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30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 21:55
Sortie : 23 novembre 2009
Label : Skam

Le mythique label Skam officie depuis près de 15 ans. Bola, Gescom ou Team Doyobi sont autant de formations à avoir juré fidélité à l'écurie mancunienne. Les illustres Boards Of Canada y ont également publié un de leurs premiers travaux. Donc voilà, on se doute bien que lorsque Skam se risque à sortir le premier album d'un nouveau venu, ce ne peut pas être un manchot.
C'est le Japonais Kazuhiro Okuda, ici baptisé Nuearz qui s'y colle. On va jeter une oreille attentive à cela...

Saturation Point est un album exceptionnel, précisons le dès maintenant.
Rarement cette année, il m'a été donné d'entendre un disque qui mêle aussi bien intelligence et aspect dansant. Ne nous y trompons pas, même s'il est possible de danser à l'écoute de cet album, les rares qui s'y risqueront ne peuvent être que sévèrement azimutés.
La musique du Japonais déploie des trajectoires obliques mais toujours cohérentes. Ce qui pourrait rapidement être qualifié de fourre-tout est en fait littéralement génial. Très urbaine, parfois même industrielle, cette musique refuse en bloc toute linéarité.
Dotée d'un groove implacable, elle peut ébouriffer les aigris les plus chauves.
On retrouve ce traitement du beat (qui a dit torture ?) si propre à l'écurie Skam. Machines, synthétiseurs et breakbeat sont à l'honneur, et cela même si parfois des guitares retaillées pointent le bout de leurs cordes.
Même si la première partie de l'opus témoigne de toute la maîtrise, de l'originalité et de la technique de son auteur (avec les exceptionnels Humble Diet et Protocol C), un tournant majeur s'effectue dès les premières mesures de l'excellent Innerspace.
Le beat se froisse encore un peu plus, les basses prennent encore de la profondeur, le tout devient encore un peu plus percussif.
Le virevoltant Turn And Twist entame même un virage psychédélique, digne d'un chaman paumé dans les artères d'une mégalopole en perdition.
Arrive ensuite le bouleversant Watershed, à la manière d'une iconoclaste rencontre entre synthés, drill'n bass et R&B futuriste. Ce titre renie toutes les conventions établies à ce jour pour offrir quelque chose d'incomparable, de jamais entendu.
Même si tout sera excellent jusqu'à la clôture, on s'aperçoit qu'on a déjà perdu la mémoire au moins trois fois. Cet album rend complètement fou.

Skam ne s'est pas trompé en publiant un des albums les plus créatifs et les plus rafraîchissant de l'année. S'inspirant de 20 ans de patrimoine électronique, Nuearz parvient à insuffler à cette dernière une originalité plus que bienvenue. Il y a fort à parier que Saturation Point n'est que le premier pavé d'une longue série à venir, venant d'un nouveau poids lourd de l'IDM dont le pseudonyme ne devrait plus être aussi difficile à prononcer dans les années à venir. Chapeau bas.

                                
par Ed Loxapac
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commentaires

S
<br /> Tout à fait d'accord avec votre chronique. Derrière le mur des saturations numériques, un groove inédit comme sur l'incroyable Watershed, funk d'un futur glacé qui donne quand même foutrement envie<br /> de danser. Il y a 20 ans les musiciens de Detroit faisaient une techno d'anticipation intemporelle mais aujourd'hui seul ce M. Okuda arrive à renouveler cette vision hypothétique de ce que la<br /> musique du futur ne sera jamais.<br /> <br /> <br />
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