Sortie : 28 septembre 2010
Label : Iamsound Records
Genre : New-wave gothique
Note : 2/10
Après l’apocalypse, que restera-t-il ? La musique de Salem aimerait tenir la réponse avec sa proposition d’un cruel pessimisme. Mais avoir une idée suffit-il à proposer un bon album ? Avec ce King Night, on est loin, très loin du compte.
Alors que la plupart des sites spécialisés se mettent à genoux devant ce monstre hybride, il est temps de remettre les choses à leur place. Ce premier album du trio de Chicago est plus proche de la torture que de l’"album de l’année" mollement vendu. Ce n’est pas parce qu’un groupe semble avoir créé une atmosphère nouvelle que l’on va directement s’extasier devant ce pseudo mouvement. Rien que le nom porte à sourire : witch-house. Non mais faut arrêter les conneries, ça ne veut rien dire et surtout ça ne correspond en rien à la musique de Salem. Point de house ici mais par contre pour les sorcières, c’est indéniable, vous allez être servi.
Pour être plus explicite, la musique de Salem s’apparente à de la new-wave gothique, mixée avec de l’électronica cheap et du hip-hop du pauvre, le tout aboutissant à un mur du son. Et histoire de chercher une référence, c’est du côté de Fever Ray qu’il faut se tourner. Mais là où Fever Ray maîtrise l’art de la retenue, Salem en fait des tonnes quitte à frôler le grotesque comme avec le morceau d’ouverture, King Night.
Parfois, l’album réussit à séduire par la force de l’immersion. La mélancolie shoegaze de Frost et la douce voix féminine de Traxx suffisent à retenir l’attention. Mais ces quelques minutes de relative accalmie ne réussissent pas à sauver King Night du naufrage. Le pire étant lorsque la voix masculine s’en mêle. A trop jouer avec l’auto-tune pour vouloir rendre une voix caverneuse, on finit par tomber dans le pathétique. Ainsi, ce trop plein de graves finit par donner l’impression d’entendre un ogre ridicule ne pouvant faire peur qu’aux enfants ignorants. Et le flow hip-hop de Sick et Trapdoor dépassent allègrement les limites du mauvais goût.
Ce King Night de Salem est une vaste blague. Malgré une idée de départ intrigante, proposer la bande-son de l’apocalypse, le serpent finit par se mordre la queue. Salem se révèle bien trop prétentieux et pompeux. Tout cela se clôture par un énorme fou rire devant ce téléfilm d’horreur bien trop kitsch et d’une pauvreté affligeante.
par B2B