.
Le concert s'ouvre sur un morceau très progressif, faisant la part belle au drone et à l'ambient.
A l'instar de Christian Fennesz, Nils Petter Molvaer est enfermé dans une case jazz bien trop petite pour lui, et se rapproche progressivement des musiques concrètes.
C'est à celà qu'assistent bien des spectateurs interloqués.
Le trompettiste norvégien et sa sourdine se sert beaucoup de son Mac et des machines, ce qui a le don de déconcerter un peu plus les membres du public les plus âgés.
Pendant un Friction d'anthologie, Molvaer braille dans le pavillon de sa trompette et joue des pédales pour parvenir à des textures sonores assez inouïes.
Plusieurs morceaux de son dernier album, Hamada (chroniqué ici), seront joués ce soir.
En plus de Friction, il m'a semblé reconnaître l'irrésistible et très rock progressif Cruel Altitude.
Une bonne douzaine de spectateurs fuient les lieux, Molvaer les regarde un peu hagard mais ne perd pas son sens de l'humour.
"Bon bah, on va jouer quelque chose d'un peu plus soft..."
Adossé à mon mur, je m'aperçois que je suis un des seuls à me tordre de rire.
Molvaer et Aarset diffusent toujours ce son si spécifique, où l'on pourrait croire en l'apparition d'un drakkar noir fendant les eaux glacées.
Après une jam session où le batteur prendra une cymbale comme une derboukha, le trio électrisera un auditoire plus transcendé que dégoûté.
Cela ne m'empêchera pas de jubiler un peu plus à la vue de cette trentaine d'ignorants qui quitteront la salle juste avant un rappel très glitché et improvisé.
Du grand art, bien aidé par un ingénieur du son au diapason et un visuel des plus hypnotiques.

Dépassant tous les codes et les conventions du genre, Nils Petter Molvaer fait partie de ses artistes uniques qui n'ont de cesse de faire évoluer la musique, et celà même, si ça fait mal au slip des puristes. L'amphithéatre de la Cité de la musique est doté d'une qualité sonore hors du commun. Ceux qui ont assisté aux 20 ans du label Warp peuvent en attester. Tout celà ne fera que renforcer le caractère unique de cette prestation. Merci l'artiste.
                 
par Ed Loxapac
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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 21:02

Sortie : 14 septembre 2009

Label : Planet µ

Genre : Dubstep, électronica, IDM

Note : 6,5/10


Mary Anne Hobbs jouit d’une excellente notoriété outre-Manche. Depuis quelques années, elle officie sur l’illustre BBC Radio1’s. En animant sa propre émission de musique electronique expérimentale, elle joue le rôle de passeuse. Son rôle dans l’émergence de la scène dub-step n’est pas négligeable. Il faut dire que M.A. n’est pas une néophyte, elle connaît le métier. Son CV journalistique est lourd : Sounds US, NME, Q, des docus à la pelle, des émissions en veux-tu en voilà… Finalement, de part ses connaissances et sa notoriété, il était logique que Planet Mu lui laisse les rênes pour sortir tranquillement ses compil'. Après Warrior Dubz en 2006 et Evangeline en 2008, déboule aujourd’hui Wild Angels.


L’avantage avec Mary Anne Hobbs c’est que vous ne savez pas sur quoi vous allez tomber en plaçant la galette dans votre lecteur.

Deux constats immédiats à l’écoute de Wild Angels : l’éclectisme et la noirceur. Le grand écart est de mise entre le dubstep évolutif de Brackles, la relecture anxiogène du Videotape de Radiohead par Darkstar et l’électronica-noise abyssale de Legion Of Two. Sur ce double terrain, M.A. ne déçoit pas. Wild Angels garantit ainsi quelques pépites comme le dub mutant cinématographique de Tranqill et l’IDM tout en aspirations du tout jeune Teebs.

Mais Mary Anne se révèle aussi surprenante. Pour le meilleur avec l’IDM apaisante de Sunken Foal et le dubstep gonflé aux acides de Starkey. Mais aussi pour le pire avec cette ribambelle de tracks d’électronica gonflées aux bips éreintants de jeux vidéo que nous affligent Hudson Mohawke, Mike Slott ou Gemmy.


Pour les connaisseurs de Mary Anne Hobbs, Wild Angels se révèle être à la hauteur des espérances. Pour les autres, cette compil’ sera une parfaite introduction vers une électro hybride futuriste.


par B2B

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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 14:34

Sortie : 1er août 2009
Label : Kitchen

Nous avions déjà parlé de Shunichiro Fujimoto à l'occasion d'une autre sortie de cette année : le chef d'oeuvre électronica For Another Day (ici), sous son autre alias Fraet.
Son projet en tant que Fjordne est beaucoup plus axé sur le sampling, l'ambient et les compositions classiques modernes. C'est avec cet avatar que le Japonais se montre le plus prolifique. On retiendra surtout son premier opus paru en 2007 chez U-Cover : Unmoving.
The Setting Sun est sa quatrième oeuvre en long format, fraîchement sortie par le label Kitchen, basé à Singapour.

A l'image de sa pochette, cet album est extrêmement feutré. Doté d'un indiscutable romantisme, il provoque un spleen digne des plus longues soirées d'hiver.
L'électronique et l'informatique sont ici soigneusement utilisés, avec un gros travail sur la réverbération, le séquençage et l'échantillonnage. L'utilisation du glitch est aussi très intelligente et ne souffre d'aucun excès.
Telle une coversation ô combien poétique entre les pianos et les cordes, Fjordne nous embarque dans ses scénettes illustrant le sentiment amoureux et la mélancolie qui souvent l'accompagne.
Belle sans être déprimante, sa musique contemplative pourrait raviver des émotions enfouies aux plus glaciaux des coeurs de pierre.
Des captures environnementales, des craquements de vinyle et d'étranges instruments viennent à peine bouleverser cette ambiance de chambre avec vue.
Les inconditionnels d'Helios et de son projet Goldmund devraient y trouver plus que leur compte, tout comme les amateurs d'électro-acoustique sensible.

Tout comme pour le cinéma nippon, les acteurs musicaux venant de l'Empire du soleil levant souffrent d'une bien trop grande confidentialité au regard de leur talent. Shunichiro Fujimoto est un de ceux-là. Tentons de croire que l'avant-gardisme et la classe de The Setting Sun lui apportent la diffusion qu'il mérite.
                                       

par Ed Loxapac
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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 16:08

Sortie : 12 octobre 2009

Label : Cadenza

Genre : House

Note : 7,5/10


Ce qui est étrange avec Luciano, c’est que tout adepte de techno le connaît alors que quasiment personne n’a déjà écouté ses propres productions. Il faut bien avouer que le premier album studio du Chilien était passé relativement inaperçu. Pourtant, Luciano fait partie de cet étriqué groupe de DJ dont l’aura est incroyable. De son vrai nom, Lucien Nicolet (heureusement qu’il s’est choisi un pseudo), Luciano a longtemps retourné les nuits genevoises avant de partir à l’assaut des platines du monde. Il s’est rapidement entouré de Villalobos et de Loco Dice afin de promouvoir un son deep-house minimal addictif lors de DJ sets légendaires. Luciano dirige aussi la maison Cadenza où il peut ainsi remixer à loisir le gratin du milieu.


Prétendre que Tribute To The Sun est un album attendu par les amateurs de house minimale est un euphémisme. Luciano prépare son LP depuis 4 ans et à l’écoute du résultat, on comprend pourquoi. Tribute To The Sun apparaît comme l’album témoin de ses sets à travers le globe. Luciano n’a pas pu s’empêcher de gonfler sa galette au maximum, ce voyage de 80 min permettant de découvrir les multiples influences du bonhomme.

Le sampling vocal entêtant de Los Ninos de Fuera permet d'emblée une incursion dans un groove psyché où il fait bon se perdre. Luciano brouille les pistes avec l’electronica minimaliste de Sun, Day & Night porté par la voix de Martina Topley Bird avant que la deep-house vrillante de Conspirer vienne remettre les beats à leurs places. Hang For Bruno apparaît comme une pièce maîtresse de cet album. En s’entourant d’Omri Hasan, percussionniste iranien, et de Bruno Bieri, Luciano verse dans une electronica orchestrale maitrisée et aux consonances ethno indéniables. On retrouve cette idée d’ouverture avec la house africaine d’Africa Sweat, épaulé par Ali Boulo Santo, maître de la kora. Sur la fin de l’album, Luciano se révèle bien plus percussif notamment avec Metodisma, techno minimale bodybuildée et rêche d’une noirceur claustrophobique avec ses hurlements flippants.


Avec Tribute To The Sun, Luciano signe un album remarquable. L’évolution des tracks vers un son de plus en plus aride traduit l’étendue musicale couverte par le Chilien. Derrière l’ambiance minimaliste et répétitive, se dissimule une profonde complexité. Tribute To The Sun est un album qui se mérite.

http://www.xlr8r.com/files/reviews/large/luciano_1013.jpg

par B2B

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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 19:57

Sortie : 14 septembre 2009

Label : Kompakt

Genre : Electro-pop

Note : 6/10


Collectif protéiforme, Gus Gus, est un groupe difficile à cataloguer. Les Islandais étaient avant tout un collectif multimédia avant d’officier pleinement dans la musique à partir de 1997 et leur signature chez 4AD. En cinq albums, le groupe a su moduler sa configuration. Impossible de se figer, les membres vont et viennent. Gus Gus c’est avant tout un son electronique teinté de trip-hop et de house. On n’avait plus eu de nouvelles du groupe depuis le dispensable Forever en 2007. Le groupe revient avec le surprenant 24/7.


La signature récente chez Kompakt est sans doute responsable de cette transformation. Aujourd’hui composé de Daniel Agust, President Bongo et Veiran, le groupe livre un album de house métrosexuée plutôt réussi. On est très loin des débuts tranquille du groupe. En 6 morceaux et 56 min, 24/7 est un appel hédoniste au dancefloor.

Thin Ice, morceau inaugurale, est un tube house possédant une âme, sa percée binaire après ce lent début soul est sans appel. Gus Gus sait se faire moite et lancinant sur les premières pistes jusqu’à ce que Jimi Tenor vienne prêter sa voix sur un Take Me Baby robotique. La suite est terrassante d’efficacité avec Bremen Cowboy, cathédrale techno dont l’empreinte de l’écurie Kompakt est flagrante. Add This Song permet de retrouver le côté soul du groupe sur une montée aérienne trippante.

Mais le tableau est loin d’être aussi idyllique. Chaque piste durant environ 10 min, on se rend vite compte de la vacuité de l’édifice. Passé les cinq premières minutes de chaque titre, on voit bien que le groupe s’enlise trop longuement dans ses pérégrinations 4/4. On finit par se lasser malgré le bel enrobage.


24/7 reste un album surprenant, rempli de clichés, mais pourtant diablement attachant.

http://icelandmusic.is/resources/thumbnails/icelandicmusic_is/Artists/GusGusNewCover_300_300.jpg

par B2B

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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 13:07
Sortie : 8 septembre 2009
Label : Tympanik

Le New-yorkais qui se cache derrière Access To Arasaka est seulement âgé de 25 ans. C'est depuis l'année dernière que bon nombre d'oreilles se tournent vers ce prodige.
Après des remixs pour Zentriert Ins Antlitz, Totakeke ou Aphorism, de prometteurs EP non-signés, un glorieux mini-album sur Illphabetik ainsi que des apparitions sur des compilations estampillées Hymen Records ou Tympanik, ce jeune homme n'a pour autre ambition que d'ouvrir aux auditeurs les portes d'une nouvelle ère en matière de compositions électroniques.
Pour que chacun puisse le vérifier, bon nombre de ces réalisations sont disponibles en libre téléchargement sur son site officiel (ici).
Oppidan est son premier album, fraîchement paru sur Tympanik Audio, label référence en matière d'IDM visionnaire et aventureuse.

Bienvenue dans un monde virtuel bouillonnant, celui d' Access To Arasaka.
Cet album semble avoir été inventé pour bannir à jamais le mode shuffle de tous les lecteurs mp3 du monde. Ce n'est pas un album, c'est une fresque explorant toujours plus en profondeur les abysses infinies et imaginaires d'un cyber-univers à l'agonie.
Mélodies tourmentées, beats incisifs et brumisés, glitch écorcheur, tous les ingrédients sont là pour obtenir un album d'IDM de haut rang.
C'est en fait bien plus que ça. L'auditeur semble projeté dans un monde dévasté, en proie à des conflits guerriers avec des créatures robotiques plus chimériques les unes que les autres.
On est content d'être en zone libre, planqué dans le monde réel avec notre casque bien placé sur les oreilles, à l'écoute des territoires terrifiants évoqués.
En alchimiste des contrastes, le New-yorkais pose des nappes de synthés rassurantes en parallèle à ses rythmiques cérébrales et à ses tortueuses mélodies.
Bien que constitué de 17 titres, cet album est à envisager comme un joyau pur et indivisible.
Il y a même des résonnances dignes d'une psy-trance downtempo d'anticipation dans cet opus. Access To Arasaka s'adjoint les services de Beau Jestice et d'ESA pour deux titres anthologiques de plus.

Ce disque peut déjà bénéficier du label "claque du mois et sûrement plus". On assiste là à l'avènement d'un génie, ni plus ni moins.
Beaucoup annonçait l'IDM du futur pour bientôt, Oppidan se place d'ores et déjà comme une des pierres fondatrices du genre. Le futur est pour demain, bon réveil à tous.
                            
par Ed Loxapac
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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 22:23

Sortie : octobre 2009
Label : Big Dada


Après Anti-Pop Consortium et Themselves, cette rentrée nous offre un troisième album de rap créatif et original, celui de Thavius Beck. Et le niveau est encore élevé. Après deux albums chez Mush Records et la production de l'excellent K-The-I???, puis une participation aux côtés de Trent Reznor (Nine Inch Nails) au dernier (et non moins excellent) Saul Williams, The Inevitable Rise And Liberation of Niggy Tardust !, l'Américain nous revient plein d'idées musicales.
Les samples
de Dialogue déferlent dès la première seconde, remplissant l'espace de manière mélodieuse et entraînante. Un certain grain et un désordre savamment organisé marquent chaque production. Thavius Beck y trouve une rampe de lancement pour son flow tantôt survolté, tantôt hypnotisant. Sa voix si présente laisse toutefois de temps en temps la place à des parties instrumentales prenantes, voire deux titres où on ne l'entend pas. L'album semble déferler à grande vitesse bien aidé par les 12 premières plages qui ne dépassent pas les trois minutes. Ceci accentue la densité du propos et permet de ne pas s'ennuyer une seconde.
Mais même quand il prend son temps sur les trois derniers morceaux, vous ne vous lasserez pas. Il sample et joue avec sa propre voix sur le grime de Sometimes. Les rythmes s'alourdissent de plus en plus sur cette fin de disque qui ne perd pas en inventivité. Sur toute la durée, les instrumentaux sont intelligemment construits et surprenants. Le 4 Part 2 final prend des airs drum'n'bass et un goût de piste de danse pour enfllamer l'ambiance jusqu'au bout.
Une seule conclusion : note son nom sur ta liste !


par Tahiti Raph
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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 18:06

Sortie : 28 septembre 2009
Label : Warp

Déjà 20 ans que Warp abreuve nos oreilles de pépites sonores. Le label de Sheffield a fait du chemin depuis leur première sortie, le titre Track with no Name de Forgemasters.
A l'origine, Warp était un magasin de musique ouvert en 1987 dans un entrepot pourri de la banlieue de Sheffield. Weird And Radical Projects ou We Are Reasonable People sont les deux explications souvent contestées qui sont censées illustrer l'accronyme du label créé par Steve Beckett et Rob Mitchell. Nightmare On Wax ou encore LFO sont des formations musicales à la base des premiers succès critiques et commerciaux de l'écurie. Des papes du genre tels qu'Aphex Twin, Squarepusher, Boards of Canada, Plaid ou encore Autechre les rejoindront rapidement.
Warp gagne rapidement ses galons de label représentant une alternative à la soupe anglaise. Devenu aujourd'hui une référence en matière d'indépendance, ils n'ont pas cédé à la tentation de devenir un conglomérat trop expansionniste. De jeunes artistes ou formations ont rallié leurs rangs pour insuffler du neuf avec une qualité toujours constante. Clark, Battles, Grizzly Bear, Jamie Lidell, Leila, Luke Vibert ou plus récemment Bibio, Flying Lotus ou Hudson Mohawke sont de ceux là.
Au printemps dernier, Warp et son ruban mauve offrait la première date d'une tournée mondiale à la Cité de la musique. Un public parisien très "arty" et "branché" s'était réuni pour assister aux divines prestations de Plaid, Aphex Twin, Leila ou du virtuose vidéaste Chris Cunningham (chroniqué ici).
Pour achever les festivités, le label offrait la possibilité à ses fans de contribuer à l'élaboration d'une compilation fêtant les 20 ans. Dix titres chosis par les internautes figurent sur le disque aujourd'hui chroniqué, les 14 autres étant chosis par Steve Beckett lui-même.

Les dix titres sélectionnés par les internautes apparaîtront forcément comme un recueil de best-sellers.
Commençant par l'inaltérable Windowlicker d'AFX, la première face évoque un patchwork non exhaustif et historique. De véritables bombes intemporelles comme My Red Hot Car (Squarepusher), Eyen (Plaid), Atlas (Battles) ou Herzog (Clark) attestent de l'indélébile empreinte que Warp laisse au patrimoine électronique.
Les 14 morceaux de Beckett sont eux moins convenus et laissent apercevoir la face rock-indé du label avec les belles contributions de Broadcast ou Grizzly Bear. Des artistes plus obscurs tels que Mike Ink, Xepper ou les illustres Seefeel apparaissent également. Même les titres des mastodontes, sans êtres des raretés pures, sont jubilatoires à ré-entendre. Chacun ira de son petit commentaire, en critiquant l'absence de tel ou tel artiste ou morceaux. Cette compilation anniversaire évite l'écueil du best-of trop convenu en tentant l'impossible performance de faire tenir 20 ans de son en 24 morceaux.
On regrettera en silence dans notre coin le choix des morceaux d'Autechre ou de Boards of Canada.
Un bon moyen de découvrir les trésors du label pour les néophytes, un plaisir de ré-entendre des oldies difficilement trouvables dans le commerce pour les autres. Dotée d'un packaging de qualité, cette compilation est assurée de recevoir le succès qu'elle mérite.

Le blog Chroniques électroniques espère quant à lui être encore là dans 20 ans, pour continuer de chroniquer les aventures d'un des labels les plus marquants de ces 20 dernières années.
                            

par Ed Loxapac
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