Sortie : 12 juillet 2011
Label : Sub Pop
Genre : Chill-wave, électro-pop aérienne
Note : 6/10
L’esthétique chill-wave, apparut il y a une petite poignée d'années, nous revient tel un boomerang chaque été. Musique hautement contextuelle, ne pouvant s’apprécier à sa juste valeur que lors de journées caniculaires passées sur la plage, la chill-wave n’est rien d’autre qu’une musique aux relents élégiaques. L’Américain Ernest Greene, aka Washed Out, avait agréablement surpris son petit monde via un Life Of Leisure suintant la crème solaire, indice 50. Toute une scène s’est ainsi ouverte, pour le meilleur (Active Child) comme pour le pire (le dernier album de Toro Y Moi). Revoilà Washed Out avec un premier véritable album, Within and Without.
Ode à une adolescence fantasmée, les 9 morceaux de l’album sont une invitation à la paresse juvénile. Pas étonnant d’y déceler l’influence de M83 sur un Eyes By Closed du plus bel effet. Parcouru d’un bout à l’autre par toute une esthétique 80’s, on aurait pu craindre la faute de goût impardonnable. Et bien non. Ernest Greene connaît les pièges de cette décennie trop souvent infréquentable et arrive à en saisir les meilleurs effets sans tomber dans l’hommage désuet. On pourra tout de même lui reprocher certaines erreurs comme cette surenchère de violons sur un Far Away un brin trop balourd.
Within and Without permet de retrouver ces rythmiques alanguies, ces reverbs permanents, ces sonorités s’étirant et cette voix lointaine nous plongeant immédiatement dans une atmosphère apaisée. Pour raccourcir, on pourra toujours prétendre que Washed Out c’est plus Calvi On The Rocks que Carnaval de Dunkerque. On ne peut décemment pas occulter le fait que c’est de la musique aérienne souvent niaise, un brin trop branchouille. Mais quand c’est fait avec autant de naïveté, on finit par y être sensible. Le plus étonnant dans ce Within and Without est son absence de silence. C’est tellement flagrant qu’on y décèle la volonté de ne jamais laisser l’auditeur se perdre dans ses songes. La musique de Washed Out est un partenaire ne lâchant jamais votre main et vous accompagnant lentement au pieu. Car il est clair que Within and Without est un album fait pour baiser… mais mollement. Il est d’ailleurs étrange de remarquer que l’album va decrescendo comme annonçant une petite mort. A moins que ce ne soit la fin de l’été qui se profile déjà.
Washed Out ne nous promet rien d’autre qu’un été langoureux et son Within and Without est en soit une jolie promesse. Il n’en demeure pas moins que cela reste une musique purement contextuelle qui, une fois sortie de son cadre, a tendance à se révéler trop béate pour marquer les esprits.
par B2B