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21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 23:10

Sortie : Janvier 2012

Label : Self-release

Genre : Piu-Piu, Beat & Bass, Electro-Hip-Hop surgelé

Note : 7,5/10


Piou Piou ? Définissons ce genre musicale, qui emprunte son nom d'une blague francophone référant aux sons des lasers de Star Wars. Revenons brièvement à Los Angeles, où le manifeste s'écrit aux alentours de 2003, par le prophète Flying Lotus et ses apôtres tels que Dibiase ou les beatmakers du label Stone Throw. Naît alors sur la Côte Ouest américaine, une alternative au G-Funk, un Hip-Hop relativement plus frais et aérien qui empreinte au jazz ses structures et à l'éléctro ses timbres, accompagné de kicks-bass qui saturent la mélodie en arrière plan. En Europe, on parlera de musique Lo-Fi avec ses sons 8-bit et d'une musique rythmiquement proche du Dubstep. Flying Lotus utilisera un terme plus sérieux : « Beat & Bass », terme un peu barbare affilié à son label Brainfeeder. Le Piu Piu manifesto est complet ici.

C'est à Montreal dans les soirées Artbeat que le thème « Piou Piou » est inventé par Vlooper, beatmaker occasionnel pour Alaclair Ensemble, collectif revendiquant le style appelé aussi post-rigodon ou shroom-rap. Le collectif réunit trois rappeurs Eman, Maybe Watson et KenLo, aussi aux instrus accompagné de Mash, avec parfois Claude Bégin au chant. Ses 6 membres aux allures de Fluos Kids dépravés, sortent cette année leur 3ème LP uniquement instrumental hormis le track Dest En Nouess.

On s'imagine, dès les premiers morceaux, en été, une glace à l'eau dans la main, illustrant un paradoxe entre un album d'hiver et l’apparition des premiers rayons de soleil faisant fondre les glaces éternelles des monts canadiens. L'album se révèle entre un fake du lotus volant dont ils reprennent plusieurs gimmicks, et une perle d'humour québécois orné de simplicité et de décalage : la basse du morceau Brother Jacques reprend comme indiqué la mélodie de Frère Jacques, et des extraits audio parsemés d'absurde (j'en ai appris ainsi plus sur la localisation des Colibris au Canada). L'album est homogène et coule comme un long fleuve tranquille, point aussi positif que négatif, ayant toujours reproché moi même au Hip-Hop d'être parfois trop linéaire. Le tout se révèle assez jouissif, oscillant entre beats bien fats et grassouillets, comme le morceau Hustle Tard ou Shuffle (qui est pour moi le meilleur morceau de l'album), et des morceaux plus soul, rétro et purement Piou Piou, aboutissant dans Post-Rigodon. Les synthés rétros dignes de ton jeu préféré des années 80, te rendront nostalgique. Un petit côté noisy et crade se révèle, contrastant le côté « trop » plastique des timbres.

La tête bat la mesure, la construction de l'album est très soignée et ses 45 minutes passent rapidement, nous donnant envie de réécouter immédiatement leurs bonbons glacés fondre dans la gorge. C'est lumineux et coloré, teinté de cynisme. Un album qui se rattache a une facette du hip-hop actuel, prônant les libertés et l'amour du quotidien. On l'écoute dans le bus, en regardant mélancoliquement les paysages urbains qui défilent. Le manque de profondeur artistique provoquera probablement dans moins d'un mois l'oubli général. Mais au moins j'aurais consumé un plaisir éphémère. Il faut bien commencer l'année avec une première chronique, elle est d'une neige réchauffante provenant tout droit du pays des Caribous (à suivre avec attention à l'avenir en matière de rap).

Etant tout de même assez accessible, l'album ennuiera comme à son habitude les réfractaires à la Los Angeles touch, les instrus étant finalement purement typique. Mais l'exercice de style est réussi, convaincant avec des productions efficaces et légères laissant de marbre les moins novices, et à mettre au même niveau que les plus grands beatmakers californiens. Cerise sur le gâteau l'album est disponible gratuitement ici.

 

http://f0.bcbits.com/z/30/97/3097197452-1.png

par Pneu Rouillé

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commentaires

C
YO! Vive les colibris!
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C
définissons ce genre musical, et respectons l'orthographe...
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R
Merci bien !
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P
Oui c'est le même. Tu peux trouver à cette adresse tous les albums du collectif gratuitement : http://alaclair.com/musique/.
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R
Le Kenlo en question ne serait-il pas l'excellent KenLo Craqnuques du label Error Broadcast ? Si oui merci pour la découverte, je m'en vais écouter ça avec attention.
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