Sortie : 9 février 2010
Label : Parlophone
Genre : Electro-pop
Note : 3/10
La scène se répète inlassablement depuis quelques années. J’erre dans une soirée, tout est limpide, lorsqu’un énergumène prend la décision irrévocable de mettre un morceau d’Hot Chip sur la platine. D’un élan commun, la foule se met à sautiller. Totalement hébété, je ne peux m’empêcher de l’ouvrir : "Putain, pas Hot Chip !". Silence dans l’assistance, les têtes pivotent en ma direction et je sens la mienne tomber : "Quoi ! T'aimes pas Hot Chip ?".
Et oui, je n’ai jamais compris le consensus mou entourant ce groupe. Pourtant, j’écoute patiemment chaque nouvel album du quintet dans l’espoir de comprendre pourquoi cette électro-pop facile embrase les foules. Et rebelote en ce début d’année avec la nouvelle galette des nerds londoniens, One Life Stand, qui met la blogosphère en émoi et provoque des érections incontrôlables dans la presse musicale.
One Life Stand débute sous de respectables augures avec l’électro-pop progressive de Thieves In The Night qui finit par emporter le dancefloor dans une vague hédoniste. Mais ce n’est malheureusement qu’un vulgaire faux départ puisqu’on retrouve rapidement ce qui fait la marque de fabrique de la bande, l’alternance entre sautillantes pop-songs prévisibles, Hand Me Down Your Love, et ballades proprettes, Slush. L’ensemble se révèle très/trop calibré et donc facilement appropriable. Sans remettre en cause la production irréprochable de l’album, on ne peut qu’être fatigué par l’utilisation récurrente du vocoder et des sonorités world à la mode (I Feel Better ou l’éponyme One Life Stand).
Le problème de ce LP est son manque de sincérité et de personnalité. Hot Chip se contente de resservir tel quel des sonorités électro maintes fois digérées par nos oreilles. Au final, rien ne surprend l’auditeur tant le territoire est balisé. On est loin de l’électro-pop aboutie de Postal Service ou Junior Boys. Une chose semble cependant sûr : One Life Stand risque fort d’être l’album de la consécration publique tant il est facile d’accès.
Mais restons lucide, cet album ne constitue quand même pas une offense à la musique, il s’écoute distraitement. C’est bien là tout le problème, les médias ont fait d’Hot Chip un groupe "novateur" et important, alors qu’il n’est rien d’autre qu’une simple machine à produire une électro-pop recyclée, donc fatalement recyclable.
par B2B