Année : 2009
Label : Border Community
Genre : Techno aérienne
Note : 6,5/10
Nathan Fake est-il un branleur ? Au vu de son dernier album, on est en droit de se poser la question. Seulement 6 titres pour 33 min, ça fait quelque peu vache maigre. Autant dire qu'avec ce rachitisme, le jeune Nathan a intérêt à assurer.
En 2006, il nous avait surpris avec un aérien et psyché premier LP Drowning In A Sea Of Love. C'était la grande époque de Border Community, le label de James Holden. On prévoyait déjà le retour d'une techno-trancey et l'immense remix d'Holden du The Sky Was Pink de Nathan Fake avait terrassé plus d'un auditeur.
Nathan Fake revient avec un album résolument trippant dont la principale nouveauté est la prépondérance d'une rythmique techno. Mais rien n'est simple ici puisqu'il s'agit plus d'une techno-IDM souvent aérienne et parfois groovy, une sorte de Boards Of Canada version binaire. Les rythmiques sont speed, limite bourrines mais les tracks sont toujours atténués par des basses filtrées.
Le morceau d'ouverture, The Turtle, ne caresse pas l'auditeur dans le sens du poil avec sa structure inversée. Il part immédiatement dans une techno puissante, les cuts s'enchaînent avant une redescente progressive. Basic Mountain permet de retrouver le Nathan Fake du premier LP avec sa montée aérienne qui n'en finit plus avant une descente blindée d'interférences. Le morceau phare d'Hard Islands est sans contestation possible le bien nommé Castle Rising. 9 min totalement jouissive d'une techno-IDM qui risque de provoquer des syncopes sur le dancefloor étant donné le nombre de cuts, la quantité de sons superposés et surtout le final qui déconstruit tout l'édifice en donnant l'impression d'un combat laser Star Wars VS Bugcore.
Passé ses trois tracks d'ouverture, la suite se fait moins pertinente. Les nappes de Narrier font vaguement penser à du Clarke version happy pendant que Fentiger rempli trop prévisiblement le cahier des charges Border Community.
Avec Hard Islands, Nathan Fake ne convainc qu'à moitié. Le mec ne s'est pas vraiment foulé. Quelques pistes supplémentaires auraient été indéniablement nécessaires pour mieux apprécier le voyage. On reste frustré de ce vol bien trop court.