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  • : Chroniques électroniques - Chroniques de disques, de concerts, de festivals, de soirées de musiques électroniques, rap et bien d'autres...
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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 10:48

Sortie : 24 mai 2010

Label : !K7

Genre : Mix electronica psyché

Note : 8/10

 

La mythique série DJ Kicks nous revient trois fois en trois mois suite à une courte pause. Après le mix house de Juan MacLean et avant la déflagration dubstep de Kode9, c’est au tour de l’estimable boss du label Border Community, James Holden, de venir faire étalage de sa science du mix et de ses connaissances musicales. On savait l’Anglais très ouvert, on s’attendait à un mix tech-house vicieux comme proposé sur At The Controls, et au final on se retrouve avec un voyage d’une complexité folle. Ce DJ Kicks est sans aucun doute le plus exigeant de la série mais c’est peut-être aussi le plus réussi (à ranger aux côtés d’Erlend Oye et Kruder & Dorfmeister).

 

Toute la force de ce DJ Kicks réside dans sa perpétuelle ascension, dans son refus de proposer une musique stagnante et dans sa volonté farouche de se cantonner à une électro-psyché. !K7 a laissé les mains libres à James Holden et ce dernier fait joujou comme s’il se prenait pour Albert Hofmann. Le résultat est sans pareil. Tout n’est que montées et quand vous pensez avoir atteint le sommet, vous vous retrouvez face à un nouveau rempart. C’est là que réside la complexité de l’édifice. En refusant de lâcher le beat sur la première moitié du mix, Holden entretient la frustration. De cette manière, il arrive à nous droguer l’esprit, à nous mettre en transe. Les premières tracks sont fortement influencées par les 70’s, que ce soit par Brian Eno, Tangerine Dream ou encore la Kosmische Musik.

Les 9 minutes de remix de James Holden de The Sun Smells Too Loud de Mogwai transforme le post-rock des Ecossais en catapulte tribale invoquant les E.T. de Rencontres du Troisième Type pendant que le motif répétitif du Open Melody de Lucky Dragons lorgne du côté de Philip Glass.

Passage obligé de tout mix DJ Kicks, le morceau inédit. A ce petit jeu, Holden s’en sort bien avec Triangle Folds, house-psyché tout en vagues permettant d’annoncer une fin de mix plus "dansante" (tout est relatif ici, l’approche étant davantage cérébrale) avec notamment les relents acid-techno de Legowelt avant un atterrissage en douceur.

Les 20 tracks de ce mix permettent de mieux saisir la voix psyché tracée par Border Community depuis quelques années. En puisant davantage dans l’électronica et le rock que dans la techno, Holden démontre avec finesse l’étendue de son background musical.

 

Ce DJ Kicks est en tout point remarquable de part son exigence et son parti pris psychédélique. James Holden mixe une fois de plus à la perfection et les enchaînements se font avec une rare fluidité permettant ainsi de définitivement capturer l’auditeur dans ce trip total. James Holden signe un mix érudit, se découvrant progressivement au fil des écoutes pour au final s’inscrire durablement dans les esprits.

 

http://www.mowno.com/wp-content/uploads/2010/05/holdenkicks452.jpg

 

par B2B

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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 13:03

Sortie : juillet 2010

Label : F4T music

Genre : Entre ambient et techno

Note : 6

 

Chroniqueur musical spécialisé dans le dub, Nicolas Couval s'est mis à la production sous le nom d'Isotroph. Après quelques pistes qualifiées de deep/dub techno, il sort un maxi sur le label F4T Music entre ambient et techno, un peu détaché de ses influences dubstep.

 

En trois titres, le Français nous présente son univers en apesanteur, dans lequel les nappes sont envahissantes. Elles impressionnent par leur volume. Avec After The Moon, la première sensation est ambient. Le tempo est inexistant, seuls les claviers emplissent l'espace de leurs rondeurs. Des nuages profonds qui posent le décor. Puis survient un léger kick donnant une première tonalité techno assez discrète.

Biotope révèle un peu plus. Une très discrète touche dub se fond dans les premières minutes avant un véritable départ techno. Tout vient à point à qui sait attendre. Les couches s'empilent doucement, les montées tempérées. Nicolas Couval travaille en finesse pour placer ses différents sons et fait évoluer l'ambiance avec mesure.

Genese, troisième titre, toujours long format, qui boucle ce maxi ne vient pas bousculer les principes établis. Le kick est toujours mid-tempo, les sonorités bien deep et les évolutions à guetter tranquillement. Il se dégage à nouveau une certaine élégance et une sobriété appréciables.

 

Bonne pioche pour Isotroph qui signe une éclosion rondement menée. A suivre.

 

http://www.play-files.net/images/1278585856-F4T13-Eclosion-Ep-Artwork-500.jpg

par Tahiti Raph

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 00:44

Sortie : 12 juillet 2010

Label : Warp

Genre : IDM

Note : 8/10

 

Est-il encore nécessaire de présenter le duo de Sheffield ici ? Autechre  fait partie avec Aphex Twin et Boards Of Canada de ceux qui ont permis à l'IDM de sortir de son cercle d'initiés. Merci au label Warp qui, en son âge d'or, a signé en son antre une pléiade d'artistes qui révolutionnèrent la manière d'envisager la musique électronique. On s'étonne presque que Sean Booth et Rob Brown ne soient pas allés traîner leurs laptops sous d'autres cieux moins exposés. Mais peu importe. Fait rare, Autechre sort après Oversteps (chroniqué ici ) son deuxième album cette année. Si nous avions d'abord cru, vulgaires centaures que nous sommes, en la sortie d'un vilain recueil de faces B, Move Of Ten répare sans mal nos interrogations de vilains aigris.

 

Si Oversteps avait remis au goût du jour la dimension mélodique et sentimentale qu'Autechre avait laissé en jachère depuis un bon bout de temps, Move Of Ten vient s'inscrire dans une démarche plus brute et immédiate. Ce dernier opus ressemble étrangement à ce que le duo avait produit sur scène cette année. Ceux qui les avaient vus au printemps dernier dans la pénombre de la Machine du Moulin Rouge devraient s'en souvenir. Très industrielle, tissée d'acres et noirs desseins, capable de faire ressurgir de réptiliennes angoisses. Les boucles rythmiques sont tassées avec une minutie et une intelligence digne de la mécanique quantique. Certains vont me dire, c'est pas nouveau. Ils auront raison mais cette démarche vient rompre avec le cycle amorcé par le duo depuis les années 2000. Prenons par exemple le génial pce freeze 2.8i, conçu à la manière d'une araignée tissant sa toile et dansant autour de sa proie avant de la dévorer. C'est notre esprit qui, au gré des explosions de beats et de l'évolution de la trame ambient, vient se faire grignoter de l'intérieur. Le côté malsain, vicieux est palpable sur l'ensemble du disque. Quand le beat a la nausée, c'est le cerveau de l'auditeur qui se crée des visions de montagnes russes souterraines et claustrophobiques. Vous referez bien un petit tour de rew(1) ? Les immondices flottantes de nth Dafuseder.b ne vous ont pas rassasiés ? La sombre aurore déployée sur iris was a pupil n'a pas fini de hanter mes nuits de tourments. Move Of Ten diffuse décidément un parfum qui se révèle dans une opaque fumée. Comme sur le désarmant chef d'oeuvre twinien M62, où l'écho et la réverbération nous enveloppe littéralement dans leur nébuleux sillage. Si la lumière vient divinement chasser l'ombre sur ylmo, c'est pour que l'odyssée grouillante de Cep puiqMX explose mieux dans nos synapses.

 

Oversteps avait réchauffé les coeurs. Ce dernier essai s'élève comme un joyau sombre maculé de la classe des grands. Si j'étais cynique je dirais que le spectre génial d'Autechre n'abrite rien de nouveau. Mais si j'étais moi, je dirais que ce superbe album a des couilles de mammouth. La poésie camarade... A lire aussi la chronique de l'illustre Benjamin sur Playlist Society (ici).

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51XCBZHZyQL._SL500_AA300_.jpg

par Ed Loxapac

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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 20:28

Sortie : juin 2010

Label : Budabeats

 

Le netlabel Hongrois Budabeats s’était déjà fait remarquer cette année avec le superbe album de Crookram (chroniqué ici).  Il sort maintenant l'EP d’un autochtone du pays magyar, Andràs Hargitai dit Banyek. Le bonhomme, bien installé dans la scène underground hongroise, gère le label d’électronica Bitlab Records, et publie de temps à autres des productions sous son propre nom.

 

Outre son titre à coucher sur le palier, Csodaszarvas comporte trois pistes (toutes aussi prononçables) et donne dans le dub électronique, un peu abstract hip-hop, un peu dubstep, plutôt  sympathique. Son style est comparable d’ailleurs à celui de Crookram, avec une utilisation d’instruments concrets, de sonorités vieillottes et d’ambiances de cinéma. Les voix, diverses et samplées, habitent agréablement les titres, et délivrent le propre du cachet de l'EP, du fait qu'elles parlent… hongrois. Sur Méhecske, Banyek fait habilement cohabiter un beat hip-hop, un wobble discret et des cordes qui auraient très bien pu faire la bande son des séquences stressantes de vieux films en noir et blanc. Ajoutées au dialogue entre mâle et femelle qui colle au titre, les dernières notes concluent  sur un air de valse. Plus court mais plus dispensable, Gyùtogato a des airs d’électronica tranquille, entre RJD2 et Bonobo. Enfin le titre éponyme (Csodaszarvas, oui c’est bien ça) se range du côté hip-hop jazzy, se dotant de quelques bons scratchs et de lointains airs de sax. Le tout n’est pas transcendant d’originalité, mais Baynek affirme une maîtrise sans faille de la catégorie dans laquelle il joue. Les années de travail du son que ce natif de Budapest traîne derrière lui s’affichent clairement dans le traitement du beat, dans les textures sonores fouillées ainsi que derrière les ambiances datées. 

 

Un peu maigres que ces trois titres pour apprécier pleinement le talent de Banyek, mais ils suffisent à donner l’envie d’un long format. Comme à son habitude, Budabeats livre ses disques en téléchargement gratuit, un clic donc pour un tour dans le pays où le hip-hop abstrait copule avec des sonorités du début du siècle.

 

                                                          

par Manolito

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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 14:55

Sortie : 12 juillet 2010

Label : XL

Genre : Ragga electronique

Note : 1/10

 

Non, non, ne faites pas de jugement hâtif. Ce n'est pas parce que l'on va parler du nouvel album de M.I.A. que l'on va forcément le défoncer. La petite Sri-Lankaise n'est pas une artiste indigne, ses deux premiers albums étaient loin d'être mauvais et le single Paper Planes reste un excellent morceau (pour une fois que Diplo ne fait pas de la merde). Ce qui est emmerdant avec M.I.A. c'est de constater à quel point les journalistes se sentent obligés de justifier sa musique par le biais de la politique et de son engagement. Ce n'est pas parce que la miss est Sri-Lankaise et défend les Tigres tamouls que l'on peut tout lui pardonner. Le résultat est sans appel, dès que M.I.A. sort un album, il y a comme un refus de la presse d'en dire du mal parce que vous comprenez, la pauvre, elle n'a pas un pedigree facile.

En même temps, elle ne fait rien pour arranger les choses. Une journaliste ricaine en a fait les frais récemment car ayant eu l'audace de "cracher" sur M.I.A. dans un article du NY Times, cette dernière s'est empressé, telle une ado merdeuse, de twitter le numéro de tél perso de la journaliste pour se venger. Comme pour mieux se racheter, Mathangi "Maya" Arulpragasam sort son troisième album en l'intitulant humblement /\/\ /\ Y /\.

Le principal souci de ce nouvel opus est sa roublardise. Elle aurait mieux fait de se limiter à un EP en sortant uniquement les 4 premiers titres plutôt respectables. L'ambiance guérilla acide de Teqkilla, le single efficace XXXO et les samples indus de Steppin Up semblent promettre un album puissant. Mais cela n'est que poudre aux yeux. S'en suit 12 titres sans intérêt oscillant entre bouse exotique inécoutable, It Takes A Muscle, et tentative de métal-techno à peine taillé pour une skin-party, Meds & Feds. M.I.A. arrive même à saccager Suicide et son Ghost Rider sur un Born Free détestable (mais pas autant que son clip de Romain Gavras, faisant partie de l'équipée "provoc-en-toc" de Kourtrajmé).

Pourtant, la production de /\/\ /\ Y /\ ne déconne pas malgré le fait que ce soit loin d'être des artisans du sons derrières les machines puisqu'on retrouve Diplo, Switch ou encore Rusko. Le côté faussement D.I.Y. de l'ensemble est loin d'être repoussant. On ne peut pas en dire autant de la pochette qui risque sûrement de remporter la palme de pire cover de l'année. Le problème de cet album est son manque de pertinence, cette approche complètement disloquée de la musique. On a du mal à écouter l'album d'une traite tant il manque de cohérence. C'est regrettable de la part d'une telle artiste qui jusqu'à maintenant nous avait habitué à bien mieux.

/\/\ /\ Y /\ ne fera pas date dans la discographie de la Sri-Lankaise. A trop vouloir en faire, M.I.A. nous fait frôler l'indigestion.

 

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/0/2/7/0634904049720.jpg

par B2B

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13 juillet 2010 2 13 /07 /juillet /2010 16:22

Sortie : juillet 2010

Label : Patpong Records

Genre : IDM vieux

Note : 2

 

Deux producteurs belges signés chez Patpong Records ont mêlé leurs différentes influences le temps d'un maxi. D'un côté, Dark Droïd apporte son style électronica et ses constructions élaborées, tandis que, de l'autre, Daito donne sa vision plus dansante de la musique avec son expérience house. Le résultat s'appelle Electric Rebirth et sonne comme un croisement à l'ancienne entre IDM et breakbeat.

 

Avec des sonorités très synthétiques, les deux hommes signent quatre titres sombres et énergiques. Les rythmiques donnent l'impulsion et des mélodies viennent s'intercaler aux côtés de divers bruits métalliques et froids. Sur Break The Beat, l'ambiance est presque années 1980 avec des sons assez minimaux, voire un peu pauvres. Cette tonalité se retrouve avec plus ou moins de réussite sur le maxi. Cela donne parfois un côté industriel bien vu, d'autres fois, cela sonne un peu comme un aveu d'impuissance. Sur Crazy Pizzi, la batterie a des airs de vieille boîte à rythmes et tire un peu le reste du morceau vers le bas bien aidé par une mélodie un peu facile. Ce choix de sonner comme au bon vieux temps est risqué et s'avère en l'occurrence assez périlleux.

Sur Electric Rebirth, le matériel est bien plus conforme à l'esprit et donne un résultat plus réussi. Les nappes un peu kitchs sont vite oubliées grâce au reste des sons qui créés une atmosphère futuriste et complexe. L'extrait le plus prenant reste toutefois le premier, 3D Soundsystem sur lequel la collaboration fonctionne le mieux. Un kick puissant pose le décor, puis les autres éléments s'amoncellent peu à peu pour faire monter la sauce tout en break. Il y a toutefois comme un goût de faux départ qui revient régulièrement...

 

Comme sa pochette, ce maxi sonne bizarrement comme un projet futuriste venu du passé. S'il n'est pas totalement inintéressant, il fait référence à une époque révolue... la même sensation que de regarder le Dune de David Lynch aujourd'hui.

 

http://www.patpongrecords.com/03_label_media/patpong_records/dark_droid_daito/cover/cover_dark_droid_daito_electric_rebirth_patpong_records_800.jpg

par Tahiti Raph

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11 juillet 2010 7 11 /07 /juillet /2010 11:10

Sortie : 23 juin 2010

Label : M-Plant

Genre : Techno

Note : 8/10

 

On ne l’attendait pas vraiment celui-là. Robert Hood a beau être une référence indétronable du milieu techno (c’est quand même le mec qui a fondé Underground Resistance avec Mike Banks et Jeff Mills à Detroit dans les 90’s), sa techno puissante avait fini par perdre de sa superbe avec les années. En plus, Hood revient avec Omega, étrange projet visant à proposer une nouvelle B.O. de l’obscur The Omega Man, film de S.F. de 1971 avec Charlton Heston. Tous les ingrédients casse gueule sont réunis pour nous pondre un album de techno sans idée. Et bien vous vous fourrez le doigt dans l’œil ! Omega est une tuerie techno comme il en sort trop peu, un rouleau compresseur imparable.

Omega surprend par sa contemporanéité. Là où on aurait pu craindre un album de techno de Detroit old-school, pétri d’influences futuristes, on se retrouve avec un objet n’hésitant pas à user des gimmicks actuels chers au label berlinois Ostgut Ton. Prenons Towns That Disappeared Completely sous perfusion Detroit avec son puissant kick et dont les sonorités d’insectes rampants rappellent vicieusement les récents travaux de Marcel Dettmann.

Robert Hood n’est pas le pape de la techno minimale pour rien. Omega nie la mélodie pour privilégier la puissance. Le résultat est sans appel, Omega ramone les neurones sans concession. La techno surpuissante d’Alpha avec son ambiance "rave dans un hangar" ne fait pas dans la dentelle malgré d’incessantes variations. Ce côté à la limite de l’indus risque d’en refroidir plus d’un mais pourtant jamais Omega ne prend le chemin du bourrinage facile. Alors oui, c’est anxiogène et claustrophobique mais les basses élastiques et le groove permanent empêchent le bad trip. Robert Hood ne se contente pas de proposer une techno robotique et de temps en temps, une petite nappe vient apaiser les esprits comme sur Think Fast. Finalement, on saisit mieux l’idée initiale de refonte de la B.O. de The Omega Man. Lentement mais sûrement, Robert Hood nous immerge dans une ambiance mêlant ambiance futuriste et sonorités organiques pour au final nous laisser dans l’espace, à la recherche d’une impossible bouffé d’oxygène qui ne viendra jamais.

Avec Omega, Robert Hood signe un album de techno puissant et racée, pont idéal entre la techno de Detroit des 90’s et la techno organique actuelle. Mr Hood démontre une nouvelle fois son rôle majeur dans le courant techno depuis bientôt 20 ans.

 

http://2.bp.blogspot.com/_-XwayVfz5Q8/TSHsta-M2gI/AAAAAAAAA9o/ZIBuJRcoWl8/s1600/robert_hood__omega__sleeve200202222.jpg

 

par B2B

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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 16:15

Sortie : juin 2010

Label : Error Broadcast

Genre : Abstract hip hop

Note : 7

 

Il n'est désormais plus question de louper une seule sortie du génial netlabel abstract/liquid hip-hop Error Brodcast. Dernière en date, le nouveau maxi d'AEED qui, outre trois nouveaux titres, contient cinq remixs. Le producteur suisse Aid Copelj qui se cache derrière ce pseudo avait marqué les esprits l'an dernier avec le mini-album Synesthesia toujours disponible en téléchargement gratuit sur le site du label).

 

Le morceau titre est dans le pur style Error Broadcast, un abstract hip-hop inventif gorgé de sonorités 8-bit, une ambiance futuriste, une rythmique qui part volontairement dans tous les sens et un sample de voix qui donne une touche organique lointaine. Seul regret : Error Code ne dure que 2'26 quand on aurait voulu le voir se prolonger un peu plus. Ce titre, sur la version numérique, est ensuite décliné en trois remixs... un peu plus longs. Le premier de Pixelord est plus épuré, les nappes prédominent et le glitch est omniprésent. La relecture de Portformat est plus sombre et s'éloigne singulièrement de l'original, ce qui n'est pas plus mal pour éviter de lasser. Tout comme Pixelord, le producteur ralenti le tempo et simplifie le rythme pour privilégier le travail sur les nappes qui sont ici rêches et glaçantes. Le troisième remix est l'œuvre d'Ichiro qui joue aussi la voie de l'apaisement. Ces trois versions offrent trois visions différentes tout en restant dans l'esprit abstract hip-hop du label.

La seconde nouvelle livraison du Suisse est Perfect Flashing, qui convie Railster, pour un croisement entre une voix aérienne, quelques touches électro à l'ancienne et l'univers habituel d'AEED. Le résultat est surprenant et confirme les qualités d'expérimentateur de son auteur.

Enfin, Moussaka avec Morpheground, toujours dans la même veine, propose un gros travail du côté de la rythmique et des pointes hip-hop difficilement identifiables. Côté remixs, celui d'AD Bourke, complètement barré, va un peu loin dans le décalage, tandis que celui de fLako ressemble à un bricolage de sonorités dans lequel un clavier maladroit s'insère avec parcimonie. Deux relectures imaginatives quoiqu'un peu moins convaincantes.

 

Huit pistes à savourer, à décortiquer pour alimenter cette année 2010 décidément très fertile dans ce genre musical.

 

http://bandcamp.com/files/29/41/2941063413-1.jpg

par Tahiti Raph

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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 10:28

Sortie : 16 août 2010

Label : Ghostly International

Genre : Electro-pop

Note : 5,5/10

 

En 2007 sortait Asa Breed, sublime album d’électro-pop vaporeuse, de Matthew Dear. L’Américain n’en était pas à son coup d’essai, lui qui depuis le début des années 2000 propose un son électro froid entre funk déviant et pop désincarnée. Ne voulant pas rester bloquer sur ses acquis, il a depuis multiplié les projets (dont Audion) pour mieux se réinventer. Et voilà le Matthew qui nous revient avec Black City, annoncé ouvertement comme étant son album le plus sombre. Après tout, malgré la saison, pourquoi ne pas se prendre une dose de spleen ?

Black City n’arrivera pourtant jamais à égaler son prédécesseur. Ce nouvel album est loin d’être indigent mais il est bien trop léger pour se révéler indispensable. Le problème de Black City est qu’il vous passe entre les oreilles sans même que l’on s’en aperçoive. C’est tout de même con pour un album d’électro-pop qui se veut introspectif. Pourtant, les intentions sont bonnes et l’on prend du plaisir à se balancer tranquillement à l’écoute de Slowdance dont l’électro-pop est autant contemplative que désabusée. Le timbre de voix grave de Matthew a beau être réconfortant sur un More Surgery lancinant et inquiétant, le reste de l’album est trop propre et manque de saveur. L’influence de Brian Eno sur Gem, ambient porté par un piano dépressif, ne suffit pas à transporter l’auditeur, tout comme l’électro-pop sous perfusion indienne de Shortwave.

Il est pourtant difficile de rejeter totalement cet album car il possède une réelle cohérence, un son qui lui est propre, une atmosphère des petits matins blêmes poignante. Black City ne peut s’écouter que d’une traite, toute tentative d’isoler un morceau rend le projet caduque. Cet aspect "bloc soudé" rend ce quatrième essai de Matthew Dear attachant mais se révèle insuffisant sur la longueur. Au risque de se répéter, on reste loin de l’excellent précédent album de l’Américain, Asa Breed, et c’est fort regrettable.

 

http://betterpropaganda.com/images/artwork/Black_City-Matthew_Dear_480.jpg

 

par B2B

 

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8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 11:52

Sortie : 19 juillet 2010

Label : Hotflush Recordings

Genre : Dubstep organique

Note : 8,5/10

 

Dominic Maker et Kai Campos constituent Mount Kimbie. Sortis l’année dernière, les deux EP des Anglais, Maybes et Sketch On Glass prédisaient déjà un futur alléchant. Résonnances organiques, rythmiques percussives et climat cotonneux, le post-dubstep de Mount Kimbie dégage à l’oreille quelque chose d’éminemment doux et intimiste. Émergent alors deux EP de remixs, par Falty DL, James Blake, avec lequel ils collaborent souvent, ou SCB (avatar techno de Scuba). Et en effet, qui d’autre que Paul Rose aka Scuba pour sortir le séduisant duo, sur son label Hotflush Recordings. Des remixs de leur part pour Foals ou The XX ne manquent pas de faire mijoter le buzz. Laisser reposer et servir glacé : Crooks & Lovers est un superbe premier album.

 

Entre UK garage, électronica, ambient, et doté d’effluves de hip-hop, de jazz ou de post-rock, ce disque convoque maintes influences, mais demeure inétiquetable. Dans la famille des pionniers du dubstep expérimental et ralenti, tels que l’on en trouve chez Hotflush, chez Hyperdub ou Hessle Audio, Mount Kimbie se distingue par l’esprit lumineux, clair et gai qui habite leurs productions. Nulle noirceur plombante ni ténèbres torturés ne s’observent sur Crooks & Lovers. Mais cela n’affecte en rien la profondeur des titres, ni la façon dont ils s’immiscent en vous, submergeant votre coquille d’un mélange de mélancolie et de joie apaisée. Rarement en dubstep, à part peut-être chez Burial, les samples de voix n’ont été plus subtilement utilisés, notamment sur Carbonated, à qui un chaud timbre féminin donne des tons exotiques. Le duo manipule les machines avec une sorte de délicatesse élégante, associant des instruments acoustiques, des fields recordings et des clappements en tout genre, à des rythmiques gentiment bancales. L’album entier semble frotté au papier de verre (mais tout doucement hein), conférant une texture grenue à de nombreux morceaux. Un peu comme si le grain de la photographie de l’artwork s’appliquait à la musique enfermée dans le disque. Sauf que la pochette, elle, on se contentera de la regarder de très loin.

 

Rien n’est à jeter sur ce sublime album. L’aspect solaire et même… pop est davantage présent que sur leurs précédents EP, mais la cohérence et la qualité sont telles que même un nombre d’écoutes s’approchant du bon milliard ne suffit pas à lasser. Dans un état proche de la béatitude, on ondule mentalement sur le génialissime Would Know. Avec son intro tirant sur la folk expérimentale, Before I Move Off a tout de la perle immédiate et jouissive. Quant à Ode To Bear, cette pièce paisible et bouleversante vous berce avec une douceur infinie dans des milieux aquatiques, eux-mêmes traversés de lueurs changeantes.

 

Percussif, complexe, ludique, rêveur, atmosphérique, les adjectifs ne manquent pas pour décrire ce bijou. Et justement parce que, pour la plupart des auditeurs, cela ne s'apparentera en rien à du dubstep, Crooks & Lovers est avidement recommandé à toutes et tous. Un grand disque.

 

                                             Mount-Kimbie---Crooks---Lovers.jpg

                                                                                                                                        par Manolito

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