Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Chroniques électroniques - Chroniques de disques, de concerts, de festivals, de soirées de musiques électroniques, rap et bien d'autres...
  • : Au confluent des musiques électroniques, du rap et des autres styles, ce blog, ouvert et curieux. Chroniques de l'actualité des sorties IDM, électronica, ambient, techno, house, dubstep, rap et bien d'autres encore...
  • Contact

Recherche

Archives

Catégories

22 septembre 2009 2 22 /09 /septembre /2009 00:53

Date de sortie : 31 août 2009
Label : Symbolic Interaction

Ard Jansen, ou Ard Bit est Néerlandais, plus précisément de Rotterdam. Beaucoup décrivent son terrain musical comme proche de celui des très abstraits Funckarma. Il a déjà pondu quelques titres sur des compilations. C'est le trop rare label Symbolic Interaction qui lui donne sa chance en publiant récemment ce premier album, Spanon.

Conçu comme un brillant compromis entre dubstep et IDM, Spanon est un album qui ravira les esthètes du genre.
L'artwork et la conception des morceaux rappellent l'âge d'or de l'IDM au début des années 1990. L'utilisation d'un materiel un peu vintage, comme le Roland TR-808, renforce la comparaison avec les vaches sacrées du genre, Autechre plus particulièrement.
La profondeur, le caractère incisif et la variation des lignes de basses très dubstep s'allient parfaitement à la pléiade de rythmiques complexes et aux beats concassés.
Entre menace et volupté, le nénuphar sur lequel l'auditeur est assis hésite à s'extirper d'eaux onduleuses et ambivalentes.
Jouant magnifiquement avec les contrastes et les rencontres ambiguës, Ard Bit fait preuve d'une impressionnante maîtrise en livrant un premier album aussi abouti.
Les amateurs de basses caverneuses, de clicks, de bleeps et de rythmes grinçants seront ravis des Toy, Castick Flow, Klint, Metric Bate (2008), Fiber (2006) ou du très hip-hop brouillé Bongite.

Avec seulement un album, le Néerlandais Ard Bit se place déjà comme un des artistes dont on attend encore plus. Un prochain album un peu plus tortueux lui donnerait des allures de référence du genre.
                               

par Ed Loxapac
Partager cet article
Repost0
20 septembre 2009 7 20 /09 /septembre /2009 11:37
Sortie : septembre 2009
Label : Discograph


Il y a parfois des albums pop-rock sur lesquels flottent un petit air d'électro qui vient d'on ne sait où. Ce sont les Phoenix, les Bloc Party qui peuvent séduire aussi quelques amateurs de muisque électronique à la recherche de chansons, de mélodies accrocheuses pour se reposer de leurs longues nuits de danse. C'est le cas de Paco Volume. Découvert en 2007 par le concours CQFD des Inrocks, ce Français passionné de vin sort un premier album et revendique comme influences Prince, Nick Cave et Daft Punk

Manhattan Baby est avant tout un album de pop, de cette pop qui fonctionne vite, captivant l'auditeur avec des guitares entraînantes, une voix communicative et de petits sons de claviers qui enrichissent intelligemment les morceaux. Prenons Ordinary Life par exemple : Il n'y a rien de sorcier dans ce titre, mais on se laisse prendre facilement. Et à l'écouter de près, on adhère encore un peu plus. Même si Paco Volume est plus dans une veine acoustique - quoique pas toujours -, plusieurs passages fonctionnent aussi bien que du Phoenix, sans que l'on sache vraiment pourquoi...
Il faut aussi reconnaître à ce multi-instrumentiste une capacité à se diversifier avec des passages assez rock sur Stand By Me (Belfast '79) et des ballades plus paisibles comme Girl In The Choir. Bien que plus convainquant quand il fait cracher sa guitare que quand il la joue en douceur, cette variété sonne juste sans perturber l'auditeur. Certains morceaux sembleront peut-être un peu faciles dans leur construction (ce Wolves un peu faible), mais d'autres, et notamment 4th Street Approximately, sont plus riches en trouvailles sonores et dans leur évolution.

Marre du gros beat ? de l'électronica barré ? Prenez un petit bol d'air... avant de revenir aux choses sérieuses !


par Tahiti Raph
Partager cet article
Repost0
19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 16:33
Date : 18 septembre 2009
Lieu : Grande Halle de La Villette (Paris)

Annoncée comme le choc des titans, la soirée Warp/Ed a réuni le label français Ed Banger et la mythique écurie de Sheffield, Warp.
C'est donc le dôme de la Grande Halle de La Villette qui a abrité cette rencontre tant attendue.

Un public bien particulier s'est massé devant l'entrée. Chaussés de baskets vintage, vêtus de t-shirts fluos et dotés de lunettes grillagées qui rendent la vie forcément plus kaléidoscopique, les fans d'Ed Banger sont venus en meute. Pour la plupart très jeunes et très ecstasiés, ils savent que leur sainte trinité incarnée par Busy P, Mr. Oizo et Justice est là, quelque part dans les backstages.
A contrario de cet auditoire très fluo, les plus matures fans de Warp ont également fait le déplacement, mais se voient un peu moins.

Nous arrivons peu après minuit, alors que Krazy Baldhead conclut une anecdotique prestation. Je vais apprendre par la suite, dans un gros moment de solitude, que Hudson Mohawke a lui aussi ouvert les hostilités avant notre arrivée.
Le jeune écossais et tout petit Rustie livrera un set court mais efficace dont Zig-Zag sera le moment fort. A l'image de son Bad Science sorti récemment chez Warp, son style hip-hop bouncy teinté de sons 8-bit est intéressant, mais affiche des limites plus qu'évidentes.

           

La confrontation entre Sebastian et Jackson fut affligeante de médiocrité. Le premier et excellent album Smash de Jackson avait pourtant témoigné d'un univers jubilatoire et vicieux, proche de celui d'Orange Mécanique. Ce soir, il secoue plus sa mèche qu'il ne participe au set, se bornant à appuyer de temps en temps sur un bouton et à lancer quelques CD sur la platine.
On aura droit à une série de remixs de Notorious B.I.G., des Beatles et de Supertramp. Il ne manquait qu'un hommage à Michael Jackson pour ajouter un peu plus de mauvais goût.
En étant indulgent avec lui et un peu plus acerbe vis-à-vis de son comparse d'un soir, on dira qu'il s'est simplement mis au niveau (très bas) de Sebastian.
La furtive incursion sur la scène du plus barbu des membres de Justice aura suffit à faire slammer un public pourtant tout acquis à la cause des deux Français.
Avec sa dégaine habituelle, Mr. Oizo investie la scène sous les acclamations du public. Quentin Dupieux a fait ce qu'on attendait de lui en balançant ses mélodies vrillées et loufoques.
Stunt ou encore le plus récent Positif ont rendu l'atmosphère encore un peu plus exaltée, encore un peu plus torride. Humble et sympa, il se pliera aux exigences photographiques des nombreux fans qui l'attendaient à sa descente de scène.

           

En backstage, Hudson Mohawke assiste à l'entrée en piste du prodigieux Clark. J'en profite pour lui demander "Salut mon pote, tu te souviens de moi ? On s'était croisé au Pukkelpop. Alors, à quelle heure tu joues ce soir ?"
"J'ai joué à 23 h mec", me répondit-il en souriant.
Gros bide donc. Pas grave, j'empoigne une bouteille de vodka qui traîne pour me consoler.
Clark et sa chemise à carreaux éclaboussent la fin de soirée de toute leur classe, devant un Busy P qui semble plus qu' admiratif. Beaucoup ont regagné la sortie et auront en conséquence manqué un live d'anthologie. Son univers tortueux et enfumé prend tout son sens en live. Littéralement habité, il triture les mélodies brouillées des ses deux et géniaux derniers albums. On regrettera l'absence du terrible titre Growl's Garden. Le dantesque Rainbow Voodoo sera le point d'orgue de cet épique moment. Même face à un auditoire plus éparse, le Britannique absorbé a l'air content d'être là. Il faudra qu'une charmante organisatrice de la soirée lui rappelle qu'il y a encore quelqu'un après lui pour qu'il quitte son laptop... après dix minutes de rabe.

     

C'est à Busy P de conclure la soirée avec un set moins convenu et moins putassier qu'on aurait pu le croire. Malgré les doutes que nous mettons souvent en avant quant à la qualité de ses productions, il est certain que Pedro Winter et son label ont de beaux jours devant eux.

              

Idéal pour une fin de nuit qui, même si elle n'a pas tenu toutes ses promesses, aura eu le mérite de confirmer les talents d'ambianceur de Mr. Oizo et de dévoiler tout le génie de Clark à des auditeurs qui ne le connaissaient pas encore.
L'excellente ambiance fut constante et bien plus bon enfant que la plupart des soirées parisiennes.

La foule bigarrée regagne le métro. Elle y croisera Rustie, cédant aux tentations rastafariennes qui font la renommée du Parc de La Villette.
Ivre de son et de bien d'autres choses, la jeunesse parisienne oublie la crise et la grippe A avec des souvenirs soniques et visuels plein la tête. Il est maintenant temps pour tout le monde de regagner son lit.

par Ed Loxapac et B2B
Partager cet article
Repost0
17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 21:01
Sortie : septembre 2009
Label : High Water


DJ et producteur de nombreux groupes ou artistes aussi connus qu'Eminem ou bien moins populaires, DJ Spinna sort son premier album rap depuis dix ans. Sonic Smash contient 12 titres de bonne facture pour lesquels il a convié de nombreux artistes venus de l'underground américain. Rien d'extravagant dans les instrumentaux, mais un savoir faire à l'ancienne appréciable. Il utilise presque à chaque fois la recette "un beat, un sample" qui fonctionne plutôt bien même si cela manque parfois de relief.
Sur Lyrics is Back avec Torae ou sur Lights Out sur lequel pose John Robinson, la mélodie et le flow du MC suffisent à composer un ensemble réussi. Mais sur New York (avec Jigmastas) ou sur Guaranted (avec Phonte de Little Borther et Yazarah), les minutes semblent un peu longues.
Autre signe d'oldschoolerie, des refrains minimalistes, peu chantés (à quelques rares exceptions dont le regrettable Guaranted), qui s'inscrivent complètement dans la ligne du morceau.
Le DJ de Brooklyn ne s'embarasse donc pas de fioriture et va à l'essentiel. Il peut tout de même agrémenter les titres de scratchs comme sur l'intro de Get On Down sur lequel on retrouve les flows dynamiques de Fresh Daily, P.Casso et Homeboy Sandman. Si les noms de ses invités ne vous disent rien, c'est normal, car mis à part Elzhi de Slum Village (impeccable d'ailleurs sur More Colors), ils sont quasiment tous inconnus. Cela ne doit toutefois pas vous inquiéter, car DJ Spinna ne se serait pas permis de choisir des seconds couteaux... le niveau est donc bien présent. Même le titre R'n'B final avec la chanteuse Tiye Phoenix n'est pas désagréable...

Un disque de rap underground solide auquel il manque tout de même quelques grains de folie.

                                   
                                            

par Tahiti Raph
Partager cet article
Repost0
17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 20:06

Sortie : 28 août 2009

Label : Fbox Records

Genre : Electro-acoustique

Note : 7/10


La musique d’Isnaj Dui ne s’écoute pas mais se ressent. Bienvenue dans un monde imaginaire où la respiration importe plus que tout. Unstable Equilibrium est un album d’une beauté cathartique singulière. Isnaj Dui, de son vrai nom Katie English, est une londonienne nourrie à la musique classique et l’électronica. Son univers électro-acoustique mélange instrumentations contemporaines et manipulations électroniques.


Cette musique de l’éther est propice à la contemplation. Minimaliste à l’extrême, n’espérez pas entendre le moindre beat dans ces paysages sonores. Isnaj Dui se contente d’utiliser à merveille la flûte basse et l’electrodulcimer, instrument créé par ses soins, en y ajoutant quelques effets électroniques discrètement agencés. On peut rapprocher cette musique des travaux de Brian Eno ou plus récemment de la musique tout en apesanteur de Keith Fullerton Whitman (dont je vous incite à écouter l’immense Playthroughs). Autrement dit, vous vous retrouvez face à un paysage vierge où les modulations seront d’une rare finesse. On imagine très bien ces morceaux illustrer le land art de Robert Smithson. On touche ici, chaque instant, à l’éphémère le plus poignant.

Inutile de vouloir citer un morceau en particulier car chaque écoute se révèle différente. Chacun y puisera ce que ses pensées lui dicteront. Cette musique ne peut que s’écouter au calme et requiert un minimum d’attention car chaque piste joue sur de fines modulations sonores. Certains trouveront cette musique sans intérêt. On peut en effet trouver les boucles répétitives et renier ce minimalisme extrème.


Unstable Equilibrium est un album sensoriel rare qui permet de découvrir une artiste dont le travail est des plus intéressant.


par B2B
Partager cet article
Repost0
17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 13:44
Sortie : 9 septembre 2009
Label : Ant-Zen

Ahnst Anders se nomme en réalité Henrik Erichsen. Ce musicien trentenaire s'est rapidement distingué sur la scène alternative et underground de Cologne. En quête perpétuelle de nouvelles directions musicales, Ahnst Anders pourrait se targuer d'être un véritable chercheur sonore.
Il a réussi lors de nombreux évennements à marier musique et art pictural.
Après deux disques sortis confidentiellement, c'est sur le label et distributeur avant-gardiste Ant-Zen que paraît ce premier album, Many Ways.

Inspiré par les sonorités environnementales du quotidien, le cerveau d'Ahnst Anders semble toujours en ébullition. On remarque rapidement un gros travail de sampling avec ces sonorités métalliques et organiques. L'Allemand joue aussi avec le feu, l'air et l'eau.
Conçu comme une errance urbaine, Erichsen nous emmène dans des lieux inquiétants. On pense à des égouts, un bunker, une soufflerie ou à une gare presque désaffectée.
Entre dark-ambient, drone, et IDM cette quête introspective au coeur d'un univers crasseux est aussi belle qu'inquiétante.
Les synthés sont lugubres et pastoraux. Le rythme lui, varie entre tribalisme minimaliste et dub downtempo. Sans parler d'épuration, on peut dire qu'en ce qui concerne le rythme, Ahnst Anders va a l'essentiel, et cela même si la texture est taillée par un bijoutier face à un diamant noir et brut.
Cette musique, qui ne pourrait que profiter d'un support vidéo ou d'une chorégraphie contemporaine, a pour but de nous faire perdre pied. C'est plus que réussi.
Nul n'a envie de garder la tête hors de l'eau à l'écoute du terrifiant Dust, des fusionnants Silent Whisper et Phonique ou de l'envoûtant Forrest.
Que dire de Still Here et de ses magnifiques contrastes ? Là où de sévères breakbeats cotoient des enfants en récréation et des oiseaux de mauvaise augure.
Dans une belle vision apocalyptique et lunaire, Night & Day, avec ses percussions cristallines et ses beats brouillés et dépouillés, vient clore un voyage dont nul ne peut sortir indemne.

Entre émotions palpables et imaginaires, ce magistral album est néanmoins conseillé à un public averti et habitué à ce genre de conceptions.

                                  
par Ed Loxapac
Partager cet article
Repost0
16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 16:47
Sortie : 4 septembre 2009
Label : Harthouse

Le compositeur japonais Susumu Yokota s'est surtout fait connaître en réalisant de beaux disques d'ambient agrémentés de sonorités synthétiques et de piano classique.
Trop nombreux sont ceux qui oublient qu'il a fait de la house au début des années 1990 et qu'il fut repéré par un certain Sven Väth. Le Japonais enlève la première partie de sa signature artistique pour réaliser des albums comme Frankfurt Tokyo Connection ou Cat, Mouse and Me.
C'est après de plus de dix ans d'absence dans ce style que Yokota fait sa réapparition.

Avec une pochette et un titre aussi équivoque, on ne peut douter du genre d'invitations que l'on va trouver dans cet album.
Dix titres, tous joliment affublés de nom de "médicaments". Drogues serait en effet le terme plus approprié. En énumérant les différents produits, Yokota tente de retranscrire des euphories et des vibrations variées. C'est plutôt réussi.
Ayant officié longtemps dans le domaine de l'ambient, le Japonais a su extirper un bon lot de sonorités rampantes et étranges pour l'injecter à sa house druggy.
On ajoute à cela une dimension dub-techno (très en vogue actuellement) avec tout ce qu'il faut de travail minutieux sur l'écho et la réverb' pour tirer au maximum le potentiel hypnotique et cérébral de chaque morceau.
Pas besoin d'enfiler des lunettes grillagées pour contempler des couleurs et des textures vives en rotation étrange... quelque gouttes suffisent.
Les opus axés sur le dancefloor sont trop souvent à destinations des seuls DJ. Il n'en est rien sur Psychic Dance, véritable variation autour d'une techno psychotrope.
Nous ne recommandons pas à tout le monde de jouer les apprentis Docteur Hoffmann mais se renseigner sur les principes psycho-actifs de chaque produit peut être instructif.
Nous retiendrons principalement les vraies bombes Tofranil, Contomin, Noritoren, Paxil et Benzanin. A chacun de faire son choix dans la pharmacie de Yokota.

Susumu Yokota revient donc avec un album réussi qui ne ravira pas seulement les chimistes et les pharmaciens en herbe. Les clubbers et les amateurs de sonorités hypnotiques y trouveront facilement leur compte. Attention tout de même à l'indigestion.

http://2.bp.blogspot.com/_BEeuryxKn78/SrHboptQh0I/AAAAAAAAAD0/oJCLUmsZoGs/s320/Susumu_Yokota_Psychic_Dance.jpeg
par Ed Loxapac
Partager cet article
Repost0
15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 22:14
Sortie : juillet 2009
Label : FoF Music


Autant prévenir tout de suite : je n'ai pas écouté le EP original partagé par Daedelus & Jogger et sorti en début d'année. Et ce n'est pas dit qu'après l'écoute des remixs j'irai y jeter une oreille. Le principe d'invitation entre artistes de la série Friends of Friends, dont c'était le premier volume, est pourtant pas inintéressant.
Sur la version remixée, se trouve des remixs de trois titres de Daedelus et quatre versions revisitées du Nice Tights de Jogger.
Autant dire que les trois premiers tracks sont assez déroutants, douteux et désordonnés. C'est Super par Michna est affreusement plat, LA Nocturn revu par Eliot Lipp n'est pas plus enthousiasmant, alors forcément l'énergique Off To The Races ne paraît pas complètement à jeter.

Les remixs du morceau de Jogger sont plus intéressants, avec seulement de très lointains points communs entre eux alors même que les pistes originales sont similaires. Celui de Nosaj Thing est bien foutu. Grham Zilla, sur le double de temps, en donne une interprétation nettement plus dansante. Un passage house assez classique mais bien gaulé qui tranche avec le reste. Keenhouse donne lui presque dans le vulgaire... à oublier.


Les maxis de remixs ne sont parfois pas nécessaires. En voici un exemplaire supplémentaire.




par Tahiti Raph
Partager cet article
Repost0
15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 21:28

Sortie : septembre 2009
Label : Lab'oratoire / Atmosphériques


Après avoir vécu l'âge d'or du rap français avec son groupe La Formule, Jean-Christophe Le Saoût est devenu Wax Tailor pour sortir en 2005 un premier album impressionnant de maîtrise : Tales Of The Forgotten Melodies. Trip-hop, abstract hip-hop, soul, rap s'y cotoyaient dans une ambiance cinématique très prenante. Dans la même veine, il y eut Hope and Sorrow en 2007 et aujourd'hui In The Mood For Life.

Ce nouveau disque frappe d'abord par ses ressemblances avec les précédents. Il y a tout d'abord l'agréable voix de Charlotte Savary à quatre reprises. Cette fidèle de Wax Tailor n'a toutefois plus le même impact que par le passé. Son chant semble assez commun dans le genre sensuel qu'elle développe d'album en album. Il est vrai qu'elle est moins bien servie en termes de son, avec des instrumentaux moins catchy que par le passé, notamment ce Greenfields final fait de simples cordes ou le fade Go Without Me.
Il y a ensuite d'autres invités connus de la maison comme ASM, qui apparaissaient sur Hope and Sorrow dans un esprit très similaire, un peu trop d'ailleurs. De même, le flow de Voice sur This Train rappelle très fort sa participation à The Game You Play sur le LP précédent.

Voilà pour les ressemblances. Côté différences, il y a tout d'abord les nombreuses et courtes interludes instrumentales qui passent rapidement dans le paysage sans trop marquer l'auditeur. Les titres instrumentaux sont ainsi nettement moins présents que par le passé, alors qu'ils étaient un point fort du Français. Pour combler les mélodies, il a donc fait appel à une longue série d'invités (Mattic, Charlie Winston, Speech Defect, Sara Gen) dont l'apport n'est pas toujours évident.
La plus grosse différence est surtout ce Leave It au fort accent rytmh'n'blues 60's sur lequel chante l'Anglaise Dionne Charles. Une curiosité qui apparaît un peu isolé au milieu des titres très marqués par des genres plus modernes, malgré les évidentes références soul.
Wax Tailor a aussi perdu la belle unité qu'il savait créer dans ses albums précédents. La quasi absence d'extraits de films, qui ne font leur retour qu'en fin de disque et sur l'intéressant instrumental No Pity, y est sans doute pour quelque chose.

On est toujours très critique avec ceux que l'on aime. Wax Tailor avait placé la barre très haut avec
Tales Of The Forgotten Melodies, il se retrouve aujourd'hui coincé entre refaire ce qu'il maîtrise, notamment des bonnes productions rap, et tenter de nouvelles choses. Cet album est de bonne qualité et bien au-dessus de nombreuses sorties actuelles, mais on attend tellement du Français qu'il ne peut y avoir qu'une pointe de déception à l'écoute de In The Mood For Life. On le fera tourner quand même un certain nombre de fois avant de peut-être s'en lasser...


par Tahiti Raph
Partager cet article
Repost0
15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 03:14
Sortie : 4 novembre 2009
Label : ATP Recordings

Voici enfin le retour tant attendu de Benjamin John Power et d'Andrew Chung.
Fuck Buttons avait créé bien plus qu'un buzz avec Street Horrrsing, paru l'an dernier. Beaucoup de rédactions crédibles avaient élevé cet opus au rang de "meilleur album de l'année".
Pour ce premier long format, les deux Britanniques s'étaient adjoints les services du producteur John Cummings, guitariste du groupe Mogwaï et avant-gardiste à son époque en matière d'effets de pédales.
Pour Tarot Sport, c'est Andrew Weatherall qui vient s'asseoir sur le fauteuil de producteur. Même si une de ses productions les plus récentes est associée à une campagne de pub pour Volkswagen, cet Anglais fut membre de deux formations légendaires : The Sabres of Paradise et Two Lone Swordsmen. Autant dire que le duo noisy Fuck Buttons est plus qu'attendu au tournant pour ce deuxième album...
Difficilement classifiable, leur musique expérimentale oscille entre noise, drone, électronica et psychédélisme. Un joyeux bordel en somme. Mais trêve de rappels.

Même si cet opus est dans la digne continuité de Street Horrrsing, on peut noter néanmoins des différences assez évidentes.
Tarot Sport apparaît dès la première écoute comme beaucoup plus épique que son illustre prédécesseur. Les synthétiseurs y sont aussi beaucoup plus affirmés.
Mixés sans interruptions, les morceaux de l'album sont complémentaires. Chaque fin de titre introduit divinement le suivant.
Une version rallongée et plus évolutive de Surf Solar ouvre les hostilités. Claque immédiate. Toujours fidèles à ce son unique, les Britanniques démontrent une nouvelle fois leur capacité de synchronisation et de superposition des différentes couches. Outre les nappes envoûtantes, la sonorité principale pourrait se dupliquer à l'infini. On croirait entendre un cacatoès se faire égorger.
Cette considération personnelle sur leur éventuel intérêt pour la torture des oiseaux tropicaux n'altère en rien la dimension d'hymne pop futuriste et intemporelle que prend ce morceau.
Rough Steez poursuit cette délicieuse marche en avant. Très brouillé mais jamais brouillon, ce titre est celui qui illustre le mieux les subtilités analogiques qu'amènent Weatherall.
Progressif et faussement répétitif, The Lisbon Maru est la rampe de lancement idéale pour Olympians. L'auditeur ne peut que se délecter de cet alliage entre ces orgues de cathédrale et le caractère martial et foisonnant du beat. On pourrait croire à une ascension vers des cimes léchant les nuages. On y respire un air étrangement euphorisant.
Phantom Limb reprend le brouillage, les rythmiques complexes et les beats élastiques là où Rough Teez les avaient entamés. Ben Power se reprend pour un batteur à bord d'un Space Mountain où les loopings laissent des stigmates béats sur le visage. Le tempo s'accélère, on souhaiterait ne jamais pouvoir revenir de cette odyssée aérienne.
La batterie se développe encore un peu plus sur Flight Of The Feathered Serpent mais l'orgue réapparaît cette fois-ci pour entamer un lent et progressif atterrissage vers des contrées sauvages moins hostiles que celle que l'on connaît ici bas.

Une fois de plus, on a l'impression de se prendre un réacteur d'avion en pleine gueule à l'écoute de cet album magistral. Même si des filiations sont possibles avec des formations comme Sunn O))), Battles ou encore Holy Fuck, le son de Fuck Buttons n'en est pas moins unique.
On regrettera peu-être des atmosphères un peu moins psychédéliques que par le passé ainsi que de ne pas avoir entendu Andreaw Chung beugler dans son microphone customisé. Peu importe, cet album est à l'image de cette chronique : un lourd pavé. Celui-ci contribue déjà aux fondations d'une musique expérimentale nouvelle. Lorsque Fuck Buttons franchit le mur du son, le reste n'est plus que cendres et poussière.
                                      
par Ed Loxapac
Partager cet article
Repost0