Sortie : juin 2010
Label : Ultimae
Genre : Ambient Psyché, Electronica, Live
Note : 7,5/10
Le projet H.U.V.A Network résulte de la rencontre entre deux illustres pensionnaires de la maison lyonnaise Ultimae : Vincent Villuis (AES Dana) et Magnus Birgersson (Solar Fields). Après le superbe Distances paru en 2004, le duo livrait l'année dernière le superbe Ephemeris. Le son unique de ce projet ambitieux est radicalement différent de celui qu'ils composent en solo. Résolument downtempo, leur musique progressive navigue aux confins du trip-hop, de l'ambient et de l'électronica.
Le célèbre festival anglais est plus connu pour abriter les ténors de la brit pop et de l'indé mainstream plutôt que les artistes underground de la crème électronique. En l'an de grace 2005, ceux qui se pressaient pour assister au set anémique de Coldplay ou de Keane purent aussi embarquer pour l'odyssée live proposée par H.U.V.A Network. Ils y jouèrent Distances pratiquement en intégralité. Les textures issues des synthés enveloppèrent probablement un auditoire médusé par tant de fluidité tandis que le travail des batteries lorgnait du côté du trip-hop et d'une drum'n bass downtempo. On commence doucement avec l'intro et Time Circles, véritables rampes de lancement avant de décoller grâce à Moon Town et Processing Lights vers des galaxies luxuriantes et bienfaisantes. Mais les choses sérieuses commencent réellement à partir du moment où les exceptionnels Access To The Long Fields, Indigo Room et Distances diffusent leurs radiations progressives et hypnotiques. Les crescendos sont divinement maîtrisés. Les deux grosses pointures d'Ultimae ont le don de nous faire vivre des expériences proches de la méditation, entre conscience et coma, où les éléments se déchaînent pour finalement rapprocher l'humain de son environnement et de ses propres contrées. J'imagine le public les yeux grands ouverts et la bouche béante devant, ce qui fut probablement une expérience titanesque. Quoi d'autre que le chamanique Rain Geometries, et ses guitares liquides sous fond de trames orientales, et Overload pouvaient mieux conclure cette promenade en amnésie ?
Première réalisation de l'ére du digifile pour Ultimae, ce disque fera surtout office d'objet de collection pour les habitués du label et ceux qui s'étaient déjà profondément immergés dans Distances. On regrettera peut-être de ne pas pleinement saisir l'atmosphère qui entoura ce live. L'expérience mérite en tous cas pour tous d'être vécue.
par Ed Loxapac