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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 22:24

Sortie : octobre 2011

Label : Ad Noiseam

Genre : Drum & Bass, Breakcore (pour adultes)

Note : 9/10

 

Il paraît que l'américain Enduser, ou Lynn Standafer pour les intimes, s'est installé en plein plat pays depuis déjà quelques années. Ses fans attendaient des ses nouvelles depuis bien trop longtemps. La sortie du EP 1/3 n'avait pas réussi à les rassasier. Comme on les comprend. Outre ses magistrales sorties sur des labels aussi pointus que Ohm Resistance, Hymen, Ad Noiseam ou le regretté Sublight, Enduser fut l'artisan (avec Submerged aka Kurt Gluck) du succès du projet Blood Of Heroes. Vous l'aurez compris, Enduser est une sacrée pointure. Quand Nicolas Chevreux (Ad Noiseam) me fila le disque au Maschinenfest, il n'omis pas de préciser la mention suivante :

"Tu vas voir, c'est un album surprenant et très mature. Pas du tout calibré pour le dancefloor, très downtempo. Je trouve même qu'il a un côté souful."

Nan mais quel talent de vendeur me suis-je dis. J'étais à ce moment encore bien loin de prendre conscience de posséder là, une véritable bombe addictive.

 

Even Weight est touché par une implacable production. Sa dimension mélodique prend parfois le pas sur la vélocité rythmique du passé. La présence de voix, sensuelles, désinvoltes ou plus vindicatives, apportent effectivement un supplément d'âme. Citons également les illustres inconnus que l'on croisera au gré des tracks : Architect, Karsten Pflum, Hecq.

Even Weight est un manifeste pour l'abandon de soi. Celui qu'on pratique lors de nuits d'errance qui comptent leurs lots d'excès, de rencontres atypiques, de trous noirs, d'envies ambivalentes et d'oppression urbaine. Comme il est délicieux de se laisser avaler par la nuit, la ville et ses néons, même quand l'issue est incertaine.

La drum & bass, tout comme le breakcore, souffre parfois d'une réputation partiellement méritée. La faute aux fans de tuning sur les parkings Cora et à leurs mulets. Ceci n'est pas une dédicace à l'artiste Tony Vairelles (depuis qu'il tire sur des gens). On parle ici de musique. Celle qui lance des fausses pistes rythmiques et des breaks semblables à des parpaings dans la gueule.

Les mélodies, ou l'omniprésence de sphères plus downtempo, ne sont pas là que pour planter vulgairement un décor galvaudé. Elles font partie d'un tout. D'une alliance subtile avec les voix et les vrilles. L'oscillation entre violentes montées de tension et apaisement émotionnel rend l'ensemble encore plus physique, encore plus viscéral. Les fans des heures les plus débridées ne devraient pas rester sur le carreau. Il y a encore moyen de se faire sursauter l'encéphale, un peu sur 7 A.M Fog, mais surtout sur le frénétique Climbing Backwards. Et comme il est bon d'avoir connu la genèse d'une musique qui passe enfin à l'âge adulte, même si elle donne toujours furieusement l'envie de se droguer comme un chien fou. L'écoute répétée de ce tour de force comporte plusieurs risques. Et pas des moindres. Tout d'abord ne plus pouvoir écouter autre chose pour les six mois à venir et surtout, se transformer en un être mutant, à l'identité aussi morcelée que celle qui transpire sur le superbe artwork.

 

Ad Noiseam peut se réjouir. Même si le dubstep y fait parfois office de fond de commerce. Il est probablement le label qui aujourd'hui ne saurait se satisfaire d'un repos à l'ombre d'une fan base. Les sorties de Semiomime (ici) et de Enduser en sont les dignes exemples indispensables. Et elles donnent à tout un pan de musiques en jachère, un vent ré-génératif non négligeable. Indispensable cette année, et pour celles à venir.

 

enduser.jpg

par Ed Loxapac

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commentaires

B
Très très très bon ! Heureux de voir que le breakcore n'est pas mort.
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B
<br /> Ah c'est bon ça !!! C'est beau, ça envoie, ça ramone même un peu, du tout bon quoi !!!<br /> <br /> <br />
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