Sortie : septembre 2009
Label : Tirk
Après un EP remarqué en 2008, Architeq livre son "debut" album Gold + Green signé chez Tirk. Nom plutôt bien choisi, tant pour la luxuriance presque végétale que pour l'éclat changeant de la musique de Sam Annand. Accompagné de Jerome Tcherneyan et de Scott Donald à la batterie et aux percussions, il peint un paysage électronique fouillé, où les breaks hip-hop croisent des synthétiseurs rétroïdes pour un mélange dub-glitch-noise envoûtant.
L'espace est stylisé et Annand injecte à ses morceaux assez de profondeur pour éviter le piège de la surenchère. L'atmosphère druggy de Gold + Green vous pénètre comme un gaz analgésique. Des montées acides s'échappent des ronflements de basses mouillées, et les échos synthétiques s'élèvent jusqu'à de lointaines sphères astrales. Outre l'aspect éminemment cosmique du son d'Architeq, la variété des instruments utilisés (chose rare dans ce genre de musique) confère à l'album une musicalité particulière. Saxophone, clarinette, violons et diverses voix troublantes se joignent sur plusieurs titres aux fresques analogiques de Sam Annand.
Sur le très downtempo Nothing, la voix charnelle de Junior Williams permet une incursion R'n'B réussie. Les distorsions électroniques s'incorporent à une bonne dose de funk, avec une batterie en roue libre, sur le single Bird of Prey. Dans son prolongement, le dernier titre Bird of Dub en offre une version dubbée et reprend la mélodie dessinée par les synthés en la sublimant d'un jeu de batterie et de percussions qu'Adrian Sherwood n'aurait sûrement pas renié. Architeq dresse aussi des plages discoïdes barrées, le grandiloquent Odyssey, qui s'impose comme un morceau phare du disque.
Un bel exercice de style pour ce jeune anglais, Gold + Green vous enveloppe dans un cocon miroitant qu'il est difficile de quitter.