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  • : Chroniques électroniques - Chroniques de disques, de concerts, de festivals, de soirées de musiques électroniques, rap et bien d'autres...
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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 21:00

 

Date : mardi 22 novembre

Lieu : Divan du Monde, Paris 

 

En ce mardi 22, le crew de Jarring Effects a quitté le Rhône pour l'Ile-de-France à l'occasion du live de Picore. La formation lyonnaise joue au Divan du Monde, petite salle de Pigalle circulaire, repère de poètes décadents au XIXème, en compagnie de Aucan et de Idem. Les premiers, célèbres pour leur carton Black Rainbow, que même notre aigri en chef n'avait pas réussi à détester (chronique ici) et les seconds dont je n'avais personnellement jamais entendu parlé. 

 

La soirée s'annonce sous le signe de la conjonction guitare/basse/batterie et électronique. Lorsqu'on pénètre dans la salle, le trio de musiciens d'Idem est déjà sur scène. Le groupe distille du noise rock aux textures brouillées. Ils sont rapidement rejoins par la chanteuse, dont la voix grave et caverneuse nimbe les riffs d'une fièvre un peu hantée. La musique du groupe de révolutionne rien, mais le processus fonctionne. Les morceaux des ligériens sont de bonnes mises-en-bouches à la rafale qui va suivre, et cela se préssent. Des phases calmes, à la lisère du dub, répondent à des flambées plus intenses durant lesquelles le batteur surexcité se penche à en avoir la tête sur les cymbales. Après un changement de plateau proportionnellement long à la quantité d'instruments nécessaire, arrive enfin ce pour quoi le Pingouin et moi-même étions venus, Picore, qui a sorti le mois dernier un troisième album, l'incroyable, le sublime et irrespirable Assyrian Vertigo (chroniqué ici).

Le groupe trimballe une réputation d'ouragan scénique, qui n'a rien, mais alors rien d'empruntée. Les six membres démarrent tous azimuts, sur un Ziggurat hystérique. Le batteur/percussionniste joue à la fois assis et debout, le joueur de clarinette est à genoux, les mecs font crisser leur matos et déversent furie et sueur par litres. Le deuxième morceau s'ouvre sur les doux martèlements de l'introduction de l'exceptionnel Meure Menace. La dimension progressive, la tension paroxysmique  qui imprègne Assyrian Vertigo se trouvent sur scène démultipliées. Leurs effets sur le corps aussi. Alors que les vrilles me perforent consciencieusement le crâne, le chanteur, qui s'est masqué d'une tête de zèbre, mime des rapaces à l'agonie. Son compère, sortant un extincteur, lui crache à la gueule des gerbes de mousse du plus bel effet. L'attitude, les paroles libertaires, le son sans une once de compromis, les mises-en-scènes et les instruments improvisés de Picore sont d'une ingénieuse et géniale sauvagerie. Je bondis en entendant le batteur prononcer « Gilgamesh, sérieux? ». Comme le reste, mon morceau préféré se retrouve transcendé par les conditions du concert. Alors qu'il semblait qu'ils avaient joués trois morceaux (sept en réalité), le groupe clôt sa prestation par un Sardanapal III dont les drones n'en finissent de monter en intensité. Les deux chanteurs se sont alors recouverts d'une bâche blanche. Equipés d'une petite meule et d'un fusil à aiguiser, ils font gicler des étincelles, qui fusent sous leur tipi de plastique. Le batteur renverse ses caisses claires et la prestation de Picore s'achève comme une explosion. Une mi-temps s'impose après une telle claque. Lorsque l'on re-rentre, les Italiens d'Aucan ont débuté leur live. Si je ne suis que très moyennement friande de leur musique sur disque, il va sans dire qu'Aucan est un très bon groupe live. La puissance des instruments prend le pas sur les modulations électroniques, leur son est prenant, poisseux, entêtant, et tend parfois vers le doom. Les voix (dieu merci) sont noyées dans la masse mélodique et seules de minimes incursions de synthés entachent un poil l'ensemble. Aucan en fait, c'est comme une bande d'habiles grateux qui voudraient singulariser leur musique à coup de gimmicks électroniques. Ca peut fonctionner, ou pas. 

 

Entre leur flamme punk et le fait d'apprécier leur album en live, Picore a plus que comblé les attentes. Ils ont même dû en souffler plus d'un qui n'étaient pas forcément venu les voir eux à l'origine. Ajouté a cela, la qualité de la prestation d'Aucan et des Idem pas mauvais du tout, vous repartez avec l'impression d'avoir passé une très très bonne soirée. 

 

                          Divan

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commentaires

R
Merci pour ce report, ça donne envie... Picore effectivement ont survolé l'année en terme de noise atmosphérique mais Idem sur album c'est aussi très très bon (ils étaient d'ailleurs passés par JFX<br /> en 2008 avec leur précédent opus).
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