Sortie : septembre 2009
Label : Ultimate Dilemma
Zero 7 me rappelle deux souvenirs inoubliables. Le premier aux Eurockéennes 2004, un concert magique sur la plage pour la tournée de leur deuxième album When It Falls, avec deux chanteuses dont la charmante Sia Furler, envoûtant la foule. Le second au Pukkelpop 2006 dans un regristre beaucoup plus électro avec le guitariste Jose Gonzales en classieux invité sur scène ainsi que sur le disque The Garden. Depuis 2001, Sam Hardaker et Henry Binns ont su créer des ballades pop avec une légère touche électro parfois ensorcelante.
Ce nouvel album n'a toutefois pas la justesse des précédents longs formats. Si la fameuse roulette de Zidane leur a inspiré le titre pivot de ce disque, Everything Up (Zizou), leur musique n'a pas la fluidité et le génie du footballeur français. Leur pop présente plusieurs facettes. Une assez classique, avec les jolis Swing et Pop Art Blue, et une plus électro avec le réussi Mr Mcgee et les moins heureux Sleeper et Medicine Man. Sur ces derniers, Eska Mtungwazi assure correctement le chant, mais la relève de Sia Furler, congédié du groupe pour l'occasion, n'est pas facile à assurer. Sa voix viendra d'ailleurs s'intégrer difficilement dans ce disque - sauf sur The Road -, à l'inverse de celle de Martha Tilston, aussi invitée d'honneur, qui semble beaucoup plus dans le ton.
Il y a enfin un troisième visage dans ce quatrième album de Zero 7. Une carte totalement électro due à l'intégration de titres produits par Ingrid Eto et Kling pour un side project. Quatre titres intéressants mais situés bizarrement dans la tracklist. Il y a ce Count Me Out d'ouverture, puis trois morceaux placés plutôt en fin de disque. Deux titres ambient, riches en nappes onctueuses et en voix malaxées, qui trouvent difficilement leur place avec le reste. Enfin, le All Of Us final démontre ce que devrait faire ces Anglais : une pop hybride s'étirant en longueur et en expérimentation avec à la fois le côté soyeux de leurs mélodies, du groove et de l'originalité. Sans aucun doute, le meilleur passage de ce Yeah Ghost.
Passé la déception, ce disque révèle quelques bons moments pop, mais le meilleur de Zero 7 est derrière eux s'ils ne plongent pas dans une veine réellement nouvelle qu'ils touchent du doigt sans s'y jeter complètement.