Sortie : août 2010
Label : Hibernate Recordings
Genre : Electro-acoustique, Neo Classical
Note : 9/10
Nous avions déjà parlé de Field Rotation l'année dernière. Je fus tout d'abord admiratif face à son Regenzeit II, où ses talents indéniables de pianiste et de violoniste éclaboussaient avec une immense classe la compilation Imaginary Friends (ici) réalisé par Nova chez Ultimae. La révélation eut lieu lors de l'écoute de son sublime chef d'oeuvre électro-acoustique Licht Und Schatten (ici), paru également l'année dernière chez Fluid Audio. C'est donc avec une excitation et un plaisir non dissimulé que je contactais récemment Christoph Berg, originaire de Kiel en Allemagne, pour qu'il me fasse parvenir sa nouvelle réalisation : Why Things Are Different, parue sur Hibernate Recordings, essentiellement axée sur l'ambient, le drone et le noise.
Certes, la musique change mais le constat demeure le même. Christoph Berg est un compositeur virtuose de musiques modernes. Si le drone n'est assurément pas la sphère la plus accessible de la musique, Field Rotation parvient à lui donner une dimension poétique désarmante. Les conditions idéales d'écoutes se trouvent en pleine nature, étendu et contemplant les mouvements du ciel, avec pour seule compagnie le vent caressant les oreilles, le reflux d'une eau de mer fraîche qui effleure les orteils et un matériel d'écoute digne de ce nom. Les yeux fermés, s'immergeant dans les échos et les field recordings, ce sentiment de divine plénitude est à peine bouleversé par les quelques trames inquiétantes contenues sur Never Build A Bridge Into Nothingness. Sur le magnifique et troublant When The Clouds Clear, on est envahi par une vision céleste où des nuages dont la couleur oscille entre le pourpre et le lait, libèrent tout à coup les hélices d'une nouvelle création aéronautique. Les lentes ondulations de Sleepless nous transportent vers une béatification immédiate, vers des contrées magnétiques et in-sondées, où tensions délicates et volutes luxuriantes sont seules souveraines.
En seulement trois titres, Field Rotation dresse un décor idéal pour ceux qui voudrait placer un premier pied vers les compositions électro-acoustiques tendant vers le drone. Si une version digitale est probablement disponible quelque part, je ne peux que vous conseiller d'acquérir cette oeuvre dans sa version physique en 3'', limitée à 100 exemplaires. En plus d'être un musicien de haute volée, Christoph Berg se montre charmant et accessible, ce qui ne gâche rien et est plutôt rare. Les Chroniques électroniques resteront à l'affût de ses prochaines sorties et tenteront de vous faire partager plus souvent nos commentaires envers les productions du passionnant label Hibernate Recordings.
par Ed Loxapac