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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 16:42

Sortie : septembre 2011

Label : Ugly Edits

Genre : House originelle

Note : 9/10

 

Depuis 2002 que Theo Parrish sort ses  fameux Ugly Edits en vinyle 12’ des plus confidentiels, ceux-ci ont eu le temps de devenir collector et relativement inaccessibles. Ce Uget en compile un certain nombre en deux volumes irrésistiblement old-school plongeant ses racines dans le disco, le funk et la soul, qui fait honneur à la véritable house music.

 

La house est peut-être le seul courant des musiques électroniques à ne pas avoir ostensiblement mis de côté l’influence fondamentale de la black music américaine des années 50-70, et l’origine historique du deejaying dans les warehouses de New-York, Chicago ou Detroit, prolongements sauvages de clubs de jazz devenus déjà trop sages. Mieux que personne, Theo Parrish incarne cet esprit soulful, moite et sexy, qui fait le charme des rares disques de véritable house, celle des origines, avant la dance des années 90 et la récupération du son house par les radios de masse et les opportunistes de tous poils. Point donc de dépaysement, d’expérimentation ou de renouveau ici, mais plutôt un retour en arrière, un regard jeté sur un âge d’or musical à la mythologie inépuisable.

Tout dans son Uget invite à la danse, à l’envie de frottement de corps soudain trop seuls, aux paillettes des nuits blanches  et aux bulles du champagne. Le style d’ensemble ressemble à un mix de Larry Levan au Paradise Garage, aux meilleures compositions de Sylvester, Inner Life,  George Clinton, Funkadelic ou Marshall Jefferson. Vus de plus près, chacun de ces edits, instrumentaux pour la plupart, sont de petits bijoux de groove total et instantané. Dès le premier titre, on est invité à plonger sa tête dans les étoiles, fermer les yeux, et danser encore et toujours. Never let U go nous plonge directement dans une disco latino ultra-festive et cuivrée de trompettes, quand The Love I lost s’appuie sur une disco de très belle facture. Première tuerie du disque, Yeah yeah yeah vaut à lui seul tous les superlatifs du monde : sa disco-soul lascive et enfumée, fortement érotisée, est une merveille de groove (nan mais écoutez-moi ce kick bon Dieu !), sur laquelle Theo Parrish s’amuse à jouer avec les craquements du vinyle pour les rendre partie intégrante du morceau. C’est ce son qui a hissé Theo Parrish au rang des meilleurs beatmakers house (avec, au pif, un Moodymann), cette couleur vinyle profonde et pleine de chaleur, au grain palpable, tangible, qui rappelle qu’il y a finalement de l’humain derrière les platines.

Le morceau Pretty Flower est un magnifique edit soul, transcendé par un solo de saxo évocateur, quand Got a Match s’appuie sur un funk extrêmement robotique, qui ne va pas sans rappeler certains aspects des travaux de Giorgio Moroder. Get on down est un énorme edit disco-funk ultra-classique, mais à l’efficacité totalement imparable, à vous en coller une banane pour la journée. Et ainsi de suite, la tracklist n’étant qu’une suite continue de perfection. Pas un morceau n’ennuie, ou ne donne envie d’être sauté (hormis peut-être Shave Mister, un tantinet discutable), et malgré sa longueur, ces deux disques s’écoulent parfaitement sans jamais lasser. Le résultat sera toujours et encore le même : le sourire retrouvé.

 

Personne mieux que Theo Parrish n’aurait su faire revivre toutes ces perles de la black music, et les magnifier ainsi au travers d’une house grandiose, pleine de joie et éprise de liberté : liberté de vivre, de ne pas travailler, de danser et danser encore en cette nuit de fête que l’on espère infinie. Si vous n’aimez pas ce disque, ne cherchez pas : vous n’aimez pas la house ! Yes, Uget.

 

http://pitchfork-cdn.s3.amazonaws.com/albums/17084/cover-homepage_large.jpg

par Pingouin Anonyme

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commentaires

B
Je suis en train de me l'écouter là, et ça égaye ma fin de journée. J'ai les jambes qui bougent toutes seules là !
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