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  • : Chroniques électroniques - Chroniques de disques, de concerts, de festivals, de soirées de musiques électroniques, rap et bien d'autres...
  • : Au confluent des musiques électroniques, du rap et des autres styles, ce blog, ouvert et curieux. Chroniques de l'actualité des sorties IDM, électronica, ambient, techno, house, dubstep, rap et bien d'autres encore...
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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 13:41

Sortie : 8 février 2010
Label : Citizen Records

Genre : Turbine électro putassière

Note : 3/10


Jahcoozi est un projet berlinois jouissant d’une notoriété certaine outre-Rhin. Le combo allemand est en fait un trio se composant d’une bondissante chanteuse sri-lankaise, Sasha Perera, d’un musicien de Tel Aviv, Oren Gerlitz, et d’un producteur allemand, Robot Koch. Le métissage est d’or et déjà consommé sur le papier. Jahcoozi a sorti de nombreuses galettes sur Kitty Yo et est apparu sur des compil' Ninja Tunes. Le CV semble idéal, il ne reste plus qu’à plonger dans l’univers de Barbed Wire, nouvel EP à sortir chez les Dijonnais de Citizen Records.

 

Le cocktail Jahcoozi est une furieuse bacchanale où copulent electro, ragga, hip-hop et rythmiques tribales, le tout dans un esprit punk. A ce petit jeu là, deux possibilités s’offrent à l’auditeur : soit la sauce prend et on se met à pousser dangereusement le volume, soit l’impression de se faire ramoner le cerveau s’impose. Malheureusement, Barbed Wire se révèle être rapidement fatigant. La faute à un mauvais goût pleinement assumé. Que ce soit avec l’électro tribale, blindée de sonorités futuristes, de l’éponyme Barbed Wire, ou bien avec le tristement daté Watching You, rien n’y fait, on se sent dans un terrain terriblement connu et banalisé depuis quelques années. Seul le dubstep concassé de Ting Ting sort facilement son épingle du jeu en rappelant l’univers vidéo-ludique d’Hudson Mohawke. Mais les remixs de Tepr et Housemeister clôturant l’exercice font salement penser aux meetings de tuning sur le parking du Cora de Roubaix.

 

En imposant un métissage putassier, Jahcoozi rate le côche et signe un EP épuisant.


http://i1.soundcloud.com/artworks-000000622981-se2xc1-crop.jpg

par B2B
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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 11:02

Sortie : janvier 2010

Label : Bax Records – Under Cover

Genre : Rap instrumental scratché

Note : 7


La trajectoire de Liléa Narrative a été marquée par sa présence à divers festivals : Nördik Impakt en 2006, dans sa ville Caen, les Transmusicales l'année suivante et le Printemps de Bourges encore un an après. Il a entre temps sorti l'album Nouvelle Chair en 2007 qui a reçu un succès d'estime. Le producteur sort aujourd'hui un album dans une veine principalement rap instrumental d'une rare maturité. Les titres aux boucles variées et finement ciselées sont baignées de scratchs généreux qui démarquent aussi ce projet de certaines références lorgnant plus vers l'électro. Quelques samples et les sons scratchés apportent de nombreuses interventions vocales diversifiant d'autant le propos. Fother Mucker semble ainsi bien loin d'être instrumental ! Mais Lilea Narrative invite aussi deux MC pour renforcer cette tonalité. Il y a tout d'abord Napoleon Maddox du groupe IsWhat!? (dont le récent album est chroniqué ici) qui pose son flow chantant sur Transport. Puis Perseph One, venue de Houston, pour une touche de féminité sur Hill House.

Ce disque a une certaine force brute, il vient vous interpeller par ces beats chaloupés, par les nombreuses voix disséminés au long des pistes, par des samples discrets qui posent une ambiance plus calme dans l'excitation ambiante. Sur Le Chant Des Silhouettes, le Caennais mélange ces rythmiques syncopées, un découpage millimétrés des boucles, quelques scratchs énervés, le tout sur un fond de clavier groovy tranquille. Un parfait dosage ! Et si ce dosage fait clairement penser aux recettes de DJ Shadow, la comparaison s'accentue avec Max Renn dans un style plus mesuré.

Après Audioclockers l'an passé (chroniqué ici), Echantillodrome est une nouvelle bonne surprise venue de producteurs français dans un esprit rap sans œillère.

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/6/2/0/3298490005026.jpg

par Tahiti Raph

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 19:37
Sortie : décembre 2009
Label : Impulsive Art

Les deux Allemands Danny Prusseit et Toni Polkowski s'unissent en 2001 pour former Atmogat. Apparus sur des compilations de labels pointus comme Tympanik Audio ou Crazy Language, c'est le très jeune label grec Impulsive Art qui leur permet de sortir leur premier et prometteur album : Trigger Event.

Si l'on en croit ce qui est inscrit sur leur myspace, Atmogat n'apprécie pas vraiment que l'on catalogue ou tente éperdument de décrire leur musique. On va donc prendre le minimum de risques. Chroniques électroniques a pour habitude de ménager les egos...
Trigger Event est pourtant un excellent album d'IDM, sans concessions, qui puise son inspiration dans tout un héritage de compositions électroniques cérébrales et expérimentales.
On pense un peu à deux autres duos, Autechre et plus particulièrement Funckarma. Les habitués du label Tympanik verront peut être quant à eux, des similitudes avec les récents travaux du jeune [Haven] (chronique ici).
L'oreille avertie constatera une approche plus minimaliste des morceaux que chez les pré-cités.
Le terme minimaliste n'a ici aucun caractère péjoratif. Il est juste placé là par mon humble plume, pour constater que le son d'Atmogat ne souffre d'aucune surcharge et a pour vocation d'aller à l'essentiel, sans fioritures ni graisses superflues.
Mais il y a effectivement quelque chose de nonchalant dans l'évolution des morceaux et de la mélodie.
La musique d'Atmogat trouve toute sa densité et toute son amplitude dans le travail des contrastes, la variation des textures et dans l'utilisation du glitch.
Les basses semblent avoir été enregistrées dans un entrepôt poisseux, ce qui donne une dimension encore plus sombre à cet album. On peut aussi apercevoir de temps en temps un piano spectral, entamant un dialogue plaintif avec des nappes de synthés profondes et des beats pluvieux, comme sur l'excellent Berlin 4 AM.
Les sonorités "bleepiennes" rappellent quant à elles, l'âge d'or d'une IDM, visiblement et fort heureusement encore bien vivante.
Atmogat touche l'apogée de son art sur l'exceptionnel et élastique Turok. Des morceaux comme Melophase, Sleepless, Next Riot ou encore le quelque peu tribal Indian Summer sont, eux aussi, dignes du plus grand intérêt.
Définitivement très inspirés, Atmogat s'offre le luxe de faire intervenir l'artiste le plus inventif et  le plus avant-gardiste en matière d'IDM de demain, le génial Access To Arasaka, qui offre sa brillante relecture du déjà très bon Berlin 4 AM.

Réjouissons nous de compter un duo à suivre de plus. Trigger Event est un très bon album qui laisse augurer du meilleur. L'émergence de ce nouveau label est elle aussi à saluer. La Grèce qui avait déjà enfanté l'excellent Spectraliquid laisse aujourd'hui place au prometteur Impulsive Art. Il y a fort à parier que nous reparlerons très bientôt de tout ce petit monde.

http://www.adnoiseam.net/store/images/atmogat-trigger_event.jpg
par Ed Loxapac
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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 16:36

Sortie : 8 fevrier 2010
Label : Planet µ


Greg Feldwick
alias Slugabed ne fait pas dans les napperons. Le premier EP de cet Anglais, Ultra Heat Treated, est un condensé de basses vengeresses et de cyber-funk découpé au laser. Avec 6 titres en pelotes de nerfs, on comprend ce qui à poussé Planet µ à signer le bonhomme. Les mélodies sont fracturées à coup de breaks cassants, et les basses décrivent des sinusoïdes abruptes, comme montées sur des montagnes russes. Entre deux détonations, Slugabed laisse de la place à des modulations plus douces qui dessinent de mystérieux motifs sur le chaos ambient. Tous les titres ne méritent cependant pas la même attention, et ce Ultra Heat Treated EP n'a rien en soi de bien révolutionnaire. Mais quand on voit qu'une écoute au casque parvient à vous soustraire de toute aptitude à penser, tant les beats dévastateurs lacèrent méticuleusement le cerveau, cela suffit à rendre le personnage tout à fait sympathique.
L'éponyme Ultra Heat Treated introduit le maxi comme une poignée de main vous broierait gentiment les phalanges. Voilà un morceau qui nous rappelle ce que le bon vieux dubstep - celui qui tabasse dur - a de jouissif. Les breaks concassés et les flashs de synthés ne sont pas d'ailleurs sans évoquer un certain Rusko. Le très bon Quantum Leap alterne entre des plages d'une mélodie indolente et des moments de vertige pur, lorsque les basses s'entêtent à redécorer le paysage de crevasses immenses. Slugabed clôt le maxi sur son meilleur titre, le génial Titans, dans une veine plus abstract hip-hop.

Le dubstep évoluant vers des contrées de plus en plus cérébrales, il est toujours agréable de revenir vers ce qui l'a d'abord propulsé : des basses et beaucoup d'énergie. Ultra Heat Treated EP en est gorgé jusqu'à la moelle, et bien qu'inégal, il serait dommage de ne pas en profiter.

 

http://warfacelx.files.wordpress.com/2010/02/113241.jpg

 

par Manolito
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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 18:09

Sortie : 26 février 2010

Label : BPitch Control

Genre : Mix house, techno

Note : 8/10

 

La série de mixs Boogybytes, lancé par le label berlinois BPitch Control, n’a jusqu’à maintenant jamais réellement convaincu. Il aura fallu attendre la 5e fournée pour en prendre plein la gueule. Et autant immédiatement  vous prévenir, Seth Troxler ne fait pas dans la dentelle en proposant une fulgurante sélection mixée avec maîtrise. Il faut dire que le petit Seth, 23 ans au compteur, sait de quoi il en retourne en tant qu’originaire de Detroit rapidement adopté par Berlin. Ses maxis et remixs squattent des labels aussi prestigieux que M_nus, Crosstown Rebels ou encore Spectral Sound. Ce Boogybytes vol. 5 permet enfin de confirmer publiquement le talent de ce DJ, justement reconnu par ses pairs.

 

Seth Troxler sait prendre son temps, il n’oublie pas qu’un DJ est avant tout un compteur d’histoire. Il maintient la tension pendant une petite dizaine de minutes, notamment avec le Fran Left Home de Luciano permettant de figer les danseurs, avant qu’une première basse soit lâchée pour un embrasement collectif sur une house lancinante. A ce jeu là, le Right At It de Baeka fait figure de fascinant morceau de house trébuchante avec ses relents cool-jazz à la Miles.

Petit à petit, Seth Troxler dirige son mix vers un groove frontal. La house se dilue avec finesse pour faire place à une techno mentale dirigée par Alexi Delano et Heartthrob. Prétendre que cette mosaïque des styles est terrifiante d’efficacité serait un euphémisme. Finalement quoi de plus logique que l’immersion dans la deep-techno subtilement aérienne de Birds & Souls, track ultime pour rassembler ses souvenirs, avant que Seth ne fige définitivement le temps en remixant avec lucidité le Seven de Fever Ray et en clôturant son mix sur la house désincarnée de Time For Us par Nicolas Jaar.

Mais là où Seth Troxler excelle, c’est dans l’enchaînement des pistes. Il préfère titiller l’oreille de l’auditeur en dispersant astucieusement sur la longueur de nombreux extraits sonores d’un morceau. En isolant ainsi certains ingrédients d’un morceau, en les réutilisant, en les modulant tout au long du mix, il finit par souder l’ensemble pour le rendre totalement homogène.

 

Avec ce Boogybytes vol. 5, Seth Troxler embrasse avec sincérité la sphère tech-house pour nous servir un set fantasmé d’une exemplaire cohérence et d’une étourdissante maîtrise technique.

 

http://www.goaclub.es/wp-content/uploads/2010/01/troxlerboogy.jpg

par B2B

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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 10:07

Sortie : janvier 2010
Label : LZO Records
Genre : Rap instrumental
Note : 8

Difficile en découvrant Fred Yaddaden de ne pas penser à Wax Tailor. Tout d'abord par leurs parcours, débutés dans le rap français. Le premier, Stéphanois, a fait ses armes sous le nom Defré Baccara au sein de La Cinquième Colonne, alors que le second, Jean-Christophe Le Saoût à l'état civil, a débuté avec le groupe La Formule. Les deux hommes ont commencé leurs expérimentations au même moment : alors que le second sortait son premier EP en 2004, le premier posait les premières pierres de son disque, qu'il finira en 2005 pour ne sortir qu'aujourd'hui. Leurs routes se croisent le temps d'un remix de We Be, extrait du second album de Wax Tailor. Enfin, leur chemin musical suit une voie rap instrumental léché dans une ambiance cinématique intense, bien que Le Saoût ait vite bifurqué vers des morceaux plus soul ou rap avec des voix de plus en plus nombreuses.

Mais cette comparaison tient surtout à ces éléments biographiques, puisque The Shadow Of A Rose dispose d'un style bien à lui.


Après cette longue intro, il est enfin temps de se plonger dans ce disque dont quelques mesures suffisent à vous captiver. Le soucis du détail vous frappe tout de suite. Aucun beat, aucun sample n'est là par hasard et chaque son a été ajusté pour avoir le ton juste et l'épaisseur suffisante. Les instrumentaux racontent tous une histoire dont la mélancolie est plus ou moins frappante. Certains vous touchent en plein coeur comme sur Trois Mois et son piano prenant. Le producteur, qui se dévoile totalement, fait appel à différents instruments pour bien différencier les séquences de son album. La magnifique boucle de cordes d'Echoes fournit un des passages les plus intimes.

L'esprit cinématographique est renforcé par les quelques interventions parlées qui se posent en interlude ou au sein même des titres comme sur Les Passants. Les durées très variables des pistes renforcent ce sentiment de scènes qui se succèdent pour former un ensemble narratif intelligemment construit et cohérent. S'il y a quelques temps forts, la qualité est maintenue jusqu'au générique.


Ce premier album conduit vraiment à souhaiter la même trajectoire à Fred Yaddaden que celle suivie par Wax Tailor, mais dans sa propre voie, bien entendu.

 

http://www.lzorecords.com/wp-content/2009/06/tsoar415.jpg

par Tahiti Raph

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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 21:56

Sortie : 25 janvier 2010

Label : Ostgut Ton


Cela fait deux ans que Scuba s'est exilé à Berlin. Il a lancé en juillet 2008 avec Paul Fowler (Spymania Records) les soirées Sub:stance au Berghain. Quitte à lâcher l'Angleterre, autant en emporter un peu avec soi. Berlin a désormais sa nuit consacrée au dubstep, dans les murs enfumés du bastion de la techno allemande, soirées qui ont vu se succéder Martyn, The Bug, Joker ou d'autres acolytes de chez DMZ. L'idée de la symbiose des deux univers est plus que séduisante. S'étourdir de basses et de volutes ténébreuses dans cette ancienne centrale électrique, à la réputation sulfureuse, représente certainement une expérience qu'on n'oublie pas facilement.

Scuba livre aujourd'hui le premier mix estampillé Sub:stance : 24 morceaux qui reflètent tant sa vision du dubstep que le panorama sonore d'une telle nuit. On retrouve ses poulains

Sigha, Mount Kimbie et Pangaea (il est le patron du très bon label Hot Flush) ainsi que quelques uns de ceux qui on marqué les Sub:stance, Mala, Shackleton ou Ramadanman.
L'heure n'est pas aux fantaisies funky et ensoleillées, Scuba s'établit immédiatement du côté noir du genre et prend un malin plaisir à griser l'esprit avec des atmosphères embrumées, pour mieux l'aspirer dans des spirales hypnotiques. Le début du mix a des accents d'ambient dubstep, des beats secs et syncopés claquent sur des tissus de textures denses (Sigha, Early Morning lights). Avec douceur, Scuba fait monter l'intensité d'un pouce : Joy Orbison donne le signal, les boucles montent, obsédantes. L'hallucination collective se poursuit dans une version plus droguée et rampante lorsque AQF passe aux platines.
La fin du mix approche et fait courir le risque de ne plus se relever du tout. Après l'enchaînement du It's Time For Love de Shackleton et du Stand Against War de Mala, Scuba introduit en durcissant le ton (Last Stand) ce qui sera l'assaut final, l'apocalyptique Psychedelic Runway de Joker. Là, dans un décor de fin du monde, on lève les yeux vers les très hautes vitres du Berghain, il est midi et demi, et il fera gris à Berlin aujourd'hui.

                                      http://www.nuits-sonores.com/blog/wp-content/uploads/2009/12/substance.jpg
par Manolito
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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 18:33

Sortie : janvier 2010
Label : RJ's Electrical Connections
Genre : Rap instrumental et pop

Note : 4

Après deux très bons albums en 2002 (Deadringer) et 2004 (Since We Last Spoke) dans une veine rap instrumental, avec un côté soul et l'esprit rock de Def Jux, RJD2 avait vogué en eaux pop pour un troisième long format en 2007 (The Third Hand) qui n'avait pas du tout convaincu. Après un maxi lâché il ya quelques mois (Tin Foil Hat chroniqué ici) - avec son best of - qui revenait aux productions rap plus convaincantes, voici l'album qui marque ses dix années d'expériences... et sa prise d'indépendance, vu que ce disque sort sur son propre label :
RJ's Electrical Connections.

Pour The Colossus, RJD2 a convoqué quelques musiciens, chanteurs et MC qui lui permettent de concocter des instrumentaux énergiques aux sonorités organiques dans des styles soul, funk, rock et encore pop, notamment sur Games You Can Win, avec la voix translucide de Kenna. Il se lance aussi dans un hommage aux Beatles, influence qu'il revendique ouvertement, avec entre autres The Glow, doté d'un chant et d'une mélodie joyeuse, mais aussi de la même naïvité que certains titres des quatre de Liverpool. On retrouve ce clin d'oeil sur le Walk With Me final qui achève de nous rebuter.
On préfère bien sur quand il se plonge dans ses samples accrocheurs qu'il manie avec habileté pour faire des morceaux teigneux et groovy comme ce Let There Be Horns d'ouverture. Les guitares et claviers conviés pour l'occasion permettent une envolée instrumentale un peu psychédélique sur A Spaceship For Now. Accompagné de Catalyst, d'Illogic et de NP, il fournit également un rap plus classique et un peu poussif sur A Son's Cycle.

Le producteur va ainsi alterner les ambiances tout le long du disque. D'un côté des titres pop sautillants, sans beaucoup d'intérêt, et pour lesquels le chant est rapidement agaçant. De l'autre, des sons plus rap, plus prenant et sur lesquels l'Américain prouve qu'il n'a pas perdu son talent.
A l'heure où les morceaux se vendent à l'unité, chacun pourra faire son choix. Nous regretterons que RJD2 n'ait pas fait le sien !

http://www.novaplanet.com/documents/image-musique_playlist-29329.jpg

par Tahiti Raph
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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 18:23

Sortie : 9 février 2010

Label : Parlophone

Genre : Electro-pop

Note : 3/10

 

La scène se répète inlassablement depuis quelques années. J’erre dans une soirée, tout est limpide, lorsqu’un énergumène prend la décision irrévocable de mettre un morceau d’Hot Chip sur la platine. D’un élan commun, la foule se met à sautiller. Totalement hébété, je ne peux m’empêcher de l’ouvrir : "Putain, pas Hot Chip !". Silence dans l’assistance, les têtes pivotent en ma direction et je sens la mienne tomber : "Quoi ! T'aimes pas Hot Chip ?".

Et oui, je n’ai jamais compris le consensus mou entourant ce groupe. Pourtant, j’écoute patiemment chaque nouvel album du quintet dans l’espoir de comprendre pourquoi cette électro-pop facile embrase les foules. Et rebelote en ce début d’année avec la nouvelle galette des nerds londoniens, One Life Stand, qui met la blogosphère en émoi et provoque des érections incontrôlables dans la presse musicale.

 

One Life Stand débute sous de respectables augures avec l’électro-pop progressive de Thieves In The Night qui finit par emporter le dancefloor dans une vague hédoniste. Mais ce n’est malheureusement qu’un vulgaire faux départ puisqu’on retrouve rapidement ce qui fait la marque de fabrique de la bande, l’alternance entre sautillantes pop-songs prévisibles, Hand Me Down Your Love, et ballades proprettes, Slush. L’ensemble se révèle très/trop calibré et donc facilement appropriable. Sans remettre en cause la production irréprochable de l’album, on ne peut qu’être fatigué par l’utilisation récurrente du vocoder et des sonorités world à la mode (I Feel Better ou l’éponyme One Life Stand).

Le problème de ce LP est son manque de sincérité et de personnalité. Hot Chip se contente de resservir tel quel des sonorités électro maintes fois digérées par nos oreilles. Au final, rien ne surprend l’auditeur tant le territoire est balisé. On est loin de l’électro-pop aboutie de Postal Service ou Junior Boys. Une chose semble cependant sûr : One Life Stand risque fort d’être l’album de la consécration publique tant il est facile d’accès.

 

Mais restons lucide, cet album ne constitue quand même pas une offense à la musique, il s’écoute distraitement. C’est bien là tout le problème, les médias ont fait d’Hot Chip un groupe "novateur" et important, alors qu’il n’est rien d’autre qu’une simple machine à produire une électro-pop recyclée, donc fatalement recyclable.

http://3.bp.blogspot.com/_mW44167wbtQ/S035xVkqZXI/AAAAAAAADzc/tuW7e-pcFsQ/s320/hot+chip.jpg

par B2B

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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 02:05
Sortie : 8 décembre 2009
Label : Tympanik Audio

Troisième du nom, la compilation Emerging Organisms par Tympanik Audio est toujours une valeur sûre pour qui veut se maintenir à la page en matière de musiques électroniques cérébrales et avant-gardistes. Cette année, le label de Chicago a plus que jamais démontré qu'il pouvait allier qualité et quantité. 15 sorties et non des moindres, puisque les albums de Tapage et de Stendeck figurent en bonne place dans notre Top IDM/Electronica 2009 (ici). Le génial Access To Arasaka a quant à lui repoussé les limites des compositions électroniques modernes avec Oppidan, chef d'oeuvre d'anticipation cyber-apocalyptique. Tympanik se pose donc aux côtés de labels tels que Hymen ou Ad Noiseam, au sommet de la créativité électronique.

Cette troisième édition se dresse comme une des meilleures compilations parues en la matière et cela depuis des années. On y rencontre des habitués de la maison de Chicago, comme SE, Aphorism, Lucidstatic ou Autoclav 1.1, mais aussi des nouveaux venus comme Displacer, Undermathic, Fractional ou le très expérimental Opposite Exhale. Vous pourrez parcourir l'index des chroniques (ici) et lire nos impressions sur la plupart de ces artistes qui ont tous réalisé de riches albums l'an passé.
D'autres artistes venus d'autres labels mais partageant la même vision, viennent aussi participer à la grand messe : Empusae, Millipede, IP Neva, Michael Fakesh, Detritus, Famine...
Du côté français, soulignons les participations inspirées de Raoul Sinier et de Ab Ovo.
Pour ceux qui sont coutumiers de la scène IDM ou industrial underground, un tel casting fera forcément figure de All Star Game. Les autres n'ont plus qu'à se précipiter sur les discographies de chacun pour rattraper le train qui mène vers les directions électroniques de demain.
Parmi toute cette liste, on compte un bon nombre de disciples de Hecq. L'Allemand est malheureusement absent sur cette compil', tout comme des lignes de Chroniques Electroniques.
C'est le seul regret qu'on peut avoir, face à cette compilation dantesque.
L'ensemble n'est pratiquement constitué que d'inédits, ce qui confère à ce double CD une force supplémentaire. Et cela même si le premier disque contient un nombre conséquent de remixs.
Tous les artistes présents ont une telle facilité à contaminer le beat, et à le faire survoler par dessus les nappes et les couches...
Les mélodies semblent infectées par un hôte en gestation, prêt à exploser et à étaler toute sa capacité à déconstruire les fondements d'un monde schizophrénique.
L'ensemble est sombre et ne laisse la place aux accalmies que très rarement.
A la fin des deux heures d'écoute, on se sent comme à la veille de l'apocalypse. Ou comme ces mecs qu'on retrouve dans le désert nus comme des vers, hurlant qu'ils ont été foudroyés et qu'ils ont rencontré Dieu.
Celui qui veut se faire un scénario de film qui n'existe pas encore, peut réellement se perdre au centre de ses pluies acides de glitchy beats, de ces chimères robotiques avides de vendetta et de ses chaînons rythmiques industriels psychotiques. Pour ce qui est des machines, séquenceurs ou autres softwares utilisés, je ne me lancerai pas dans une énumération trop technique et trop rébarbative. Le fait que le matériel utilisé soit à la pointe de la technologie devrait rassurer tout le monde.

Une étape par Tympanik Audio est indispensable pour quiconque souhaite se lancer sur l'autoroute du priapisme sonore. L'électronique du futur est à portée d'oreilles, l'acquisition de l'objet ne peut-être qu'indispensable.

                                 EO3.jpg   
par Ed Loxapac
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