Sortie : décembre 2009
Label : Deepstep
Genre : Dubstep, IDM
Note : 8/10
On ne sait pas grand chose d'Autopilot, si ce n'est que ce producteur de dubstep est originaire de Philadelphie et qu'il œuvre dans l'électronique depuis une dizaine d'années. Productif, le bonhomme a sorti depuis cet été un album et trois maxis (et le petit dernier ne saurait tarder) sur son netlabel Deepstep. Il est toujours accompagné de Kochlear, guitariste et partenaire qui signe avec lui plusieurs titres et gère les artworks.
Autant prévenir : Biohazard a l'étrange capacité de pulvériser vos fenêtres et de vous cisailler les chevilles. Difficilement restreinte au dubstep, la musique d'Autopilot verse dans une IDM tortueuse et retorse. Chaque morceau progresse vers des zones de plus en plus dévastées. Un glitch abrasif ronge les basslines jusqu'au sang, les basses se dressent, colossales, et la guitare rêche de Kochlear finit d'embraser ce qu'il reste du paysage. Mais là où Autopilot est redoutable, c'est lorsqu'il injecte à ses pistes des phrases très mélodiques, des nappes ouatées qui agissent comme de véritables poisons sur nos sens, pour mieux les concasser sous des torrents de breaks.
L'EP s'ouvre sur Less Talk, More Bass - difficile de faire plus explicite. Les boucles lancinantes et les tourbillons d'échos de voix féminines évoluent en accéléré, donnant lieu à la bande-son idéale d'une transe particulièrement anxiogène. Le second morceau, Biohazard, dépeint un ciel d'orage synthétique, hérissé de distorsions de guitare et pétri de basses sans fond. Dans un registre plus hypnotique, Autopilot pose sur le beat syncopé de Household Symphony une mélodie lumineuse, envahie de textures inquiétantes. S'enclenche alors Pacifist Knife Fight, un sommet de virulence où s'entrechoquent des arpèges de piano, des crissement de guitare et des basses d'une amplitude folle. Le très beau final Arcade Sex s'ouvre de façon plutôt surprenante sur des synthés un brin vintage pour évoluer vers des territoires beaucoup plus tourmentés, où des nappes éclatantes subissent de violentes déflagrations.
Autopilot sait décidément comment infiltrer le cerveau et troubler l'oreille, Biohazard est un maxi rugueux et pénétrant. De plus, l'Américain laisse le choix du prix de téléchargement de ses disques. A votre bon cœur, c'est ici que ça se passe.