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  • : Chroniques électroniques - Chroniques de disques, de concerts, de festivals, de soirées de musiques électroniques, rap et bien d'autres...
  • : Au confluent des musiques électroniques, du rap et des autres styles, ce blog, ouvert et curieux. Chroniques de l'actualité des sorties IDM, électronica, ambient, techno, house, dubstep, rap et bien d'autres encore...
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12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 18:54
Sortie : 15 octobre 2009
Label : Ad Noiseam

Le Néerlandais Noël Wessels est un trentenaire polyvalent bien connu des amateurs de musiques électroniques underground. Wessels est derrière trois projets différents, l'un très orienté hardcore en tant que Eye-D au sein de The Outcide Agency, un autre tourné vers l'IDM sous le pseudonyme de Semiomime et celui dont nous allons vous parler aujourd'hui, DJ Hidden se consacrant pratiquement uniquement à la D&B. Il a lâché bon nombre de disques sous des labels aussi divers que variés. C'est le très pointu label allemand Ad Noiseam qui se chargera de sortir ce splendide album.

Quelques uns de nos gentils visiteurs nous faisaient régulièrement remarquer l'absence de disques de D&B dans nos pages. On peut dire aujourd'hui que s'ils étaient tous du même cru que The Words Below, nous en chroniquerions plus souvent.
Dépeignant des atmosphères crasseuses et très urbaines, cet album est un véritable chef d'oeuvre.
Même si la D&B en est le digne fil conducteur, il n'est pas rare de remarquer quelques incursions vers le breakcore et des sonorités plus industrielles.
Ne souffrant d'aucune linéarité, The Words Below se dresse telle une terrifiante odyssée vers les bas fonds. Dotés pour la plupart d'un potentiel cinématographique important, les morceaux se révèlent différemment à chaque écoute. Je n'avais pas ressenti telle claque depuis la sortie du Oppidan de Access to Arasaka (chroniqué ici).
Ceux qui trouvent l'IDM parfois trop contemplative trouveront néanmoins la même dimension introspective dans le son de DJ Hidden.
On est frappé par la grande originalité dans l'approche du brouillage des fréquences et du travail autour des textures explorées. Un sourire pincé de satisfaction apparaît sur le visage lorsque la basse semble se liquéfier, laissant les breakbeats casser les reins de la mélodie.
Même si l'ensemble demeure assez martial et "percussif", il arrive à Wessels de laisser libre court à des tonalités plus aériennes comme sur la fin de The Dreamer, ou plus cristallines et synthétiques sur le début de No Notice.
Il serait vain de déterminer les meilleurs tracks ou de les décrire intégralement tellement les directions sont variées.
On ressort de ce voyage assez ébahi et littéralemnt habité. Pour ma part, cet album m'a donné envie de céder à des pulsions sadiques et perverses sur des petits animaux.
J'ai dû écouter Hintergarten de Hannu (chroniqué ici) deux ou trois fois pour me décontracter et ainsi, ne pas céder à cette vilaine tentation.
J'espère que les amis de Brigitte Bardot auront la capacité de saisir ma vision du second degré.

The Words Below se révèle déjà comme un "must have" et comme une invitation à explorer les autres facettes de son auteur. Vous voilà prévenus.

                                  
par Ed Loxapac
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11 octobre 2009 7 11 /10 /octobre /2009 15:29

Sortie : novembre 2009
Label : Autres Directions In Music


Musicien de la scène électronique depuis dix ans, Antoine Monzonis-Calvet développe depuis 2004 son univers solo sous le nom de Atone. Déjà auteur de deux EP et d'un album sous ce pseudo, l'Angevin publie Cet après-midi là, un récit électronica en dix pièces. Cette ballade en forêt ou au bord d'une rivière se compose de passages abstraits et descriptifs, la "pluie" de 72 mesures et plus par exemple, ou d'extraits folktronica jalonés de plus de repères comme sur Melodrum. Il décrit une campagne automnale, où les gouttes perlent sur les feuilles. Le sol sur lequel il traîne sa mélancolie est humide.
Les mélodies naïves sont faites de sons analogiques habilement travaillés. Un piano ou un mélodica jouent avec mesure. Les sonorités synthétiques sont bien plus discrètes. Elles ne dérangent pas le côté naturel qui se dégage des morceaux. Sur Tourbillons, elles prennent toutefois plus d'importance avec ces nappes enveloppantes et cette basse structurante. Une rupture conséquence aussi du retour de cette batterie légère. Son électronica devient plus riche, quoiqu'elle reste toujours aussi personnelle. A souligner aussi, une certaine continuité entre quelques morceaux. Le doux xylophone d'Il pleut dehors se prolonge ainsi au début de la piste suivante.

Un disque fragile (excepté la batterie de Essai 2) et ambitieux qui, malgré quelques baisses de régime, mérite d'être soutenu.

par Tahiti Raph
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11 octobre 2009 7 11 /10 /octobre /2009 13:18

Sortie : 29 septembre 2009
Label : Get Physical

Genre : Electro-techno

Note : 6/10

Juillet 2005, Toulouse, minuit, cour de l'hôtel particulier d'Azzézat. Modeselektor n'a pas encore sorti son premier album, la foule est éparse mais le duo entame un live impressionnant d'énergie communicative. Les voisins n'en peuvent plus. Au bout de 20 min, ce sont les CRS qui viennent nous expulser pendant que nos deux comparses poussent à l'émeute en gueulant "Fuck the police !". Quand on rencontre un groupe sur une telle dimension punk, on ne peut qu'être séduit.
Depuis, Gernot Bronser et Sebastien Szary ont conquis le monde à la force de leur son mélangeant techno, dub-step, hip-hop et j'en passe. Get Physical a donc demandé aux Berlinois de livrer une compil' pour leur classieuse série Body Language, en attendant la sortie prochaine d'un nouvel album.

Point de finesse ici, bienvenue dans le royaume de l'électro brutale et ludique où la 8°6 coule à flot. La force de Modeselektor a toujours été leur souplesse d'esprit. Le grand écart est de mise entre la minimal de Robert Hood qui s'enchaîne avec la fidget-house dancehall de Major Lazer. En 29 titres, le groupe passe du coq à l'âne. Après un début efficace entre Rustie et Boy 8-Bit, se succèdent des titres de Busta Rhymes, Siriusmo, Boys Noize ou bien encore Animal Collective. Le tout étant excessivement bien mixé et le groupe s'interdisant plus de deux minutes par piste, le résultat est un fourre-tout autant jouissif qu'indigeste où dub-step et techno bourrine se taillent la part du lion.
Une seule solution pour "apprécier" ce menu Big Mac : vider 3 packs de bières, de préférence achetés chez Lidl. Vous êtes ainsi sûr de danser comme un abruti et de vous marrer comme un crétin, car ce n'est pas avec cet album que vous allez pécho en boite. Mais ce n'est finalement pas un reproche. Parfois, les mixs les plus régressifs s'avèrent les plus contagieux.

Body Language vol.8 ne marquera certainement pas l'histoire du groupe. Mais Modeselektor montre une fois de plus l'étendue de leurs influences avec ce mix bourrin et ludique qui n'a qu'un seul but, faire gueuler vos voisins pour qu'ils finissent par appeler les flics pour tapage nocturne.


par B2B
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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 20:16
Sortie : mai 2009
Label : Drink Water


Dela
a 26 ans et vient de Cergy-Pontoise, mais son rap fleure bon le soleil désabusé de la côte Est americaine des années 1990. Sorti il y a presque un an au Japon et aux Etats-Unis, son premier album a attendu plus de 6 mois pour rejoindre les bacs français, à croire que Dela souffre d'une sorte de mal du pays.
Comme le laissaient présager ses mixtapes Atmosphere Airlines, ce premier jet est épatant, à base de beats gorgés de jazz et de samples astucieux. Biberonné à A Tribe Called Quest, le
hip-hop de Dela s'inscrit dans la lignée du Native Tongue Posse. Ses instumentaux léchés servent d'écrin à des invités de marque, Talib Kweli, Blu, Large Professor ou J. Sand.
Quelques interludes en français sont comme des clins d'oeil plaisants, telle une voix féminine susurrant "Cergy" sur la fin de It Is What It Is.
Sur l'excellent Chill le flow calme de Large Professor évoque Cunninlynguists et fait oublier des choeurs R&B un peu mièvres. Seul Veuillez Veillez Sur Vos Rêves déçoit, les filles des Nubians lui donnant un sale accent de variété.
Au final un beau pied de nez aux pasticheurs français de gangsta rap et une occasion pour nous de regretter lourdement le manque de notoriété de ce beatmaker de génie dans sa propre contrée.  

                             
par Manolito
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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 18:14

Sortie : 29 septembre 2009

Label : Playhouse

Genre : Techno, house

Note : 7,5/10


Vous cherchez la bande sonore idéale pour une partouze freak dans une usine désaffectée en Ukraine ? C’est tout trouvé avec ce nouveau mix d’Ivan Smagghe. Ce troisième volume pour le petit club techno d’Offenbach vous promet des sueurs d’angoisse. Autant Chloé avait été finement dansante et Prins Thomas nonchalamment hypnotisant, autant Smagghe va vous emmener aux confins d’une techno sombre et exigeante. Les esthètes de bon goût le savent, quand on se rend à un set d’Ivan Smagghe, on en ressort liquéfié. C’est rarement la fête et pourtant on en redemande. Tout fonctionne toujours sur un onguent paradoxe avec l’ex-Blackstrobe et ex-résident du - feu - Pulp.


Ivan ne perd pas son temps en lâchant directement les beats sur Drifting, disco crépusculaire de Gary Beck. La cold-wave électronique d’Entertainment remixée par Kruton se fait robotique et caverneuse, même le Happy Up Here de Röyskopp apparaît abyssal avec le remix d’Holy Fuck.

On erre en pleine grisaille, on scrute une fine éclaircie. It’s A Fine Lime semble vouloir faire émerger la lumière avec son Never Go With A Hippie To A Second Location aux faux airs de Gui Boratto mais le morceau se mue en krautrock aux distorsions vous enfonçant la tête dans l’eau. La suite n’est que stérile tentative de retrouver une bouffée d’oxygène comme sur la techno âpre de Ryan Davis. Tout se perd, se dilue, même les voix en pleine phase de désexualisation de No, Nothing, Ever de Dark Day.


Live At Robert Johnson vol. 3 est un mix exigeant et mouvant, parfaite illustration sonore de La Maison Des Feuilles de Danielewski où l’on se retrouve à découvrir un monde opaque, propice aux échos vains et à la glacialisation des espaces. Consommateurs de Lexomil, passez votre chemin, c’est l’angoisse qui vous guette, les autres sauront vous raconter de quoi demain sera fait.

 

http://image.musicimport.biz/sdimages/upc06/880319431227.jpg

par B2B

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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 21:56
Sortie : octobre 2009
Label : Galapagos4


On compare parfois les MC à des poètes s'exprimant sur des beats. Cette comparaison ne sera jamais aussi vraie qu'avec Denizen Kane. Le rappeur de Chicago a en effet au cours de ses différentes expériences défendu l'usage de la langue, et notamment celle des asiatiques installés aux Etats-Unis par le biais du projet I Was Born With Two Tongues. Il écrit aussi des pièces de théâtre et des poèmes qui ont été publiés par différentes revues. Après avoir conté la légende de Tree City dans deux albums, il continue dans Brother Min's Journey To The West.

En 12 titres et deux bonus, Denizen Kane démontre qu'il a des choses à dire et qu'il sait raconter les histoires. Son flow n'a rien d'extraordinaire, mais il sait le poser suffisamment habilement pour que l'oreille reste accrochée à chaque titre. Il décrit calmement son univers sans fioriture, mais sans provoquer de lassitude non plus. Les refrains sont discrets tout en visant juste. Quelques interludes viennent apporter surprises et humour.
Le MC peut s'appuyer sur des instrumentaux qui soulignent sobrement son propos sans lui faire de l'ombre. Aucun n'est à jeter et ils bénéficient d'une grande variété avec la guitare jazzy de The River ou le funk cuivré de The Porch. Un certain fil rouge jazz apparaît tout de même au long du disque. Il se matérialise notamment par la présence répétée d'un saxophone charmeur (Sparrow ou Just Like Water).

Bien qu'il reste dans un registre assez classique,
cet album prend de la profondeur avec les écoutes. Difficile donc de le critiquer, même s'il manque de coup d'éclat.


par Tahiti Raph
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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 17:35

Sortie : 12 octobre 2009

Label : Citizen Records

Genre : Electro-techno

Note : 5/10


C’est encore une bonne année pour Citizen Records, il faut dire qu’entre l’explosion du génial Mondkopf, la puissance analogique du dernier Rebotini et la découverte electro-new-wave des Penelopes (chroniques ici, ici et ici), difficile de faire la fine bouche. On pensait Citizen abonné aux montées techno-rock imparables pour un public testostéroné et on découvre un label se jouant de plus en plus des modes.


Les Donovan déboulent avec Chord, un EP faisant le grand écart entre electro-funk et techno crado. Le duo s’est fait connaître par le biais d’un single imparable : Yo! Cette petite bombe mélangeant electro-booty faisant à chaque fois son effet en poussant le public à l’émeute. On retrouve donc ce titre sur l’EP, agrémenté de 4 remixs plus ou moins pertinent dont on retiendra avant tout un Dinamics Scratched Remix bodybuildé.

Chord permet surtout de découvrir la face electro-naïve du groupe. Naviguant sur le terrain de Justice et son crew Ed Bangeresque, l’éponyme Chord tire faiblement son épingle du jeu par son coté live, pendant que Shaft apparaît comme docilement funky. Certes, c’est sympathique mais tellement déjà vu.

Heureusement, le single Bang arrive à nous faire lever du sofa grâce à son ambiance hip-hop old school marinée dans une sauce électro-rétro des plus ludique pendant que l’ombre de Citizen plane toujours avec Emotronic, permettant de retrouver cette puissance techno bien poisseuse.


Avec Chord, les Donovan montrent l’étendue de leurs influences avec un album difficilement cataloguable. Même si cet EP ne brille pas par sa finesse, on reste séduit par cet objet insaisissable.

par B2B

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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 16:18

Sortie : 2 octobre 2009
Label : Ultimae

Nous avions déjà eu le plaisir de parler du label Ultimae à l'occasion de la sortie d'un des tous meilleurs albums paru cette année, Leylines d'Aes Dana (chroniqué ici), de son vrai nom Vincent Villuis. Il est à la fois artiste et tête pensante de cette jolie maison lyonnaise.
Cette fois ci, c'est un projet conduit par le poète, journaliste et artiste italien Massimo Terranova qui nous vaut la joie d'émettre une nouvelle chronique. Compilé par Nova donc, cet album a pour vocation de témoigner de sa vision poétique et musicale.
Des musiciens américains, scandinaves ou d'Europe de l'Est se sont réunis autour de Nova et d'Ultimae pour mener à bien cette ambitieuse et originale entreprise.
De nouveaux venus font pour l'occasion leur première apparition au sein de la galaxie Ultimae comme le très inspiré Islandais Murya ou encore l'Américain Offthesky.
Du côté des habitués, Solar Fields et James Murray, qui ont eux aussi sorti un album magistral récemment, sont également de la partie.

Telle une rencontre idéale entre l'électronica, l'ambient et les compositions néo-classiques, cette compilation s'élève vers des sommets majestueux et époustouflants.
Nul doute que si les grands compositeurs des siècles derniers avaient été assistés par les machines et les ordinateurs, leur musique aurait probablement ressemblé à ça.
Les deux premiers titres, Regenzeit et Three Weeks, oeuvres respectives de Field Rotation et de Kevin Andrew en sont les illustres témoins. Ce ballet entre pianos mélancoliques et violons plaintifs est littéralement bouleversant.
Gray Daze, sublime odyssée synthétique de Murya, semble illustrer le vol d'angelots béats et rieurs, savourant une des rares accalmies que leur autorise notre monde.
Même si tous les titres sont plus exceptionnels les uns que les autres, laissons poindre notre chauvinisme en soulignant les somptueux travaux de Cell, Aes Dana, Hol Baumann et Asura.
Out of Breath de Cell par exemple, arpente des chemins sinueux et enveloppants entre néo-dub et psy-trance downtempo. Sur Resin d'Aes Dana, on pourrait se croire embarqués dans une odyssée à travers des mondes enfouis ôtant un voile gazeux sur une cité opaline perdue. Tout bonnement bouleversant.
Bien qu'utilisant des machines que l'on pourrait gentiment qualifier de profanes, ces musiciens dressent pourtant des édifices qui pourraient prétendre au sacré.
Citons également les splendides pièces de Rena Jones et de Solar Fields, Photosynthesis et Times Are Good pour que la synthèse soit complète.

Même si ce n'est pas son ambition première, ce disque s'élève bien mieux que n'importe quel discours de Frédéric Mitterrand en faveur de l'achat des disques. Je m'explique, rarement un disque n'aura su être envisagé comme un véritable objet. Les poèmes de Nova ainsi que les images prélevées et intégrées à l'artwork par Maya Benthou et Stefano Terranova (frère de Massimo ?) sont indissociables de cette musique. En d'autres mots, ceci est un vif encouragement à se procurer cet album par des voies légales.

Avec cette musique pratiquement thérapeutique, nos amis imaginaires nous plongent vers des terres lointaines dont on ne souhaiterait jamais revenir. Avis aux amateurs...

 

http://ambiplanet.ru/blog/wp-content/uploads/2009/09/inre037-imaginary-friends-ultimae-1-300x300.jpg 

par Ed Loxapac 
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6 octobre 2009 2 06 /10 /octobre /2009 14:39
Date : 5 octobre 2009
Lieu : La Maroquinerie (Paris)


Habitué des scènes françaises, DJ Krush, maintes fois évoqué dans la chronique de l'album de Näo, continuait sa tournée française par Paris. Mais avant de voir le technicien japonais, le public a pu découvrir le groupe Sweetback qui assurait une première partie dans un style jazz-fusion sympathique. Le trio angevin a offert, en 45 min de prestation, solo de saxophone, gros son de contrebasse et rythmiques enlevées. Leur style de prédilection est un jazz plutôt aventureux, qui se permet des incursions vers l'électro, le rock ou le dub. Un son pas désagréable qui offrait une gentille mise en jambe.

Le temps d'apporter les platines de Krush au milieu de la scène et le Japonais se lance dans un mix fidèle à lui même. Après une douce introduction toute en nappes onctueuses, la première caisse claire claque pour signaler le début d'un set abstract hip hop assez homogène. Le DJ enchaîne les titres pour poser une ambiance zen, riche en hochements de tête. Il cale ses
habituelles flutes traditionnelles au milieu des morceaux instrumentaux pour imprimer sa pate. Son dispositif lui permet aussi de sampler un maximum les extraits diffusés pour les revisiter ou les déconstruire à volonté. Il donne ainsi une version tout à fait personnelle du Organ Donor de DJ Shadow où la ligne de clavier n'en finit pas de varier. Shadow était d'ailleurs à l'honneur ce soir puisqu'il était aussi présent dans la tracklist avec The Number Song qui faisait suite à une longue variation sur Colloque Sentimental de Doctor Flake. DJ Vadim, Miles Davis avec The Doo-Bop Song et un certain nombre de titres du Japonais étaient aussi au programme.

Pour faire respirer son set, Krush place un long break aux frontières de la musique concrète. Dans une ambiance inquiétante et orageuse, une flute improvise et envoûte les spectateurs. Un passage qui vient rompre un mix devenant un peu linéraire. Le retour du beat vient rassurer tout le monde et relancer une deuxième partie de concert un peu plus enlevée... avec quelques accents drum'n'bass. Il continue de jouer avec son sampler pour se lancer dans des passe-passe toujours plus techniques. La taille de la salle permettant d'avoir un très bon aperçu de ses manipulations.

Après un saut en coulisse, Krush vient rejouer deux de ses classiques avant la traditionnelle photo devant le public mettant un terme à l'heure et demi de set.
Un concert assez classique de sa part qui reste toutefois bien conçu et original.

DJKRUSH.jpg
par Tahiti Raph
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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 20:59
Sortie : 14 septembre 2009
Label : Citron Vert

Musicien compositeur basé à Besançon, Näo est loin d'être un débutant malgré la confidentialité relative à laquelle renvoie son nom. Il a officié en tant que guitariste au sein du collectif Néofit et a co-fondé le projet Audiounit avec pour partenaire Peuh !. Il a d'ailleurs mené ce projet jusqu'à une représentation mémorable dans le cadre du festival Electro-Clique. S'intéressant également au cinéma, Näo peut se targuer d'avoir re-composé la musique du monument de Fritz Lang, Metropolis.
Résolument moins jungle et beaucoup plus dowtempo que par le passé, Näo publie récemment ce premier album solo qui jouit déjà d'un bouche à oreille plus qu'intriguant pour les explorateurs que nous sommes.

Aux confins de l'électronica et du trip-hop, Picture This If You Will est un album plus que brillant.
Näo illumine ses titres avec cette capacité à réaliser des mélodies cristallines faussement naïves, presque enfantines, rappelant un peu le glorieux album de Mint, Cardboard Rocketships, sorti cette même année (et chroniqué ici).
La comparaison avec le Britannique s'arrête là mais en amène bien d'autres : DJ Krush (pour les sonorités nippones mystiques), le grec Blackfilm (pour le choix des nappes) et le légendaire Amon Tobin (pour la sphère rythmique et les breakbeats ciselés). Le fait qu'un artiste jurassien soit comparé à de telles pointures devrait déjà vous convaincre de vous procurer cet album par tous les moyens.
Mais parlons du disque...
Cette musique chimérique évoque un rêve immobile et éveillé. Entre paix et menace, on divague au gré des incursions abstract hip-hop et des émanations synthétiques lumineuses. Les instruments sont retaillés avec un talent d'orfèvre.
Souvent, des sonorités ethniques viennent rajouter de l'originalité à l'ensemble, la voix sur Labial (d'Arabie ?), les flûtes inquiétantes ainsi que d'étranges instruments rappellent l'Asie et plus précisément l'Empire du soleil levant. Ceci renforçant évidemment la comparaison avec DJ Krush.
Mais Näo ne se contente pas d'exercer tel un copycat et possède un univers propre.
On se croirait parfois en plein rite initiatique ou en apesanteur survolant les tribulations d'un guerrier triste et résigné. Les envolées cristallines des claviers viennent ajouter un espoir contenu, renforçant le côté contrasté de cet album troublant par tant de maîtrise.
Rien n'est à jeter sur cette oeuvre même si on retiendra plus particulièrement le diptyque Ana Kata, Labial, Eau Douce, Artikelli ou encore Century's Knight (avec la voix de la mystérieuse Anouk). Rien de tout cela ne peut pourtant égaler l'ivresse que procure le magnifique Off-kikkoa. Tellement éberlué par ce disque, l'auditeur l'écoutera plusieurs fois à la suite pour se voir confirmée cette monumentale claque.
Comme nous l'avions déjà fait pour l'album d' X Makeena, nous vous proposons d'acquérir cet album de façon alternative, hors des sentiers commerciaux, sur une plate-forme de téléchargement indépendante (ici).

Proposant ce qu'on attendait plus de la part de Doctor Flake, Näo déploie des ailes dorées sur ce sublime premier album à la hauteur de ses références. Ce Bisontin offre une odyssée électronique comme on  en rêvait. Merci et à bientôt pour de nouvelles chimères...
                                 
                                   
par Ed Loxapac
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