Sortie : 15 septembre 2009
Label : Versatile
Rares sont les artistes electro à jouir d'une telle reconnaissance. Joakim fait partie de ces DJ-producteurs adoubés autant par le public que par les professionnels. Il faut dire que le monsieur possède un solide bagage. Depuis 10 ans, il officie dans les arcanes du milieu. Fondateur du label Tigersushi et déjà auteur de trois albums dont le réussi Monsters & Silly Songs en 2007, Joakim est surtout connu du grand public pour ses excellents remixs electro. Il faut dire que le mec sait fusionner les styles (electronica, hip-hop, techno, jazz, etc) avec brio.
Il est donc de retour avec son 4e opus sur le label !K7 : Milky Ways. Comme à son habitude, il semble prendre un plaisir malin à déjouer les codes pour mieux s'amuser avec les oreilles de l'auditeur. Milky Ways est un album protéiforme complexe qui dévoile ses secrets après moult écoutes.
Les trois premiers titres sont pour le moins déroutant. La disco nourrit à la ligne de basse "made in Moroder" d'Ad Me et le krautrock retro-cheap de Fly Like An Apple laissent un regrettable sentiment d'inachevé. C'est d'autant plus étrange de la part d'un bonhomme qu'on sait bien plus perfectionniste. Heureusement la suite promet de belles errances électroniques. Les démons de LCD Soundsystem hantent la post-disco de Spiders. On sent Joakim en plein revival disco, mais à la différence de ses congénères qui ne jurent plus que par la space-disco, il préfère l'aspect déviant de ce style. Ainsi, Love & Romance & Special Person commence comme un tube new-wave avant de finir dans un délire disco aérien.
Bien qu'avant tout électronique, on sent bien que c'est le coté instrumental qui pose les fondations de Milky Ways. Glossy Papers a beau avoir les apparences d'une ballade electro-pop désabusée, son explosion finale avec ses guitares puissantes est des plus réussie.
Ce nouvel opus n'arrive pourtant pas à convaincre totalement. Il manque ce supplément d'âme nécessaire pour que chacun puisse s'approprier cet album complexe. Joakim semble surtout avoir livré un LP personnel qui risque d'en dérouter plus d'un. Malgré cela, Milky Ways mérite d'être lentement apprivoiser ne serait-ce que pour ses sonorités loin des productions actuelles.