Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Chroniques électroniques - Chroniques de disques, de concerts, de festivals, de soirées de musiques électroniques, rap et bien d'autres...
  • : Au confluent des musiques électroniques, du rap et des autres styles, ce blog, ouvert et curieux. Chroniques de l'actualité des sorties IDM, électronica, ambient, techno, house, dubstep, rap et bien d'autres encore...
  • Contact

Recherche

Archives

Catégories

5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 09:34

Sortie : Février 2012

Label : Underground Quality

Genre : Deep-house, house minimaliste

Note : 8/10

 

Edward McKeithen a eu plusieurs vies. Notre homme, né dans le Connecticut, est, dès le plus jeune âge, trimballé sur les routes par ses grands-parents jazzmen. Naturellement, lorsque l’on est biberonné au jazz, on ne peut que se retrouver à étudier à son tour la musique. Edward choisi alors la voix de la percussion. Mais c’est au début des années 80 qu’il va revétir l’identité de DJ Jus-Ed. Alors même que la house en est à ses premiers balbutiements, Edward tate déjà des platines. Il disparait alors de la surface des clubs avant de réapparaitre en 2001 pour entamer une nouvelle carrière à la solde d’un milieu house en plein questionnement. En fondant son propre label, Underground Quality, il décide de poursuivre, coûte que coûte, sa propre voix. Impossible de suivre convenablement le bonhomme tant il enchaîne les sorties. Rien que l’an dernier, il a sorti trois albums. Son acharnement porte ses fruits puisque que depuis quelques mois, son nom revient sur toutes les lèvres.

 

Endurance est une compilation de morceaux inédits, destinée initialement au Tape. Ce club mythique de Berlin vient en effet de fermer ses portes il y a quelques semaines et c’est le label de Jus-Ed qui était conviée à la lourde tâche de procurer une ultime nuit d’extase aux clubbers.

La recette de Jus-Ed semble simple : une deep-house minimaliste se concentrant uniquement sur la lancinance. Mais cette simplicité n’est qu’apparente et dévoile, sur la longueur, une étrange ambiance d’after désincarnée. Endurance est taillé pour un club moite et libertin, affranchi de toute règle sociale. Jus-Ed parle d’ailleurs de « love-style multi-cultural ». En effet, les barrières s’estompent totalement pour aboutir à une deep-house aussi bien soulful que minimaliste. Pourtant, la house de Jus-Ed est stagnante, jouant sur d’infimes modulations, et on pourrait craindre une certaine monotonie étant donné le peu d’artifices visibles, mais Jus-Ed ne cherche aucunement à provoquer le danseur, seulement à l’accompagner. Il en ressort une musique puisant autant dans l’héritage black de la house américaine que dans la démarche rigoureuse de la house allemande. Il n’est d’ailleurs pas anodin de penser à Levon Vincent (parfait exemple du métissage consommé entre New York et Berlin), à l’écoute du vicieux Mr Pete’s Crib étant donné que Jus-Ed est responsable, en partie, de son éclosion.

Endurance étale son aura sur des morceaux dépassant le plus souvent les 8 minutes. Le temps long est un impératif nécessaire pour mieux pénétrer dans cet univers hautement sexué. La monstrueuse bassline de Ed In Da House est imparable pendant que Trip To Hamburg se fait plus lumineux. On retrouve aussi le très respecté, et actuellement très en vu, Fred P. sur un Project suave au possible. Comble de la modestie, Jus-Ed laisse le dernier morceau à DJ Qu pour un Movements hypnotique avec sa basse tournant autour de vous avant de vous plaquer au sol.

 

Jus-Ed est un producteur house hors-pair, un DJ qu’on observe avec respect. Son Endurance est une ode à la deep-house minimaliste, un objet tout en courbes, se jouant totalement des tendances. Jus-Ed poursuit sa route, continuant de rassembler les cultures autour d’une même passion pour la house. Qu’il poursuive ainsi sa noble croisade.

 

http://undergroundquality.com/shop/images/cd/UQ-CD044ENDURENCE2012.png

 

par B2B

Partager cet article
Repost0
4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 16:03

Sortie : février 2012

Label : Erased Tapes

Genre : OST, Modern Classical

Note : 8/10

 

Olafur Arnalds est un prophète en son pays, l'Islande. Après avoir suivi ses compatriotes de Sigur Ros en tournée, le multi-instrumentiste aux trois albums magnifiques pour autant d'EP's a accédé à un auditoire plus vaste. On sait également qu'il a officié comme batteur au sein de formations metal. Il a même participé à la composition de l'album Antigone des Heaven Shall Burn. Son immense talent de musicien classique, sa présence fidèle chez Erased Tapes, et sa complicité avec une des rares égéries justifiées de la hype (le grand et beau Nils Frahm) l'ont aidé à construire des ponts risqués au départ, entre culture classique et indie au sens large. L'oeuvre aujourd'hui chroniquée est une commande, la bande originale du film Another Happy Day de Sam Levinson, avec Ellen Barkin, Demi Moore, Kate Bosworth et Ellen Burstyn.

 

L'intérêt de cette comédie dramatique familiale cynique étant plus que discutable (on voit pas les seins de Demi Moore), concentrons nous dès maintenant sur ce qui nous intéresse, la musique.

Même si on a bien à faire ici à une commande et que cela peut paraître frustrant pour les fans de l'islandais, Arnalds nous montre ici qu'il sait aussi faire simple. Ses gammes mineures se montrent dépouillées de tous artifices (si on leur enlève le brillant mastering de Nils Frahm) et de toutes velléités démonstratives sur le plan technique, pour servir un ensemble bien plus vaste et rendre hommage à l'ambiance sensible et mélo-dramatique du film. Car oui, les musiciens de cette trempe savent plus souvent aller à l'essentiel quand ils n'ont plus rien à prouver. Alors oui, l'oeuvre est peut-être maculée de la même décharge dégoulinante de bons sentiments que le film mais mon Dieu, que c'est beau à crever.

Bien plus loin que son incontestable génie musical, l'islandais se place en orchestrateur boulversant. Quand les crins déboulent (Before The Calm mais surtout Lynn's Theme) tels des ronins au milieu des loups des steppes givrées et des terres hostiles, la gorge se crispe el laisse deviner quelque part au plus profond des âmes sensibles, l'apparition de larmes aussi orphelines qu'invisibles. Certains titres au début et au milieu de l'ensemble renvoie à la frustration évoquée plus haut, ceci n'est qu'une BO aussi noble soit-elle et certaines pistes auraient plus que forcément gagner en évolution et en longueur (Alice Enters, Through The Screen...). Mais la beauté brute et charnelle de Poland, Autumn Day et même Out To Sea (quelles mélodies magnifiquement tristes pour le premier et troisième cité !) justifie à elles seules l'acquisition de l'objet. Et quand l'exceptionnel Everything Must Change de fin reprend des schémas entendus plus tôt pour leur donner des contours plus riches et plus aboutis, les plaintes de cantatrices damnées succèdent aux cavalcades des touches et aux gémissement des larsens, il est vain de contester l'évidence. Olafur Arnalds fait de la musique belle à en mourir.

 

Utilisant l'électronique comme un simple élément d'ornement, l'islandais livre une nouvelle fois un album de qualité majeure. Souhaitons un bon anniversaire à Erased Tapes (5 ans) et prions, dans l'attente désarmante d'une suite longue à ...And They Escaped The Weight Of Darkness. Olafur Arnalds joue du piano oui, mais tellement plus. C'est bon, maintenant que j'ai pleuré, tu peux payer tes seins Demi.

 

http://migratemusicnews.com/wp-content/uploads/2012/01/another-happy-day-1024x1024.jpg

par Ed Loxapac

Partager cet article
Repost0
4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 15:32

Sortie : Février 2012

Label : Skam

Genre : IDM, Acid, Drill and Bass

Note : 8/10

 

Les synthétiseurs analogiques de Skam réveillent encore une fois leurs élèves ayant brillé lors de l’avènement de l'IDM. En s’inscrivant dans la mentalité du label, nous laisserons l'homme caché derrière le pseudo Mr76ix au profit de sa musique.

 

Les premiers morceaux laissent de marbre, avec une impression trompeuse de déjà-vu sans puissance réelle, entre un AFX et un Plaid. Ce n'est pourtant pas un retour aux sources. Le type contribue depuis ses premiers disques de 2004 à cette musique violente et dégénérée dans une forme personnelle. En se penchant en profondeur sur les détails de l’album, on observe un jeu sur les codes du genre proposé maintes fois par Skam. Il y a dans Experiment Four, une variation similaire aux propositions de Leila ou Karsten Plum qui essayent de renouer les origines du style avec les méthodes de productions actuelles, en tenant compte des évolutions récentes du breakbeat et de la bass music. L'album ressemble quand même plus à une compilation de morceaux égarés plutôt qu'à une œuvre soignée et construite. On peut se réjouir cependant du soin apporté à chaque piste, jamais bâclée et inintéressante. Il est difficile d'énumérer toutes les sphères parcourues en 18 morceaux par notre ami britannique. On reviendra sur quelques tracks de temps à autres, sur Projections et W423z pour ma part, en laissant de côté le reste de l'album. Il est possible de vivre l'album par la danse suante et d'assumer sans vergogne sa queue de cheval de fanboy de Richard D.James, ses pulls filamenteux et bousillés et son oubli de prise de douche qui sera excusé durant l'écoute de l'album. Alternant actes stupides et réfléchis, les sensations sont parfois purement mentales et mélancoliques, parfois bien plus intuitives et où le hochement de tête est bien assez signifiant du plaisir procuré. Aucun reproche ne peut être permis devant la maîtrise et la modestie des artistes du label mythique Skam. La déception peut s'emparer des plus exigeants de nous tous mais l'indifférence n'a pas lieu d'être.

 

Le ragoût est servi, acid et épicé. Les néophytes devrons s'intéresser à tous les ingrédients permettant une telle réussite. Quant aux plus qualifiés, les sonorités utilisées rendront hommages à leur parcours initiatique dans l'IDM tout en répondant aux attentes d'une véritable perle musicale digne d'un tel label.

 

http://www.skamshop.co.uk/acatalog/MR76ix_Experiment4_Skald029300.gif

par Pneu Rouillé

Partager cet article
Repost0
1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 10:41

Sortie : 27 Février 2012

Label : Hotflush

Genre : Dubstep

Note : 3/10

 

Non mais sérieusement, qu’est-il arrivé à Scuba ? Jusqu’à maintenant, j’ai toujours été réceptif au dubstep de Paul Rose. Entre l’affrontement proposé par l’insidieux mix Sub:Stance (chronique ici) et l’enveloppant et fascinant LP Triangulation (chronique ici), Scuba était un des rares à me faire croire que le dubstep pouvait espérer survivre à l’impossible hiver qu’il subit depuis… depuis toujours en fait. Le mec semblait avoir trouvé l’équilibre parfait entre dubstep et techno, électronica et nappes ambients. Ses compositions avaient le mérite d’avoir une âme, en plus de parler immédiatement aux jambes. Même récemment, en prenant la tangente via l’avatar de SCB, il avait réussi à me surprendre agréablement en offrant avec Loss, une parenthèse house toute en finesse. Et là, voilà que déboule le nouvel album du gazier, Personality, tel un bulldozer prêt à tout défoncer sur son passage.

Personnellement, je n’ai rien contre l’efficacité primaire si derrière l’exutoire peut se déceler des intentions louables. Mais là, Scuba nous sort une bouse incompréhensible, venant définitivement enterrer son dubstep. A ce niveau, ce n’est même pas une relégation en deuxième division, c’est un sabordage par l’intérieur visant à tout anéantir. On pourra toujours arguer du fait que cet album ne doit pas s’intellectualiser mais seulement se ressentir, il n’en demeure pas moins qu’à ce niveau, les ficelles sont tellement grossières que ça en devient risible. J’en viendrais même à douter de l’implication réelle de Scuba dans ce nouveau projet tant le grand écart est impressionnant entre Personality et ses précédents opus. Le problème ne vient pas du fait que ce nouvel album soit «optimiste » mais plutôt du fait que ce bonheur est totalement crétin. A croire que les spotlights ont rendu Scuba niais et paresseux.

Rien, absolument rien, n’est à sauver dans ce LP. L’ouverture sent la naphtaline avec un Ignition Key transpirant le dubstep de supermarché. Au moins, les intentions sont claires : faire danser dans les clubs de seconde zone. La suite n’est que parodie. L’esthétique drum’n’bass de Cognitive Dissonance est affligeante de médiocrité, le rouleau compresseur rave de Gekko rappelle les heures les plus tristes d’une techno autoroutière, la ballade naïve de Tulips donne envie de se pendre devant tant d’indigence. Même quand Scuba tente de l’a joué plus sombre, comme sur Dsy Chn, on n’y croit plus, tellement la production est outrancière.

Si rien ne tient plus de 30 secondes, c’est avant tout à cause d’une utilisation des voix totalement foireuse. On fait face à un enrobage kitsch atteignant des sommets. Ça en devient rédhibitoire dès les premiers instants. Ajoutons à cela des morceaux à la structure bien trop routinière, avec leurs lots de montées extatiques menant le plus souvent à des pets foireux. Et pour finir, la production massive semble là uniquement pour cacher la pauvreté de l’ensemble.

Au final, on obtient un album racoleur, sans âme, composé à la va-vite et d’une rare médiocrité musicale. Avec Personality, Scuba tombe bien bas. Il va être difficile de se relever après un pareil échec.

 

http://static.nme.com/images/gallery/ScubaPersonality600Gb150212.jpg

 

par B2B

Partager cet article
Repost0
29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 19:39

Sortie : février 2012

Label : Monkeytown Records

Genre : Bordel, Funk mutante

Note : 5,5/10

 

Même si ils sont rarement cités par l'inteligencia électronique, les Mouse On Mars, originaires de Cologne, sont des vétérans de la sphère. Andi Toma et Jan St. Werner ont commencé leurs bidouillages au milieu des années 90, traînant du côté de l'acid funk, de l'IDM la plus destructurée et d'enrobages pop ou club pas toujours du meilleur ton. L'aussi abstrait que remarquable Varscharz date de 2006, et puis plus rien. Inutile de dire que la sortie six ans plus tard d'un nouvel album aiguise autant la curiosité que le scepticisme.

 

Il y a en fait deux manières d'envisager ce Parastrophics. Commençons donc par la plus candide, et par définition la plus positive.

C'est pas donné à tout le monde de produire aussi bien un album. Les enluminures sont irréprochables, même pour des morceaux qui lorgnent dangereusement et de très près vers un savant compromis 8-bit/chiptune. Les constructions sont aussi intelligentes que le mix est fin. Même si leur démarche funk radioactive est probablement la plus intéressante, les munichois parviennent à faire une synthèse hybride de tout un pan de la pop culture. Celle qui marche bien et qui se situe dans l'air du temps. Je parle des Foreign Beggars (Chordblocker, cinammon toasted), des M.I.A (They Know Your Name, Baku Hipster), des matracages en règle des Qemists chers à la nouvelle ére de Ninja Tune. Tout cela a le mérite d'être foutrement efficace et parfaitement ludique dans sa conception, c'est indéniable. Mais vu que je pense que tous les "artistes" pré-cités font de la merde, passons dès maintenant à l'autre angle d'anticipation.

Si on accepte de dire qu'en la matière les vieux Skam n'avaient pas de concurrence digne de ce nom, pourquoi diable sortir un disque pareil aujourd'hui. Même en cherchant moins loin, le Galactic Ass Creatures From Uranus des aujourd'hui en errance Detroit Grand Pubah n'avait pas son pareil pour installer un climat aussi détonant, funky et salace. Alors pourquoi planquer derrière des artifices encore une fois certes bien montés, une énième et plus que convenue tentative d'électroclash ? Probablement parce que les Mouse On Mars ont juste voulu se faire plaisir, eux qui n'ont jamais renié leur sensibilité pop. Mais aussi parce qu'ils savent mieux que quiconque que ceux qui font et défont les modes et courants ont toujours un temps de retard. Il y a donc fort à parier que cet album soit aussi bien salué par la critique que par les ventes. Il n'y a qu'à jeter une oreille, même peu attentive aux lasers anémiques de imatch et au seaqz de fin, pour comprendre que les Mouse on Mars ont répondu aux sirènes des turbines gratuites et pasteurisées. Une alternative aux sucreries d'Ed Banger ? Ce serait déjà pas si mal.

 

On attendait autre chose six ans après des Mouse On Mars. Loin de me planquer derrière la sempiternelle et parfois réaliste tirade du "c'était mieux avant", je préfère appeler à l'exigence, face à ce qui est tout finalement sauf une prise de risque. Dommage.

 

http://img.ceolte.org/pic_f/825d3bef92aa818e92525f3b675d5712_1878363488_mouse-on-mars-parastrophics__.jpg

par Ed Loxapac

Partager cet article
Repost0
28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 18:55

Sortie : décembre 2011 (cd), janvier 2012 (LP)

Label : Specula

Genre : OST, Modern Classical

Note : 8/10

 

Les moins de trente ans ne savent probablement pas qu'avant d'être le compositeur de musiques de film italien le plus demandé de ces dernières années, Teho Teardo fut un activiste de la scène alternative, underground et industrielle européenne. Proche de Mick Harris (Scorn) avec qui il réalisa l'album Matera, et de Einstürzende Neubauten, il fut entre le début et la fin des années 90 membre plus qu'influent des groupes MTT et Meathead. On le connait aujourd'hui pour ses langoureuses et magnifiques orchestrations, et pour ses participations de compositions originales des films de Paolo Sorrentino, Andrea Molaioli. Réalisateurs qui ont eux même choisis comme égérie légitime le très talentueux acteur Toni Servillo. Pour la "Colonna Sonora" de Il Divo, il reçut le prix Ennio Morricone des mains du maître lui même, qui ne tarira pas par la suite d'éloges à son égard.

 

22 titres et 73 minutes de musique, l'italien n'est pas radin.

Music, Film, Music est simplement une compilation de morceaux choisis des différentes B.O qu'il a composé. Le plus frustrant est que ce ne sont pas toujours ses meilleurs titres qui y sont sélectionnés. Certaines de ses oeuvres sont d'ailleurs aussi inégales que les films auxquels ils sont associés. Sa plus grande qualité est de donner aux orchestrations de cordes, de crins et d'archets, une tonalité aussi intemporelle que particulière. Un glitch ou une légère touche digitale vient de temps à autre rappeler l'héritage et l'éducation électronique de son auteur. Au delà de son intrinsèque qualité de musicien, son talent se sublime dans sa dimension incontestablement cinématographique, pour illustrer à merveille l'ambivalence et la complexité des personnages incarnés par Servillo (mention particulière à Rosario Russo dans Una Vita Tranquilla et Giulio Andreotti dans Il Divo). Ce sont d'ailleurs avec L'Amico Di Famiglia, les films qu'il a le mieux servi.

On retiendra donc tout spécialement les titres ***** Sarà per Voi, Fissa Lo Sguardo, Che Cosa Ricordare Di Lei, Nemmeno Io, Echo's Bale ou I'm Gonna Live Anyhow Until I Die, tirés eux de Il Gioiellino. Que dire de A Quiet Life, réalisé en compagnie d'un certain Blixa Bargeld, où la légende allemande laisse quelque peu ses postures de dandy diva pour donner à la mélodie les accents d'un Nick Cave qu'il a bien connu. Le texte est magnifique, encore plus quand on a connu la fuite ou les chemins de la repentance. Les ondes martenot apportent sur ce titre là, une couleur toute particulière. Tout comme le pianos ou le glockenspiel ailleurs. 

 

Music, Film, Music est un tremplin idéal pour s'immerger dans les compositions de Teho Teardo, plus que jamais indissociables d'un certain cinéma italien. On regrettera simplement que certains titres majeurs n'y figurent pas. Le plus que dispensable et indigeste rap italien de Stanotte Cosa Succedera aurait bien pu laisser sa place à une petite merveille. Après celle-ci, les acquisitions des oeuvres complètes d' Il Divo et d' Una Vita Tranquilla risquent de devenir indispensables. En bref, un joli document, dans lequel chacun piochera ce qu'il préférera y trouver. A préciser que le tracklisting de l'édition vinyle est légèrement différent.

 

http://tehoteardo.com/media/photologue/photos/cache/teho%20teardo%20music,%20film.%20music%20front%20cover%20high%20res_main_page_display.jpg

par Ed Loxapac

Partager cet article
Repost0
28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 16:36

Sortie : février 2012

Label : The Null Corporation

Genre : Metal indus, shoegaze, ambient

Note : 7,5/10

 

Plutôt que de s’aventurer aveuglément à chroniquer pareil opus de Trent Reznor et Atticus Ross, la légende de Nine Inch Nails, dont l’aura enveloppe intégralement cet OST du film Millenium de David Fincher, nous oblige à prendre quelques précautions historiques. Si les fans de toujours ont su regretter, non sans raison, l’époque qui se clôtura par la sortie de The Fragile en 1999, la fracture entre ces deux époques de la vie et de la musique de Reznor n’en fut pas moins définitive a posteriori, tant sur le plan esthétique que musicale et scénique. NIN, entité désormais vieille de vingt-quatre ans, ne pouvait incarner indéfiniment la violence schizophrénique de sa glorieuse adolescence.

 

Seuls deux albums de Reznor & Cie peuvent légitimement être pris comme point de comparaison avec cette OST : il s’agit naturellement de l’OST précédente de The Social Network, du même Fincher, et, moins évidemment, du magnique Ghost I-IV, pour son approche totalement instrumentale alors inédite pour Reznor (si l’on excepte, et nous l’excepterons volontiers, l’OST du jeu vidéo Quake).

Sans épiloguer sur la qualité du film lui-même (très moyenne), le fait que cet immense triple album de près de trois heures soit une OST ne peut pas être sans influence sur l’appréhension de la chose. Nous nous trouvons en face de rien moins que trente-neuf morceaux distincts, qui sonnent immédiatement à l’oreille habituée comme du pur NIN. Point d’excentricité de Reznor ici, c’est l’âme de NIN qui se reconnaît au travers des moindres notes, à chaque seconde, y compris sur cette reprise pour le moins inattendue de l’Immigrant Song de Led Zeppelin qui ouvre le premier disque, accompagnée au chant par une Karen O survoltée. OST oblige, un assez grand nombre de morceaux figurent de courtes plages, tour à tour tranquilles et anxiogènes, qui tout en remplissant leur rôle de sound-design du film lui-même, sont sans doute les morceaux les plus faibles de cet album . A ce titre, l'OST de The Social Network l’emportait en qualité dans les moments d’accalmie, en parvenant à installer des atmosphères plus riches et denses. Il y a, le long de ces courtes plages, un sentiment légitime de déjà-vu, mais encore de simplicité, qui lasse sur la (très) longue durée de l’album.

Cela étant, dès que Reznor & Ross assument un format plus standard dans les compos, celles-ci prennent un envol remarquable, qui rappellera volontiers les meilleurs morceaux de Ghost, avec de longues montées quasi shoegaze, des wall of sound balayant l'esprit de l'auditeur comme par de longues et puissantes bourrasques sonores, et encore et toujours ces claviers monomaniaques qui égrènent douloureusement de longues notes décharnées. L'adéquation de cette OST au film lui-même ne prête à aucune déception, car autant le film tire un scénario profondément appauvri sur une longueur marathonienne, autant la matérialité musicale colle assez parfaitement au rythme du flux des images. Il est vrai que le côté metal-indus de la musique de Reznor colle assez bien au personnage de Lisbeth Salander, et à tous ces fantasmes de l'ordinateur-roi, du cyber-activiste s'abîmant dans les affres de ses propres traumas.

 

Moins abouti formellement que The Social Network, cet OST n'en demeure pas moins meilleure à mon sens, ce défaut formaliste pouvant être imputé à la longueur invraisemblable de l'objet, difficile à écouter d'une seule traite, et donc à appréhender dans toute son unité. Les amateurs de NIN et notamment du Ghost seront fatalement ravis de retrouver un Reznor dépouillé de ses aspects les plus rock, et faisant retour sur la rage froide et désespérée qui fait tout son charme.

 

http://multimedia.fnac.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/ZoomPE/1/2/0/0766929996021.jpg

par Pingouin Anonyme

Partager cet article
Repost0
27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 10:47

Sortie : 27 février 2012

Label : Dial

Genre : Néo-classique, piano

Note : 8/10

 

Les habitués de Dial ne seront pas surpris d’apprendre que le nouvel LP de Christian Naujoks est tout sauf un album de deep-house d’esthètes. A l’image de son premier opus, Untitled, sorti en 2009, Christian Naujoks rejette d’un plat de la main toute démarche électronique pour uniquement se concentrer sur des compositions néo-classique. True Life/In Flames confirme l’importance de l’héritage classique pour le label Dial.

Le coup de l’album de piano par un habitué de la sphère électronique est autant casse-gueule que tape à l’œil. On pense immédiatement à un Maxence Cyrin ou un Francesco Tristano. Et même si ces derniers ne déméritent pas avec leurs albums tout en retenus, on ne peut s’empêcher de trouver cela un peu vain, si ce n’est pédant. On ne confronte pas deux styles antagonistes aussi facilement. Christian Naujoks prend le problème à revers, se focalisant quasi intégralement sur les compositions classiques plutôt que sur l’enrobage électronique. En cela, True Life/In Flames fait davantage figure d’album classique, au sens noble du terme. On retrouve donc notre homme au piano, instrument omnipotent de ces 9 structures vivantes. A côté, siège le marimba de Martin Krause, comme rehausseur d’éléments non palpables. Et pour parachever cette proposition, l’enregistrement a été effectué par Tobias Levin au Laiszhalle Philharmony de Hambourg.

Le résultat est d’une beauté cathartique. Bien entendu les références et les hommages s’avèrent être un passage obligé. Christian Naujoks se permet ainsi de poser sa voix le temps de deux titres, Moments I & II, mais uniquement dans le but de déclamer des vers du poète américain E.E. Cummings sur des pièces de John Cage. Mais la référence à Cage est loin d’être la plus intéressante de l’album. Naujoks lorgne aussi allègrement du côté de Steve Reich pour les compositions répétitives, mais en sachant contenir cette aspect pour que l’impact émotionnel prenne le dessus. Ainsi, la répétitivité n’est qu’un compagnon, légèrement en retrait, ne cherchant pas à prendre l’ascendant. Ce qui compte, avant tout, c’est la structure minimaliste des morceaux pour que l’auditeur puisse se focaliser sur le ressenti. Le rendu est fascinant de complexité intelligible. On est saisi par la tension progressive de On To The Next, par l’accaparation totale de l’espace sonore de True Life/In Flames. L’album s’installe alors comme une évidence dans vos songes, vous place dans un état de réception absolu. Les 45 minutes vous caressent les oreilles avec de la soie.

Christian Naujoks poursuit son brillant travail néo-classique avec ce True Life/In Flames d’une beauté évidente. L’Allemand ne se contente pas de rendre hommage à la musique minimaliste américaine, il s’en émancipe pour directement toucher la corde sensible de l’auditeur. Point d’état d’âme dépressif ici, plutôt une fragile mélancolie pop.

 

http://www.moduledistribution.com/wp-content/uploads/2012/01/COVER_Christian-Naujoks-2012-400x400.jpg

 

par B2B

Partager cet article
Repost0
26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 23:01

Date : 23 février 2012

Lieu : Gaité Lyrique

 

Jeune lieu de la culture et de la musique parisien, la Gaité Lyrique est parvenue en moins d'un an à réunir des affiches plus que crédibles. Un travail sérieux de communication a permis d'éviter les erreurs qu'avait commise le 104 à ses débuts.

Mais ce succès a un prix, et à fortiori des conséquences pour celui qui s'appuie avant tout sur les composants de l'affiche plutôt que sur la crédibilité et ou la hype du lieu. Car oui, dès l'approche de l'entrée, on constate avec le plus grand effarement que la grande et majeure partie de l'assistance n'a absolument aucune idée de ce à quoi elle va assister. L'étonnement amène même aux rires à l'écoute attentive de certains échanges :

"J'ai regardé des vidéos sur youtube et j'ai un peu cherché sur deezer avant de venir, mais ce que j'y ai trouvé était bizarre. C'est pas très propre comme techno, et puis y a pas vraiment de montée."

ou

"Tu viens demain au Social ?"

Mais trêve d'aigritude à destination de curieux (de hipsters même pas beaux plus précisément) qui ont malgré tout fait preuve de curiosité. L'hypothèse la plus crédible est pourtant qu'ils sont venus parce qu'on leur a dit qu'il fallait venir. L'assistance manque donc un peu de personnages perchés, de looks plus "arty" que "hype". Mais là n'est pas le plus important. Un monument de la musique électronique d'aujourd'hui et de demain est là quelque part, attendant dans l'ombre de porter l'estocade à ceux qui sont surtout venus pour lui. On parle là bien sûr de Carsten Nicolai, ou Alva Noto pour les moins intimes, co-fondateur avec Byetone (Olaf Bender) et Frank Bretschneider (moins connu sous son avatar Komet) du label qui souffle aujourd'hui sa treizième bougie : Raster-Noton.

Alva Noto a emmené dans ses valises Byetone, mais aussi celui qui a sorti un des diamants techno de l'année dernière : le français Kangding Ray, auteur de OR (ici). C'est lui qui ouvrira les hostilités.

http://www.kangdingray.com/images/kangding_ray_intro.jpg

David Letellier prend place à 20h30 pétantes. L'ouverture de son set ne fera que confirmer la qualité exceptionnelle sonore du lieu. L'architecte de formation malaxe ses graves et ses boucles comme un plasticien façonne la matière brute. Le piège se referme rapidement sur ceux qui ont la bonne idée d'écouter plus que d'entendre. Malgré le minimalisme et l'aspect cubique du visuel et du son, la techno du français fait étal d'aspirations pragmatiques et intuitives, déployant ses oeuvres symboliques de techno ambient intelligente (à l'image de OR). L'auditoire est d'abord interloqué à la vue de ce personnage visiblement aussi timide que humble, qui ne sait pas lui même comment se mouvoir sous les coups de butoir de ses limpides et carrées productions. Loin de moi l'idée de me lancer dans des théories de vulgarisation mathématique, mais quand la tangente vient trouver son point d'impact sur la courbe s'oppose alors des possibilités multiples. La bissectrice vient fendre l'angle puis intervient l'échantillonnage de l'ensemble du prisme, apparition d'une alternative, opposition au réflexe conditionné... C'est pas forcément très parlant comme ça, mais c'est ce qui pourrait ressortir de cette performance visuelle et sonore. Mais pour celà, encore faut-il y avoir assisté. Les odeurs de dancefloor pré-apocalyptique se diffusent avant que le sol ne s'ouvre en deux sous les coups de cette techno qu'on aimerait entendre dans le futur. Conquis mais pas du tout surpris, je guette les directions prises en remuant comme un parkinsonien, jusqu'au moment ou il me semble reconnaître Mondkopf aux côtés de Kangding Ray. L'auteur de l'inégal (à notre humble avis) mais acclamé Rising Doom (ici) va étrangement humaniser le set, jusqu'à un faux final magistral qui accouchera finalement d'une définitive conclusion idyllique quand on est un fan de la première heure de Boards Of Canada. La vraie surprise viendra de là, car la complémentarité des deux bonshommes n'apparaissait pas évidente au départ. Je comprendrais malgré tout que certains jusqu'au-boutistes n'aient pas forcément apprécié que le jeune Paul Régimbau soit venu humaniser les contours plus binaires du début.

Byetone s'installera très rapidement par la suite. N'étant absolument pas fan de ses releases, je me raccroche à une tangente volatile pour aller contempler des cons au bar. Je me sens alors comme un chien jaune, comme un agneau au milieu des loups dans Babylone la Grande. La bière chère est coupée à la flotte et je n'ai pas trouvé d'exemplaires de Tsugi ou Technikart pour me moucher. Un furtif retour dans la fosse aux clubbers aussi surexcités que conquis par un matraquage en règle et un visuel presque moins élégant que son concepteur, achèvera de me convaincre de poursuivre mon errance au milieu des gnous.

http://s.dsimg.com/image/A-34629-1219253975.jpeg

Il est alors temps de se placer de manière stratégique pour assister à la performance du phénomène. Bien centré, à mi-chemin entre la scène et la régie. Celui qui partage plus que des traits communs avec un certain Klaus Kinski déboule sous de discrètes acclamations. Son premier track ne laissera aucune chance aux imprudents. Ce type ne fait pas du glitch, il lui donne un grain unique, l'incarne et le vie à un tel point que ce dernier semble prendre d'assaut les traits et les expressions de son visage. Dans une posture aussi Wagnerienne (dédicace à l'érudit Nathan Fournier) que classe, il laisse les spectres se remplir jusqu'à saturation pour ensuite laisser échapper des blasts aussi dévastateurs qu'une attaque biochimique. Ou comme si le chien de Pavlov avalait les madeleines de Proust jusqu'à chier des truites panées. Sa technique sans faille laisse pantois. L'allemand semble faire corps avec ses potards et les triture comme l'Empereur de la Force Obscure envoie des lasers dans la gueule de cette baltringue de Luke Skywalker. En un peu plus d'une heure, il revisitera trente ans de patrimoine électronique, de la phase pionnière de Kraftwerk à la technoise la plus contemporaine. La performance tourne à la démonstration. On pardonnera donc allégrement ce qui apparut comme un intermède questionnant et plus que dispensable, quand l'étrange Anne James Chaton vint déclamer des sigles sur une phase vaguement click and cuts surpitchée. Les gens applaudissent à tout rompre, et je ne comprends pas... Pareil à l'heure du rappel, ou son improvisation maîtrisée apparaîtra comme trop "branlette" aux aigris lucides. Mais peu importe, l'essentiel était ailleurs, dans des évocations proches de la catharsis, ou dans la terrible et désarmante impression que la matière fragmentée se heurte au mur du son. Rien d'indus là-dedans pied tendre, ça s'appelle l'apologie numérique.

http://www.forma.org.uk/media/item/1044/99/noto_transall01-1.jpg

La Gaité Lyrique a réussi son pari artistique, et n'a pas a se préoccuper de qui emplie ses murs. L'installation était au rendez-vous. Quand le son est au rendez vous on voit moins les blaireaux autour. Dans ma rapide fuite vers les entrailles de Paris, il me semble même que les anomalies digitales chères à Carsten Nicolai ont envahi l'alarme du metro. Ce ne sont pas des acouphènes, juste les légers traumatismes résiduels d'une soirée mémorable.

 

par Ed Loxapac

Crédit Photos :  Fran Holguin (1), je sais pas mais faites vous connaître (2), Kenishi Hagihara (3)

Partager cet article
Repost0
25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 12:34

Sortie : Février 2012

Label : Self-release

Genre : Downtempo, Electronica, Jazz, Glitch, Breakbeat, IDM

Note : 8/10

L'anglais John Hislop dit Culprate est un génie de la musique électronique. Le compositeur n'a aucunes limites. Après avoir composé Flatline, la dernière bombe Dubstep en date (chroniquée ici), fin 2011, Culprate s'expatrie dans l'IDM avec le chef d’œuvre Colours, réel indispensable non-chroniqué de l'année dernière. En plus d'une production très active et régulière, le jeune talentueux de 26 ans arpente tous les monts musicaux possibles, et nous livre une nouvelle bombe, un Lofi Ep aux croisements de tous les styles connexes au jazz et à l'électronica sortit en exclusivité sur son Bandcamp. Amon Tobin est son compositeur préféré, ce qui est palpable dans ses ambiances et son mélange des genres.

L'EP comporte 4 morceaux exceptionnels et parfaitement aboutis. Le premier se nomme The Rock, imprégné d'Abstract Hip-hop aux sonorités orientales récurrentes, comme toujours chez l'artiste. Le morceau vogue sur une rythmique aux courants circulaires et entraînants, qui ne prend pas l'histoire du Hip-hop pour une conne. Oh que non, ici tout est carré. Le tout accompagné d'une mélodie qui s’expérimente sur quasiment 6 minutes. En général le bonhomme n'hésite pas à faire tourner ses morceaux sur la durée, voyageant ainsi vers des chemins expérimentaux. Trêve de plaisanterie sérieuse, le deuxième morceau, Eating Cat, tourne vite au jazz expérimental. Les instruments sont en mode rewind et buggés. La troisième piste, Interludes, s'attache des services d'une guitare et des talents de l'IDM pour composer un morceau Downtempo insufflant par tous les orifices des bonnes ondes pour le karma. Pour une fois que la musique Chill-out ne tombe pas totalement dans le niais et le graveleux. C'est un véritable bonheur d'écouter les fragments musicaux éparpillés en stéréo à droite à gauche, conférant une véritable atmosphère vivante et mutante. Le dernier morceau, nommé Loosing, est construit sur des bases Breakbeat flirtant progressivement avec le Breakcore complétant ainsi l'EP réalisé d'un seul souffle. Culprate confectionne dans notre dos un genre d'Ambient maladif dont on aurait kidnappé les gosses, et qui aurait enfin réveillé la violence rythmique sommeillant en lui. On est transporté dans une autre dimension où tout est symbiose. Il n'y a pas de recettes miracles. Reason et Ableton Live sont exploités à merveille, retournés sens dessus dessous, apportant aux compositions des timbres aux effets pertinents, toujours bien utilisés et minutieux. Espérons que ce rite d'amour et de mort vous écarte des albums de Trip-hop manichéen et univoque. Culprate peut faire un truc barré sans être abstrait et nihiliste. C'est rare.

En laissant le Dubstep à la porte, Culprate signe un nouveau coup de maître. Bavons sur ces prochaines sorties. Quel étendard nous sortira-t-il la prochaine fois ? Malgré tout, sa pâte artistique commence à être reconnaissable quand l'homme ne fait pas de la musique de club.

 

http://f0.bcbits.com/z/21/84/218432863-1.jpg

 

par Pneu Rouillé

Partager cet article
Repost0