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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 20:02

Sortie : 1er juin 2011

Label : Echomania Netlabel

Genre : IDM, Glitch

Note : 7,5/10

 

On ne s'était pas fourvoyé en espérant pour Echomania un futur prometteur. Le netlabel du Biélorusse Eugene Mitskevich avait jusqu'ici réalisé une compilation et sorti le mois dernier un brillant EP, celui de Klaus Kinski (chroniqué ici). Viens l'heure de la première sortie consistante. J'avais découvert Medkit avec son deuxième album, le très bon et si prononçable Vолокна, paru en 2009 sur Liminal Recs. Même si, à tort, il restera probablement dans l'ombre, le troisième opus du Russe Denis Borisovich est encore meilleur.

 

Artwork type médiéval douteux et titre relatif aux obsessions anxieuses. Bien sûr que si, c'est engageant. Medkit croise le glitch et l'IDM old-school, façonne les flux, les vrille, de façon à retranscrire sa vision des désordres mentaux. L'univers psychique que décrit Obsessive Compulsive Disorder n'a rien d'une morne et noire neurasthénie. C'est l'angoisse nerveuse, l'instabilité psycho-motrice (ainsi que les démons peuplant les mythes moyenâgeux) qui inspirent Medkit. Les beats sont concassés, leur nature évolue du liquide à l'organique, ne reniant pas quelques crissements post-industriels. Les rythmiques ne se réclament pas d'ambitions ultra-violentes, mais se gondolent avec ardeur, se plient et s'arquent sous l'emprise d'impulsions inconnues. Sans paraître noirâtre, le climat de Obsessive Compulsive Disorder se voit traversé de troubles présages. Il n'est pas évident de décrypter les sentiments dont sont porteuses les nappes persistantes. Appréhension, euphorie et folie douce forment un magma étrange et évocateur. L'espace est chargé d'une tension électrique, les mélodies ont beau tituber, une certaine déraison les empêche de faiblir. Malgré, parfois, un surplus d'arpèges synthétiques, Obsessive Compulsive Disorder forme une ensemble saisissant. La trilogie des premiers morceaux plonge dans une bain troublant. Si Disorder ouvre avec délicatesse, l'excellent Hyperkinesis trace des voies houleuses vers des milieux jouxtant la démence, les convulsions du beat évoquant des orbites révulsés. Anorexia Nervosa démarre sur les à-coups d'un disque rayé. Astrale, sa progression est celle de coquilles de noix prises dans un infini vortex. Citons par ailleurs l'instable New Millenium Strigoi, Amalas, Morbus et surtout l'éthéré, lascif et tourmenté Chlordiazepoxide.

 

Medkit est un sacré malade. Il n'empêche que ses qualités créatrices et techniques ont accouché d'un objet jubilatoire, prenant et dérangé, dont les quelques irrégularités s'effacent au vu du niveau général. Disponible ici gratuitement, on déplore déjà le peu de visibilité dont il risque de profiter. Plus d'un oeil devra à l'avenir être porté sur les sorties d'Echomania.

 

cover400

par Manolito

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