Sortie : 6 février 2011
Label : autoproduit
Genre : Ambient Dubstep
Note : 6,5/10
L'artwork pouvait laisser présager quelques insondables réalisations d'ambient ou d'IDM, mais non. Bridges In The Sky est le premier et très court album de Robert Nelson, producteur anglais qui brasse abstract hip-hop incisif, électronica et dubstep atmosphérique.
Ambiguous Dreams, l'alias peut laisser dubitatif. Trop explicite peut-être, l'ambiguïté perdant de sa force une fois revendiquée. Et à vrai dire, sa musique n'a pas grand chose d'énigmatique. Plutôt vifs, gazeux et amples, les sons d'Ambiguous Dreams convainquent dans leur façon de capter instantanément l'oreille, et de la maintenir lovée dans un tourbillon de sonorités crépitantes et foncièrement synthétiques. Entre les basses robustes et les plissures du beat, le glitch préserve d'un résultat trop lisse. De solides traces d'IDM parcourent cet album, à situer quelque part entre Himuro Yoshiteru, Sotu The Traveller et pas si loin de Flying Lotus. On pense particulièrement à Steven Ellison sur l'introductif Fighting With Shadows, concentré de glitch-hop rythmique et lumineux. Beaucoup plus downtempo, l'excellent The Clearing ondule avec mélancolie, tandis que le beat demeure froncé, tordu et courbe. Le summum de résonances métalliques s'atteint sur Comfort When You Cry - une petite bombe soit dit en passant. S'ensuit le délicat 2-step ambient de We Cherish Nothing, et on en a fini avec les (très) bons tracks. Sur six pistes, les quatre premières valent en effet leur pesant de Chocapic, mais la suite décline en qualité. Même si les murmures et les vrombissements paraissent rebattus, Hollie passe encore. Mais impossible de sauver le ...And Sleep de clôture du naufrage tragique de la kitscherie.
Dynamisant et bien produit, Bridges In The Sky n'est pas exempt que quelques fautes de goûts. Disons que les deux très bons tiers, et le joli artwork font pencher la balance positivement. Ce séduisant premier essai est disponible sans minimum de prix ici. Autant se faire soi-même une idée.
par Manolito