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  • : Chroniques électroniques - Chroniques de disques, de concerts, de festivals, de soirées de musiques électroniques, rap et bien d'autres...
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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 17:58
Sortie : 8 février 2010
Label : EMI / Virgin

Après plus de six ans d'attente, on parvient enfin à écouter Heligoland. La bande de Bristol a fait du chemin et a connu des splits depuis les premiers pas du sound-system Wild Bunch.
3D et Daddy G, tous deux à la tête de Massive Attack, avaient placé la barre tellement haut avec The 100th Window qu'on ne savait pas trop à quoi s'attendre. Enfermés depuis plus de quinze ans sous une dénomination "trip-hop" bien trop étroite pour eux, allaient-ils parvenir à captiver le fan de la première heure que je suis ?

Heligoland est un album qui contraste avec ses illustres prédécesseurs. Tout d'abord parce qu'il rompt avec la continuité du dyptique logique Mezzanine / The 100th Window et leur dimension rock teinté de frozen wave. Aussi parce qu'il est presque essentiellement composé de collaborations.
Non des moindres me direz vous, Martina Topley Bird, Tunde Adebimpe, Damon Albarn, Hope Sandoval et Horace Andy... on a connu pire comme vocalistes.
Le génial guitariste de Portishead, Adrian Utley, fait aussi partie des convives.
La production est toujours aussi propre. On note également une présence plus importante des orchestrations, plus précisément un nombre important d'envolées de cordes.
Ce virage avait déjà été entamé sur le single Live With Me avec Terry Callier en 2007.
La batterie est elle aussi mise en avant d'une curieuse manière, rarement le rythme ne s'est fait si martial. On croit même entendre à plusieurs reprises des frappes sur un tambour militaire.
Néanmoins, cet album est probablement le moins torturé et le moins sombre de l'importante discographie de Massive Attack.

Les excellents Splitting The Atom et Pray For Rain, déjà entendus sur leur récent EP (chroniqué ici), sont bien au rendez vous. Psyche (avec Martina Topley Bird) réapparaît dans une version plus désuète et moins intéressante cette fois-ci. Dommage. Ce n'est pas le cas du très expérimental et très réussi Bulletproof Love, ici rebaptisé Flat Of The Blade, avec un Guy Garvey (Elbow) chuchotant sur des expérimentations qui rappelleront à certains les travaux de Radiohead sur Kid A.
Martina Topley Bird est également présente sur Babel, titre qui peut rappeler ses premières apparitions avec Tricky. La ligne de basse de ce morceau est très intéressante mais l'ensemble manque malheureusement de contraste. Un brin déroutant.
Horace Andy pose son falsetto sucré sur l'excellent Girl I Love You, où la technologie du studio aide à pallier sa fatigue et son grand âge. Pourtant, ce titre n'a rien à envier aux mythiques Angel ou Spying Glass. Voilà le Massive Attack qu'on attendait.
Hope Sandoval (ex-chanteuse de Mazzy Star) vient lascivement poser toute sa sensualité sur le joli mais un peu lisse Paradise Circus. On s'étonne également de cette collaboration très indie avec Damon Albarn (Gorillaz, Blur) sur le mélancolique et très acoustique Saturday Come Slow.
On préfèrera à ces derniers le très bon Rush Minute et l'exceptionnel Atlas Air. Lorque 3D lance son débit rampant et lézardé sur des mélodies glaciales et poisseuses agrémentées de basses abyssales... on repense aux monuments qu'étaient Butterfly Caught, Risingson, Inertia Creeps ou Antistar.
Seul Atlas Air (nommé Marrakesh en live), et peut-être Girl I Love You, égalent le niveau des pré-cités. On est presque en transe, calé sur le rythme des tablas du frénétique Atlas Air. On en oublierait presque que l'album se termine déjà.

On observait déjà deux cycles distincts dans la discographie de Massive Attack. Celui articulé autour de Blue Lines et Protection, et les sublimes et complémentaires Mezzanine et 100th Window. Heligoland pourrait bien ouvrir une nouvelle brèche, encore difficile à définir. Peut-être perdront-ils des aficionados, il est en revanche sûr qu'ils vont en gagner de nouveaux. Quoi qu'il advienne, les groupies comme moi suivront car le diamant Massive Attack est éternel.
Quelques regrets néanmoins, la voix caverneuse de Daddy G n'est pas assez présente. Certains titres récemment entendus en tournée sont absents de la tracklist, comme les terribles Dobro ou United Snakes. On aurait bien échangé deux featuring un peu mollassons contre ces deux là.
Même si cet album est loin d'être au niveau des meilleurs, la magie de Massive Attack est intacte et prend toute sa dimension en live. Et n'est ce pas là l'essentiel ?

                                     
par Ed Loxapac
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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 16:16
Sortie : décembre 2009
Label : Werk Discs


"Lone possède quelque-chose que je pense très sain pour un artiste en ces temps de musique sur Myspace et d'existence de nombreux labels indépendants : une identité forte. Je peux reconnaître un de ses morceaux après une ou deux mesures". Le compliment est de Bibio qui a remixé Lone et qui a laissé ce dernier revisiter un de ses morceaux sur The Apple And The Tooth (chroniqué ici).

Après un premier album, Lemurian, remarqué en 2008, l'Anglais publie un second long format dans un style toujours très électronica faisant la part belle aux nappes caressantes et aux mélodies soignées. Lone maîtrise l'art du sampling et sait assembler basses, carillons, claviers et autres sons avec talent. Il a indéniablement un style reconnaissable et appréciable.
Son problème ? une certaine répétition et un manque cruel d'évolution des titres. Les boucles filtrées se répètent à perte de vue, accompagnées de rythmiques d'un classicisme absolu. Si Bibio le reconnaît en deux mesures, c'est que les suivantes sont quasiement les mêmes.
Avec la guitare et la voix de Waves Imagination, l'étrange harpe électronique de The Twilight Switch ou le beat bacal de Go Greenhill Racers, il propose pourtant quelques alternatives à la linéarité du reste du disque, mais l'esprit a déjà vogué ailleurs.

Le long format ne convient pas à l'Anglais qui aurait beaucoup mieux valorisé trois ou quatre de ses titres sur un maxi plutôt que d'en proposer 11 qui se ressemblent beaucoup trop. Les capacités sont là, mais le résultat est décevant.


par Tahiti Raph
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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 20:54
Label : Freaks Of Nature
Sortie : 23 novembre 2009



Il y a 10 ans, Hector Hernandez habitait Palencia, en Espagne et oeuvrait comme MC et producteur au sein d’un collectif hip-hop local. Depuis il a posé définitivement ses platines à Londres, et ne semble pas mécontent du voyage puisqu’il nous sert comme premier album un hommage à sa ville d’accueil. Construit comme un road trip au sein de la capitale (Finsbury Park, Inside The Tube, Thames), Hektagon décrit la ville à coups de dubstep noir, d’effluves deep et de rave poisseuse. L’espagnol est inspiré tant par les déflagrations du breakbeat que par Plaid et Boards Of Canada. Influences qui peuvent expliquer les nappes résonnantes et les lignes profondément mélodiques qui parcourent sa musique. Entre basses lourdes et fondantes, et noirceur urbaine, London semble directement imprégné du goudron collant de ses trottoirs.


Le disque est enrichi de divers bruits citadins, ronronnement de voitures, bribes de conversations, pépiements d’oiseaux et rumeurs de rue, qui nous font paraître la ballade plus réelle encore. L’ensemble apparaît de qualité même si certains titres se détachent du lot (Nightlife, The Old Days). La charmante interlude de Finsbury Park nous ramène même à l’époque où Londres sortait en col lavallière et en vestes de tweed. Seul bémol, l’atroce Stepping Down sur lequel Vincent Kane pose un chant discordant comme on en a rarement vu. Un second featuring (bien meilleur) avec le MC Creamo donne au disque la touche grime qu'il fallait pour achever ce décor londonien.  

A la croisée du quartier de Croydon, où est né le dubstep, des grands parcs et des quais de la Thames, London retranscrit sous forme de basslines pénétrantes les vibrations d’une ville perpétuellement féconde.

                                              http://images.play.com/covers/12145913m.jpg
par Manolito
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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 10:58

Sortie : 26 octobre 2009

Label : Paper Bag Records

Genre : Electronica, italo-disco kitsch

Note : 6/10

 

Si le brushing de Tom Cruise dans Cocktail revenait à la mode, la musique de CFCF serait numéro un du TOP50. Les 80’s tentent souvent, et malheureusement, de revenir à la mode, mais avec Continent l’essai est concluant. Ce n’était pourtant pas aisé de réussir à maintenir l’équilibre sonore entre synthétiseurs et rythmiques italo-disco.

 

CFCF c’est le fruit du travail d’un seul homme, le tout jeune montréalais Michael Silver. Ce dernier œuvre seul dans son home studio, entouré de ses nombreuses machines vintages. L’éclectique label Paper Bag Records, habitué au grand écart musical (on y retrouve autant Plastikman que You Say Party ! We Say die !), n’a pas tardé à sentir le potentiel du bonhomme. Ce dernier a déjà sorti cette année un excellent premier exercice : Panesian Nights.

Continent est un appel à l’hédonisme. CFCF évite avec grâce le piège du mauvais goût, en prenant avec malice la tangente. Entre le downtempo Raining Patterns naviguant dans des nappes de synthés ensoleillées et la disco de Big Love gonflée aux handclaps et notes de piano, on s’imagine facilement en train de danser lascivement sous les rayons du soleil californien. Tout est prétexte au cliché et pourtant la sauce prend. On oscille agréablement entre les productions baléariques du label Sincerely Yours, l’ambiance rétro-disco de certaines productions de DC Recordings et les charges érotiques de Quiet Village.

Petit à petit, le jour s’efface. Come Closer et Snake Charmer, marquant la fin de l’album, sont propices à une déambulation fantasmée en décapotable, au coté de Bret Easton Ellis, dans les nuits de Los Angeles. Ca groove, ça sent la luxure mais ça sait rester classe.

 

Continent est un album bienvenu en cette entrée dans la période hivernale. On flirtant de trop près avec le kitsch, CFCF risque cependant de ne pas trouver son public. C’est fort regrettable car cet album possède un charme suranné unique.

http://www.xlr8r.com/files/reviews/large/cfcf_1111.jpg

par B2B

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30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 21:55
Sortie : 23 novembre 2009
Label : Skam

Le mythique label Skam officie depuis près de 15 ans. Bola, Gescom ou Team Doyobi sont autant de formations à avoir juré fidélité à l'écurie mancunienne. Les illustres Boards Of Canada y ont également publié un de leurs premiers travaux. Donc voilà, on se doute bien que lorsque Skam se risque à sortir le premier album d'un nouveau venu, ce ne peut pas être un manchot.
C'est le Japonais Kazuhiro Okuda, ici baptisé Nuearz qui s'y colle. On va jeter une oreille attentive à cela...

Saturation Point est un album exceptionnel, précisons le dès maintenant.
Rarement cette année, il m'a été donné d'entendre un disque qui mêle aussi bien intelligence et aspect dansant. Ne nous y trompons pas, même s'il est possible de danser à l'écoute de cet album, les rares qui s'y risqueront ne peuvent être que sévèrement azimutés.
La musique du Japonais déploie des trajectoires obliques mais toujours cohérentes. Ce qui pourrait rapidement être qualifié de fourre-tout est en fait littéralement génial. Très urbaine, parfois même industrielle, cette musique refuse en bloc toute linéarité.
Dotée d'un groove implacable, elle peut ébouriffer les aigris les plus chauves.
On retrouve ce traitement du beat (qui a dit torture ?) si propre à l'écurie Skam. Machines, synthétiseurs et breakbeat sont à l'honneur, et cela même si parfois des guitares retaillées pointent le bout de leurs cordes.
Même si la première partie de l'opus témoigne de toute la maîtrise, de l'originalité et de la technique de son auteur (avec les exceptionnels Humble Diet et Protocol C), un tournant majeur s'effectue dès les premières mesures de l'excellent Innerspace.
Le beat se froisse encore un peu plus, les basses prennent encore de la profondeur, le tout devient encore un peu plus percussif.
Le virevoltant Turn And Twist entame même un virage psychédélique, digne d'un chaman paumé dans les artères d'une mégalopole en perdition.
Arrive ensuite le bouleversant Watershed, à la manière d'une iconoclaste rencontre entre synthés, drill'n bass et R&B futuriste. Ce titre renie toutes les conventions établies à ce jour pour offrir quelque chose d'incomparable, de jamais entendu.
Même si tout sera excellent jusqu'à la clôture, on s'aperçoit qu'on a déjà perdu la mémoire au moins trois fois. Cet album rend complètement fou.

Skam ne s'est pas trompé en publiant un des albums les plus créatifs et les plus rafraîchissant de l'année. S'inspirant de 20 ans de patrimoine électronique, Nuearz parvient à insuffler à cette dernière une originalité plus que bienvenue. Il y a fort à parier que Saturation Point n'est que le premier pavé d'une longue série à venir, venant d'un nouveau poids lourd de l'IDM dont le pseudonyme ne devrait plus être aussi difficile à prononcer dans les années à venir. Chapeau bas.

                                
par Ed Loxapac
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30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 13:11
Sortie : 1er novembre 2009
Label : Own Records

Artiste affublé d'un pseudonyme ô combien évocateur, le musicien et designer graphique Michael Cottone a déjà publié quatre albums. Féru de fusions électro-acoustiques et de sampling, The Green Kingdom publie récemment Twig And Twine sur l'injustement méconnu label Own Records, dont le principal fait d'arme est de sortir les albums d'Uzi & Ari.

Twig And Twine est un des meilleurs albums de folktronica sorti cette année.
Qu'il utilise des sonorités acoustiques ou électroniques, Cottone a un réel talent pour digitaliser les textures et les faire cohabiter. Il utilise aussi le sampler avec une grande intelligence, que ce soit pour capturer des sons environnementaux ou des bruits que seule la nature peut recéler.
Sa musique est donc très captivante et résonne comme une invitation au voyage, réel et introspectif.
Le glitch, associé aux phénomènes de réverbérations, semble évoquer l'éclatement du bois lorsque les températures baissent. Tout témoigne de Dame Nature et de ses oscillations.
Ne vous y trompez pas, il n'est pas question ici d'une entreprise bruitiste et trop abstraite. La musique de The Green Kingdom est avant tout axée sur la mélodie.
Les guitares et les autres instruments acoustiques sont très bien choisis et s'unissent parfaitement aux collages, issus d'une sphère plus technologique.
Même si les morceaux The Promise Of Spring et Maplecopter sortent du lot par leur qualité, tout l'opus découle très agréablement.

Il y a des disques comme ça, qui font bien plus d'effet que n'importe quelle déflagration de breakbeat. Doté d'un charme indéniable, Twig And Twine est un album qui sied parfaitement à la saison actuelle. Un disque du matin ou peu avant la nuit, pour réchauffer doucement les froides journées d'hiver à venir.

                                 
par Ed Loxapac
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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 11:23
Sortie : 23 novembre 2009
Label : Monolake / Imbalance Computer Music

En digne vétéran de la scène Ambient et IDM, Monolake poursuit ses expérimentations électroniques. Robert Henke est depuis 2001 seul à la tête de Monolake, Gerhard Behles ayant largué les amarres pour développer un logiciel de séquençage bien connu.
Malgré ce split, Monolake continue de dresser des édifices qui ne semblent pas ou peu connaître le phénomène d'érosion. Les chefs d'oeuvre Hong-Kong, Polygon Cities ou Gravity sont inscrits à jamais au panthéon du genre.

Silence est une oeuvre abrupte et difficile d'accès. C'est probablement l'album le plus minimaliste et le plus abstrait qu'il ait produit. Son ambient minimal est plus que jamais inspirée par le dub, tout en flirtant parfois avec les musiques concrètes.
Ceux qui attendaient une suite logique au récent maxi Atlas (chroniqué ici) vont être surpris.
Malgré sa relative difficulté d'accès, Silence se dresse telle une fresque cérébrale très réussie.
Pour ceux qui voudraient poser un premier pas dans les musiques électroniques intelligentes, ça risque d'être plus compliqué...
Henke n'a jamais lâché son approche intuitive du live. On peut même reconnaître cette noble démarche dans ses travaux de studio avec cette utilisation des séquenceurs quasi-unique. Il développe également les captures environnementales et des sonorités gentiment industrielles, qu'il retaille pour donner une dimension plus hypnotique et plus picturale à sa musique.
Les fréquences ondulent au gré des vrombissements de basses. Délicieux.
On retiendra plus particulièrement l'enivrant Infinite Snow (avec sa mandoline cristalline),  l'inquiétant Avalanche, les terribles et progressifs Internal Clock et Shutdown ou encore le givré Reconnect.

Robert Henke nous pond ici un diamant plus glacé qu'un iceberg. Sa musique n'a jamais cessé d'évoluer depuis le milieu des années 1990. La sortie d'un nouvel album est pour ceux qui le suivent, toujours bien plus qu'un événement. Inutile de rappeler qu'une écoute au casque est plus que recommandée.

                             
par Ed Loxapac
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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 22:24
Sortie : novembre 2009
Label : Infiné


Trois ans après la création de son label Infiné, Agoria vient de décider d'y publier son nouveau maxi : Libellules & Magnolia. Composé de deux titres, Libellules et Magnolia, cet EP est fidèle aux productions du Français avec une techno voyageuse et recherchée.
Le premier des deux morceaux est fondé sur une courte phrase de synthé nuageuse qui servira de fil rouge pour broder des nappes souples ou nerveuses et des rythmiques de plus en plus dures. Comme à son habitude, Agoria travaille dans la longueur pour malaxer les sons, les faires aller et venir et jouer sur le tympan de l'auditeur avec finesse. Un doux conte de
plus de dix minutes.
Le second extrait a encore cette légèreté à la James Holden, mais avec une vocation plus dansante chez le Français. Sur ce Magnolia, il entre plus vite dans le vif du beat et construit sa mélodie autour du kick, à l'inverse de l'évolution entendue sur Libellules. Il durcit aussi nettement le ton avec cette mélodie qui devient de plus en plus agressive et rêche. Il joue alors sur des percus dispersées pour la calmer et c'est un autre son qui vient vous brutaliser. La montée est patiente avec un climax jouissif atteint autour des six minutes. Seul regret, ces quelques notes de piano douteuses qui s'insèrent mal dans l'ensemble...

Deux titres classieux et une belle façon de faire attendre ses fans avant une nouvelle compilation mixée (il sera difficile d'égaler l'excellent Cute & Cult) et un nouvel album prévus pour 2010.


par Tahiti Raph
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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 18:29

Sortie : septembre 2009
Label : Tirk


Après un EP remarqué en 2008, Architeq livre son "debut" album Gold + Green signé chez Tirk.
Nom plutôt bien choisi, tant pour la luxuriance presque végétale que pour l'éclat changeant de la musique de Sam Annand. Accompagné de Jerome Tcherneyan et de Scott Donald à la batterie et aux percussions, il peint un paysage électronique fouillé, où les breaks hip-hop croisent des synthétiseurs rétroïdes pour un mélange dub-glitch-noise envoûtant.
L'espace est stylisé et Annand injecte à ses morceaux assez de profondeur pour éviter le piège de la surenchère. L'atmosphère druggy de Gold + Green vous pénètre comme un gaz analgésique. Des montées acides s'échappent des ronflements de basses mouillées, et les échos synthétiques s'élèvent jusqu'à de lointaines sphères astrales. Outre l'aspect éminemment cosmique du son d'Architeq, la variété des instruments utilisés (chose rare dans ce genre de musique) confère à l'album une musicalité particulière. Saxophone, clarinette, violons et diverses voix troublantes se joignent sur plusieurs titres aux fresques analogiques de Sam Annand.
Sur le très downtempo Nothing, la voix charnelle de Junior Williams permet une incursion R'n'B réussie. Les distorsions électroniques s'incorporent à une bonne dose de funk, avec une batterie en roue libre, sur le single Bird of Prey. Dans son prolongement, le dernier titre Bird of Dub en offre une version dubbée et reprend la mélodie dessinée par le
s synthés en la sublimant d'un jeu de batterie et de percussions qu'Adrian Sherwood n'aurait sûrement pas renié. Architeq dresse aussi des plages discoïdes barrées, le grandiloquent Odyssey, qui s'impose comme un morceau phare du disque.
Un bel exercice de style pour ce jeune anglais, Gold + Green vous enveloppe dans un cocon miroitant qu'il est difficile de quitter.
                                

par Manolito
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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 22:05
Sortie : novembre 2009
Label : Gold Dust Records


C'est à la manière des associations de super héros de Comics que Del The Funky Homosapien et Tame One voient leur association sur Parallel Uni-Verses. Le premier vient d'Oakland, a fondé le crew Hieroglyphics et dans sa grande productivité a notamment posé son flow bonhomme sur les sons de Dan The Automator sur Deltron 3030 ou sur le premier Gorillaz. Le second vient de Newark, a pas mal partagé le micro avec Cage ces derniers temps en marge de son groupe The Artifacts.

Leur collaboration est soutenue par les productions funky de Parallel Thoughts qui sonnent festives comme au bon vieux temps, sans être datées. On est pas non plus dans le dansant comme à pu le faire Del à une époque. En effet, les instrus posent une ambiance de block party où les têtes remues
tranquillement le sourire au lèvre. Des phrases de guitares d'un côté, des cuivres entraînant de l'autre, quelques scratchs bien sentis... de quoi varier les sons dans un style toujours bien calibré. Une ambiance inquiétante s'échappe toutefois du titre Specifics.
Les deux MC semblent y trouver un terrain de jeu parfait pour croiser leurs rimes. Leurs voix se croisent et se complètent habilement comme s'ils avaient toujours rappés ensemble. Toutefois, pour apprécier le style laidback à souhait de Del, il faut attendre le dernier titre, Gaining Ground, où le tempo sous alimenté lui permet de se faire plaisir en détachant de manière exagérée chacune des syllabes de ses textes.

Encore une bonne sortie rap indé US pour 2009 !


par Tahiti Raph
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