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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 09:41

Sortie : 6 Février 2012

Label : Ninja Tune

Genre : Breakbeat, proto-dubstep

Note : 8/10

 

Même si la critique s’était plutôt enflammée lors de la sortie de Visual Acuity, nous avions préféré rester en retrait. En effet, j’avoue ne pas avoir été conquis par le précédent EP de Raffertie. Il lui manquait encore un certain garde-fou, sa musique n’arrivant jamais à se stabiliser, partant dans tous les sens pour se révéler au final bien trop épuisante pour un organisme humain normalement constitué. La sortie de Mass Appeal n’était donc pas partie pour me convaincre. Mal m’en a pris.

 

L’anglaisBenjamin Stefanski nous sort enfin un putain de maxi, un objet totalement maitrisé qui risque fort de remettre Ninja Tune sur les rails (avec Slugabed qui n’en finit plus de questionner l’électronica). Mass Appeal compte 4 titres et il n’y a rien à jeter dans ce parcours breakbeat prenant un malin plaisir à foutre en l’air toutes les dynamiques dubstep prémâchées.

Tout débute par le fameux Mass Appeal et son breakbeat se focalisant uniquement sur le rythme. Raffertie y ajoute quelques artifices qui auraient pu paraître superfétatoire mais qui au final ne font que renforcer le groove mutant et mental de cet objet futuriste. S’en suit un virage à 90° nous faisant immédiatement trébucher avec plaisir. One Track Mind dévoile une house futuriste fonctionnant sur une ambivalence d’une rare finesse. Raffertie impose un simple son aigu lancinant que l’on se met à suivre négligemment avant de s’y abandonner. En y ajoutant en arrière plan une nappe sombre, il provoque notre écroulement. La bonne idée étant de prolonger le morceau jusqu’à l’oubli. Fascinant.

L’EP se clôture sur deux excellents morceaux malaxant allègrement le dubstep. Brevity impose d’impressionnantes infrabasses sur une voix mécanique. L’approche autant massive que minimaliste et le travail sur la texture des sons ne font qu’appuyer la construction complexe de ce morceau se structurant en deux parties se répondant inlassablement avant la chute abyssale finale. Courage Boy vient achever l’exercice en imposant un dubstep rachitique (explosant littéralement, au passage, le dubstep de chambre de James Blake). La messe est dite.

 

Raffertie frappe fort avec ce Mass Appeal d’une intelligence folle. En se focalisant uniquement sur la texture des sons et sur les respirations indispensables, il livre un EP tout en retenue, un objet autant massif que fragile. La surprise est grande, le résultat sans appel. On attend désormais de pied ferme le premier album de Raffertie prévu dans l’année.

 

http://ninjatune.net/files/images/raffertie/two/5021392704197.jpg

 

par B2B

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commentaires

M
Belle découvert également, et vivement l'album!
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P
Je viens de terminer l'écoute du EP et il est effectivement excellent. Il est vrai que l'esthétique sonore a été vraiment bien travaillée. Merci pour la chronique, il s'agit d'une belle découverte<br /> pour moi.
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