Année : 2009
Label : Eskimo Recordings
Genre : Nu-disco
Note : 7/10
La Norvège a musicalement le vent en poupe depuis quelques années. Faut dire qu'il n'y pas grand chose à faire là-haut à part squatter sur des machines pour en sortir des sons intéressants. Nos deux compères Lindstrom et Prins Thomas s'en donnent donc régulièrement à coeur-joie pour nous sortir des albums totalement anachroniques. Des deux gaziers, c'est surtout Lindstrom que le public connaît, faut bien avouer que personne n'a jamais réussi à se remettre de la bombe trancey I Feel Space.
Arrive donc le nouveau poulain du duo sporadique : II, qui fait suite au premier LP éponyme. Bienvenue en terre space-disco. Hein ? La space-disco c'est ce son improbable des 70's qui mélange synthés, thèmes de science-fiction et rythmiques lentes. Remis au goût du jour, on peut appeler ça de la deep-house gonflée au sexe.
Ce nouvel opus est un hommage à ce style naïf, kitsch. Ca s'écoute sans s'entendre et pourtant ça fait monter sévèrement la sève. Cet album sent diaboliquement le sexe, c'est une offense à Christine Boutin. La recette est toute simple : on cale un bpm à 110, on rajoute une petite nappe ambient, des bruits aériens (Rothaus), une ambiance plage et sable fin (For Ett Slikk Og Ingenting) et on soupoudre le tout avec des petites notes faciles de synthés. C'est basique ? Oui ! Et bien entendu, il faut faire durer le plaisir avec des morceaux de 10 minutes qui s'enchaînent.
Résultat : on en ressort moite.
Ce n'est pas un album pour danser mais un album pour faire l'amour. Ca rappelle parfois les bonnes vieilles BO des films érotiques italiens de Joe d'Amato (mais si, vous connaissez : ça se passe toujours dans un château avec une servante prude qui découvre le sexe dans les bras velus d'un moustachu). C'est donc un objet totalement dispensable pour les célibataires mais chaudement recommandé pour les autres. Au bout du compte, pour une fois, la musique compte moins que son objectif.