Sortie : 8 mars 2010
Label : Southern Fried Records
Genre : Turbine italienne
Note : 1/10
Le duo Italien Crookers, formé par Phra et Bot, n’a jamais été reconnu pour la finesse de ses mélodies et sa maîtrise du beat. Crookers est surtout une machine à faire sauter les teenagers dans tous les sens et principalement contre les murs. Pourtant, les Italiens ont parfois su parler directement à nos jambes avec des tracks rentre-dedans efficaces (le remix du Bad Runner de Brodinski). Depuis deux ans, tout le monde s’arrache leurs "talents" de producteurs ce qui fait qu’ils ont sorti peu de morceaux persos hormis un Day’N’Nite potache avec Kid Cudi.
Ce serait mentir que d’affirmer que la sortie de Tons Of Friends était attendue chez Chroniques électroniques et pourtant, nous lui avons octroyé une chance de se défendre.
Tons Of Friends débarque avec une liste de featurings impressionnante et c’est au final déstabilisant car aucun morceau ne permet de prendre vraiment le pouls du duo. Il aurait été de bon ton que les Italiens puissent nous offrir quelques titres sans voix, histoire de voir ce qu’ils ont vraiment dans le bide. Tous ces featurings semblent seulement là pour cacher la faiblesse de l’ensemble car soyons clair, Tons Of Friends est un cataclysme pour les oreilles. S’écouter les 20 titres d’une traite relève de la torture.
Crookers se complait dans une électro vulgaire et épuisante suintant le tuning du pauvre. Ca se veut ghetto mais ça s’enlise dans un bling-bling en plastique. Hormis l’efficace We Love Animals avec Soulwax, l’anxiogène Park The Truck avec Spank Rock et la folk-électro minimaliste de Lone White Wolf avec Tim Burgess le reste est affligeant de médiocrité. Crookers se perd trop souvent dans des gimmicks 90’s (sirène,…) déjà insupportable à l’époque. Nous avons ainsi les aventures de Crookers découvrant le dubstep sur Hip Hop Changed et le souk sur Birthday Bash. On pensait avoir connu le pire avec le hip-hop TF1 des Black Eyed Peas mais Put Your Hands On Me dépasse allègrement les bornes. Ok, c’est décomplexé, mais à ce niveau là, c’est tout simplement flippant. La palme du néant revenant au Cooler Couleur avec Yelle faisant passer les génériques du Club Dorothée pour de la musique de chambre.
Crookers livre un album détestable, une sorte de "musique" de fête foraine. Qu’on puisse s’éclater dessus à 15 ans lors d’une boum, soit. Passé cet âge, il va être difficile de tenir tant la turbine fait mal aux oreilles. C’est sans doute une question de fréquences, passé l’âge adulte, on ne peut plus entendre certains sons et Crookers semblent prendre un malin plaisir à nous faire du mal.