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  • : Chroniques électroniques - Chroniques de disques, de concerts, de festivals, de soirées de musiques électroniques, rap et bien d'autres...
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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 17:39

Sortie : 6 février 2011

Label : autoproduit

Genre : Ambient Dubstep

Note : 6,5/10

 

L'artwork pouvait laisser présager quelques insondables réalisations d'ambient ou d'IDM, mais non.  Bridges In The Sky est le premier et très court album de Robert Nelson, producteur anglais qui brasse abstract hip-hop incisif, électronica et dubstep atmosphérique.

 

Ambiguous Dreams, l'alias peut laisser dubitatif. Trop explicite peut-être, l'ambiguïté perdant de sa force une fois revendiquée. Et à vrai dire, sa musique n'a pas grand chose d'énigmatique. Plutôt vifs, gazeux et amples, les sons d'Ambiguous Dreams convainquent dans leur façon de capter instantanément l'oreille, et de la maintenir lovée dans un tourbillon de sonorités crépitantes et foncièrement synthétiques. Entre les basses robustes et les plissures du beat, le glitch préserve d'un résultat trop lisse. De solides traces d'IDM parcourent cet album, à situer quelque part entre Himuro Yoshiteru, Sotu The Traveller et pas si loin de Flying Lotus. On pense particulièrement à Steven Ellison sur l'introductif Fighting With Shadows, concentré de glitch-hop rythmique et lumineux. Beaucoup plus downtempo, l'excellent The Clearing ondule avec mélancolie, tandis que le beat demeure froncé, tordu et courbe. Le summum de résonances métalliques s'atteint sur Comfort When You Cry - une petite bombe soit dit en passant. S'ensuit le délicat 2-step ambient de We Cherish Nothing, et on en a fini avec les (très) bons tracks. Sur six pistes, les quatre premières valent en effet leur pesant de Chocapic, mais la suite décline en qualité. Même si les murmures et les vrombissements paraissent rebattus, Hollie passe encore. Mais impossible de sauver le ...And Sleep de clôture du naufrage tragique de la kitscherie.

 

Dynamisant et bien produit, Bridges In The Sky n'est pas exempt que quelques fautes de goûts. Disons que les deux très bons tiers, et le joli artwork font pencher la balance positivement. Ce séduisant premier essai est disponible sans minimum de prix ici. Autant se faire soi-même une idée.

                                                  gh2464651719-1

par Manolito

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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 14:16

Sortie : janvier 2011

Label : WEA

Genre : Rap

Note : 5

 

Pour fêter 20 ans de carrière, une vingtaine d'albums en plus des maxis et des projets parallèles (notamment Bike For Three, chroniqué ici), Buck 65 publie un nouveau long format annoncé depuis plusieurs mois par une série de EP. Le Canadien, MC et producteur qui puise son inspiration dans la talkin' blues - un blues parlé qui ne date pas d'hier -, se laisse cette fois-ci tenté par la chanson... avec plus ou moins de réussite et pas mal d'invités.

 

Le disque commence fort avec Superstars Don't Love et sa batterie rock qui permet à la fois au rappeur de varier son flow, de présenter son univers imagé et de faire une démonstration technique de son usage du sampleur. Un morceau à prendre avec un certain second degré cher au personnage. Il montre une facette plus sobre sur Gee Whiz où ses qualités de raconteur d'histoire transparaissent sur cette guitare folk remuée sur le refrain par une profusion de scractchs. Après Nick Thorburn (de The Unicorn), c'est Gord Downie (de The Tragically Hip) qui l'accompagne dans un rap americana profond (ils sont tous Canadiens pourtant). La route devient presque country avec l'arrivée de Jenn Grant qui vient placer une voix fragile sur trois titres qui annoncent une ambiance intime et délicate. Buck se met alors quelque peu en retrait et perd notre attention. Ce côté chanson est franchement moins accrocheur. Et quand il tombe dans la pop sur Stop avec Hannah Georgas, Tears Of Your Heart avec Olivia Ruiz (mais pourquoiiiii ?!?) ou Final Approach avec Marie-Pierre Arthur, il nous donne envie de partir en courant. Les chants aussi bien que les mélodies sonnent bien trop radio FM...

Quand il se retrouve seul avec un piano mélancolique sur She Said Yes, la corde sensible joue à son maximum et il nous rappelle qu'il est capable de bien plus harmonieux et personnel. Zombie Delight (malgré le vocoder sans intérêt) ou Lights Out sont également plus sombres et plus prenants. Enfin, sur le ludique BBC avec le déjanté John Southworth, le Canadien part dans un trip décalé dont il a le secret.

 

"Avec ce nouvel album, je jette un oeil par dessus mon épaule pour voir ces 20 années passées à chercher un quelque chose invisible. Je ne suis même pas sûr de ce que c'est. Arrivé aussi loin, je ne suis toujours pas près. Beaucoup de chemin a été parcouru et des progrès ont été faits, mais j'ai encore une longue route à faire", confie-t-il sur son site Internet. Avec un discours aussi humble, nous sommes prêts à le suivre encore dans ses expérimentations, même si certaines resteront sur le bord de la route...

 

http://www.media.wmg-is.com/media/portal/media/cms/images/rhino/cvrs/825646772766.320.jpg

par Tahiti Raph

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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 10:54

Sortie : janvier 2011

Label : Lagunamuch Records

Genre : IDM, D&B, Cyberpunk

Note : 8/10

 

On ne parle que trop peu souvent de la discrète mais passionnante maison russe Lagunamuch. On lui doit pourtant la superbe et titanesque compilation Main Control Board (ici), sortie peu après la tragique disparition d'un de ceux qui l'avait imaginée : Alexander Matrosov (moitié d'Alexandroid). On y avait déjà croisé Abstract Avenue, side project du designer Arthur Berent, que certains connaissent peut-être au sein du trio Flexkiks.

 

Artefacts On The Moon, ou 44 minutes d'odyssée vers un espace (ou vers l'espèce) in-sondé et inquiétant. A la surface de la Lune, un groupe de chercheurs se lance à la recherche de nouveaux minerais et de nouvelles substances pour les analyser, les comprendre et améliorer leur science. Depuis que l'homme est homme, il n'a de cesse de vouloir explorer ce qu'il y a derrière. Derrière quoi ? Derrière tout. Parfois l'exploration fait plus figure de quête de pouvoir, de possession et de contrôle. Que soit lapidé de météorites l'inconscient qui se prend pour Dieu et veut maîtriser les éléments.

Si cette expédition débute de manière paisible et bucolique pendant les 18 premières minutes (elles peuvent paraître longues), soudain tout change et devient purement hors de contrôle. La foudre semble s'abattre sur ces explorateurs insouciants qui s'aperçoivent bien trop tard qu'ils ont déterré la boîte de Pandore. Parce que les châtiments et les péripéties qui vont suivre n'appartiennent qu'à la libre interprétation des curieux et aventureux auditeurs qui accepteront de s'y plonger, je ne livrerai pas ici ma vision guerrière et apocalyptique de ce qui attend ceux qui ont tenté de dompter l'indomptable. La simple écoute du passage de la 25e à la 27e minute suffit à me transmettre d'ambivalentes sensations, entre jubilation et terreur. Pur scénario pour celui qui voudrait se lancer dans la science fiction mêlée aux théories cyberpunk, Artefacts On The Moon est à envisager comme une expérience dangereuse mais passionnante. Pour ce qui est de la musique (faut bien en parler un peu quand même), là aussi l'ambivalence est de mise, oscillant entre ambient, électronica, d&b mutante et industriel martial.

 

Je dis souvent dans mes humbles chroniques que le mode shuffle c'est "le Mal". Les gens de Lagunamuch ne me contrediraient sans doute pas. Pour contrecarrer cette manoeuvre impie, l'oeuvre est uniquement disponible dans sa version bloc non coupée. Et pour ajouter à la bonne nouvelle, c'est gratuit et légal en cliquant ici. Mais oserez-vous y plonger ?

 

http://images.junostatic.com/full/CS1695753-02A-BIG.jpg

par Ed Loxapac 

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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 10:21

Sortie : janvier 2011

Label : Sandwell District

Genre : Techno

Note : 8/10

 

Comme souvent, le propre des labels de haut-vol est de vivre caché, à l’écart du moindre regard inquisiteur. Les légendes peuvent prospérer pendant que les mythes perdurent. En niant toute démarche mercantile, certains artistes arrivent à créer pour mieux nous surprendre. C’est le propre de Sandwell District, obscur label anglais à la démarche radicalement D.I.Y. et qui distille sporadiquement sa deep-techno organique depuis 2002.

 

Le passage au LP s’est fait dans la discrétion la plus totale. En éliminant toute trace personnelle, toute tentative de récupération individualiste, par le biais de la suppression des artistes pour ne laisser que le nom du label comme appel d’offre, Sandwell District fait davantage figure d’activiste. Feed-Forward passera entre peu de mains tant l’édition vinyle est limitée. Il y a la volonté de laisser une empreinte durable par des chemins de traverses. Les seules infos piochées sont un compte tumblr et l’action de Regis et Function derrière cet édifice monstrueux.

Feed-Forward est une machine redoutable, un des meilleurs albums de techno entendu depuis des lustres. C’est comme si Sandwell District avait avalé le travail organique d’Ostgut Ton (Marcel Dettmann en tête) et le façonnage sonore de Basic Channel pour nous livrer un album techno d’une puissance impressionnante.

Feed-Forward ne peut s’écouter qu’au casque, yeux fermés. Immédiatement le décor prend forme dans votre esprit. Il est 2h du mat’, vous êtes dans une usine désaffectée, glaciale, seul face à vous-même. Les frissons parcourant votre corps ne sont rien de plus que des courants d’airs chargés d’électricité statique. Les sons rampent le long de votre jambe, vous paralysant. Pour peu que vous vous focalisiez sur un son, un seul, souvent bref, et vous voilà happé dans un univers hypnotique. Pendant ce temps, le morceau se déploie, s’élargit et son emprise devient alors totale tout en étant d’une sidérante subtilité.

Pas de couleur ici, seulement le gris. Un gris brumeux démontrant que la beauté peut surgir du brouillard, de manière impalpable et indomptable. Pourtant, malgré son côté frontale, à la limite du totalitaire, Sandwell District arrive à insuffler de fines bouffées d’air à son mutant, par le biais d’amples nappes évolutives. On finit par se sentir à son avantage dans cet univers délétère.

Impossible de figer un morceau tant l’ensemble forme un tout. Chaque nouvelle écoute révèle des pistes encore non explorées et c’est quand on pense avoir saisi l’ampleur de l’édifice que celui-ci s’écroule devant vous pour mieux être reconstruit.

 

Feed-Forward est une pépite, un album de deep-techno pétri dans les interstices urbains, un no man’s land futuriste. Sandwell District vient de diffuser son poison mortel. Précipitez-vous, il n’y en aura pas pour tout le monde.

 

http://static.boomkat.com/images/401582/333.jpg

par B2B

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 21:18

Sortie : 1 février 2010

Label : Alrealon 

Genre : Dub, Noise, Industrial, Abstract hip-hop

 

L'artiste se nomme FluiD aka Christophe G. aka The Post-Human Cyborg: subduxtion, et l'album prend le nom de Envisioning Abstraction : The Duality of Fluid. Voilà qui donne le ton. Activiste sonore et guérillero de l'expérimentation, FluiD est un compositeur de Chicago, auteur de plusieurs formats courts et de nébuleuses collaborations. Il sort un premier album rocailleux, encrassé et jubilatoire sur le label suisse Alrealon. Volontairement, la question de l'artwork ne sera pas soulevée.

 

Dub industriel, rock oppressant, hip-hop et noise, l'Américain malaxe le tout, l'étire et le saccage consciencieusement. Des moments d'apaisement aèrent cet ensemble tendu, et permettent aux atmosphères angoissantes de pénétrer proprement l'auditeur. Terrifiantes et criblées d'interférences, les nappes planent telles des nuages insalubres, et la batterie a l'imperturbabilité d'une marche militaire. Si Scorn en est l'influence majeure, vous pouvez également imaginer Ez3kiel et Lucidstatic autour d'un fût houblonné, puis visitant, complètement déchirés, des usines désaffectées. Malgré la variété des inspirations et l'aspect célébration orgiaque de fin du monde, FluiD est loin de se perdre en bordel inutile. De l'alchimie entre les basses visqueuses, la guitare noisy et les triturations industrielles, ressort un flux rythmique collant, régulier et entêtant. On traîne dans des caves poisseuses de rouille, le manque de lumière exagère les ombres, et les vibrations répétées décrochent par secousses la poussière des bas-fonds.

Des voix interviennent parcimonieusement. Le flow oscillant entre rap vengeur et vociférations métal de Black Saturn électrise le déjà brûlant Iron Communique, et un sample de chant arabe hulule sur Disrupting The Ghost. Sublimation In The Zero Hour illustre à la perfection la charge de tension prégnante à tout l'album. Au long de cette montée irrépressible, guidée par un synthé annonciateur, les nappes se tapissent sournoisement. Puis claquent des basses colossales, et on nage en plein dub sombre et sale. Et lorsque sur des bourdonnements psychés, la guitare achève sa course par un fond de noise aigu, la fin a des goûts de post-rock d'apocalypse. On ressort lavé. Notons également Dread Futures, seul vrai morceau dub, et une pépite comme on n'en fait plus, le cataclysmique AIC, et le final Parallel States.

 

Une bonne bouffée d'air vicié que cet album. Derrière le climat dérangé de Duality, la maîtrise technique et la cohérence dont FluiD fait preuve sautent aux yeux. Le dub industriel peut compter sur du sang neuf, vigoureux et névrosé.

 

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par Manolito

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 18:40

Sortie : janvier 2011

Label : Nowadays Records

Genre : Rap

Note : 6

 

En mars 2010 sortait l'album Fantastic Planet, sur lequel les producteurs de La Fine Equipe démontraient tout leur talent de beatmaker pour accompagner le MC Mattic. Nos collègues de Radio Campus Paris (pour l'émission Fine Cuts tous les mardis de 23h à minuit) - que nous ne connaissons pas personnellement - n'ont pas attendu un an pour sortir les "lost tracks" de ce disque (en téléchargement gratuit sur Bandcamp). 13 titres qui méritaient de ne pas rester dans les cartons.

 

Les quatre membres de La Fine Equipe (Gib, oOgo, Blanka, Chomsk') défendent un style d'instrumentaux léchés, sous perfusion de soul tranquille, avec un sens du sample à toute épreuve sans hésiter à saupoudrer le tout de quelques extraits de films bien sentis. A l'écoute de The Boom par exemple, il faut apprécier l'équilibre subtil entre les éléments et ce break dynamique sur le refrain. Mattic trouve aisément sa place avec un flow qui relève juste la sauce sans trop forcer le trait. Sur le sombre Wolfes, il se fond dans le parfum de mystère concocté par les producteurs français. Ceux qui ont une inclinaison plus jazz trouveront leur bonheur avec Like This où le MC alterne voix parlée et rappée.

Les titres s'enchaînent rapidement dans un classicisme appréciable, jusqu'à Orchestry sur lequel le texte de Mattic est bidouillé pour créer le bon décalage au bon moment. Pour la variété de voix, ASM font deux apparitions dans leur style habituel qui convient bien à l'électronique de Fantasmic. Si le sous-titre de l'album, The Dark Side, évoque le fait que ces morceaux sont des chutes de Fantastic Planet, il représente également bien l'ambiance générale de ce LP, qui se clôture sur Trials Of The Lonely et son piano mélancolique.

 

Une bonne petite galette rap pour ce début d'année qui confirme que La Fine Equipe a plus d'une bonne production dans sa caisse de vinyles.

 

http://bandcamp.com/files/13/51/1351399367-1.jpg

par Tahiti Raph

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 13:40

Sortie : 14 février 2011

Label : Dirty

Genre : House, disco, pop

Note : 7/10

 

Eternel défricheur de sons, Cédric Marszewski, mieux connu sous le nom de Pilooski, nourrit nos oreilles depuis 10 ans en furetant la pépite space-disco ultime. Pendant ce temps, le producteur Benjamin Morando, mieux connu sous le nom de Pentile, délivre la bonne parole par le biais du DIRTY Sound System et sa nu-disco au fort potentiel érotique. Nos deux acolytes ne sont donc pas des manchots, mieux, ils savent pertinemment comment satisfaire intelligemment les auditeurs. En s’associant au sein du duo Discodeine, les espérances sont grandes.

 

Cet album était hautement attendu et fichtre, le duo ne s’est pas foutu de notre gueule. Discodeine est une excellente galette ! Le mariage entre disco, house et pop est consommée en supprimant avec aisance l’hommage plombant et la régression festive. Discodeine évite tous les écueils, ne se fourvoie jamais dans l’étalage de connaissance, dans la complaisance ostentatoire. Ici, tout est prétexte à une bacchanale vrillée où l’exploitation des gimmicks de la musique de club n’est qu’un appât.

Rien que dans le choix des invités, on saisit l’ampleur du travail de fond. L’excellent Matias Aguayo vient chuchoter sur la disco-house perturbée de Singular, l’indé Baxter Dury chantonne sur la pop désabusée de D-A pendant que Jarvis Cocker s’époumone sur la disco-pop sémillante de Synchronize. Mais là où tant de groupes se contentent de featurings purement publicitaire, Discodeine fabrique judicieusement ses morceaux pour laisser transparaître l’âme de l’invité. Il ne s’agit plus de magie mais d’alchimie. La prise de pouvoir sur nos pensées est immédiate tant le mensonge semble s’effacer.

Discodeine excelle davantage dans l’oxymore. Le duo possède un don pour mêler les ambiances afin d’aboutir à une lecture subversive de ses morceaux. L’atmosphère lourde d’Antiphonie fait lentement place à une house luminescente et, dans un élan insoupçonné, les deux univers arrivent à cohabiter. Sur quel pied danser ? Discodeine est joueur, répand son obscure clarté sur l’ossature de l’album. Alors quand le duo retrouve ses amours space disco, Homo-Compatible, c’est pour mieux nous berner.

Décidément Pilooski et Pentile sont des gens de bonne compagnie. Même si certains morceaux semblent un peu plus anecdotiques, aucun n’a réellement à rougir. L’ensemble finit par former un monstre hybride aux basses contagieuses. Il faut attendre la fin et les 10 minutes de préliminaires infinies de Figures In A Soundscape pour enfin tenter une redescente tout en volutes.

 

Discodéine invente l’hédonisme salace et sa musique devient tout un programme. Avec une classe sans égal et un sens inné pour installer une ambiance déviante, le duo signe un album impeccable.

 

http://www.junodownload.com/plus/wp-content/uploads/2010/12/discodeine-album-art.jpg

par B2B

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 17:48

Sortie : janvier 2011

Label : Oeuvre Records

Genre : Hybride et chanson populaire

Note : 7,5/10

 

Raoul Sinier est un musicien, graphiste et vidéaste parisien qui aime le malt et le houblon. Artiste zébulon et inclassable, on retient surtout de lui ses albums Brain Kitchen et Tremens Industry (tous deux sortis chez Ad Noiseam) même si Wxfdswxc2, sorti sous son autre avatar Ra, vaut lui aussi son pesant de cacahuètes. Ses talents de vidéaste et de designer graphique ne sont plus à prouver. Les derniers récalcitrants qui en douteraient sont vivement invités à fouiller un peu son site officiel et les plate-formes vidéos habituelles dont on ne fera pas la pub ici. Brouiller les codes et les sentiers où on l'attend semble être pour lui une sinécure. La rumeur dit qu'il pousse la chansonnette sur ce format court, sorti en janvier sur un label aussi étrange (Oeuvre Records) qu'adapté à une nouvelle preuve de la folie créative du Sieur Sinier. Précisons que l'artwork est entièrement réalisé par lui-même.

 

Ça commence par un Cymbal Rush qui rappelle volontairement un titre issu de The Eraser de Thom Yorke. Normal me direz vous, c'est une reprise plus qu'assumée. Le Thom ne la jetterait d'ailleurs pas aux orties tant elle est originale et bien conçue. Ce que le hip-hop avait dramatiquement renoncé à explorer en matière de rythmique et de sampling, Sinier l'aiguise dans un shaker. En résulte un hybride de post-rock nébuleux et d'électronica en mutation vers l'inconnu. Et même au niveau de la voix, même si elle ne retransmet pas forcément les mêmes émotions que ce rouquin de Thom, le résultat est loin d'être ridicule. Plus que bluffant, ce titre va squatter la platine pendant un bon moment pour en saisir plus précisément les cadavres exquis. La voix est encore là mais plus au second plan sur Ants War, haché au scalpel du meilleur breakbeat. Qu'on ne me dise pas qu'il n'y a pas quelque chose de définitivement hip-hop là aussi dans l'approche rythmique. Il y a souvent chez le Raoul un aspect ascencionnel vers l'inattendu assez séduisant. C'est le cas ici même si le choix des claviers utilisés est parfois déroutant. Mais n'est-ce pas ce qu'on attend d'un artiste atypique ? Dérouter. La confirmation s'invite sur l'époustouflant Strange Teeth And Black Nails, comparable à un jeu de félin qui retournerait sa proie dans tous les coins de la pièce avant de lui porter l'estocade au moment le plus inattendu. Car même si c'est une chanson, le mec ne fait pas dans l'easy listening. Y a là un sillon artistique tout sauf figé ou définitif qui laisse difficilement place à la critique. Les plus ouverts et les plus intelligents parleront juste d'incompréhension et ce sera tout à leur honneur, car critiquer ce qu'on ne comprend pas (c'est souvent le cas dans l'art) est une gageure ultime. Il y a aussi des fois où il est rassurant de ne pas tout comprendre. Non, non je ne remets pas le coup du choix des synthés sur le tapis, j'accepte de ne pas comprendre. Étrangement, Hidden Tremens Industry se révèle pour moi comme le morceau le plus anecdotique et le moins abouti (tout est relatif) par rapport aux autres titres. Comme souvent, les mots vont me manquer pour parler du travail de Hecq, qui apporte une relecture enfumée, tribale, méconnaissable et apocalyptique de Black Teeth & Black Nails. Pouah pouah pouah.

 

Ce format court est sans doute l'oeuvre la moins bordélique mais paradoxalement la plus anarchique de ses réalisations. Permettons nous de souhaiter que l'album à venir (sur Ad Noiseam ?) soit taillé dans la même veine et qu'il ne renonce pas au chant. Car quoi que fasse ce type on est tenté de le suivre, même dans le burlesque bordel. On lui souhaite en attendant que la bière l'affectionne autant qu'il l'aime car l'orge semble faire du bien à son cortex.

 

http://www.raoulsinier.com/artwork/2010/cymbalrush.jpg

    par Ed Loxapac

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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 12:37

Sortie : février 2011

Label : Jarring Effets

Genre : Rap du futur

Note : 7

 

Nous avions découvert le voyageur Bleubird l'an passé lors d'une soirée Novo Hip Hop à Glazart (chroniquée ici). La brièveté du concert nous avait un peu frustré, et c'est donc une bonne surprise de voir ressurgir le Canadien, déjà auteur de plusieurs albums depuis 2002, chez Jarring Effects sur un maxi qui convie une brochette de producteurs maisons pour l'accompagner. Et autant dire que la rencontre fonctionne !

 

Le MC au flow adaptable trouve auprès du label lyonnais des productions aussi originales que son univers le réclame. Le vidéaste de High Tone, Led Piperz, ouvre le disque avec un beat nerveux sur fond de basse massive qui pousse Bleubird à accélérer son débit, prenant quelques accents ragga. Il varie le rythme en fonction des coups de poing synthétiques qui cognent derrière lui. Des accents dub sont plus évidents sur Treasures dont li'nstru a été concocté par Uzul. Les basses sont encore brûlantes et le tempo plus lancinant ne pousse pourtant pas le rappeur à relâcher la pression. Avec Hands Free, R;Zatz introduit des choeurs mélancoliques sur lesquels Bleubird se renouvele pour s'adapter à cette ambiance pop futuriste.

Le maxi s'achève sur GoulagGonzalezeum (machiniste de Grosso Gadgetto) rameute la grosse artillerie pour créer un étonnant chaos sonore. Les rugissements de la tronçonneuse répondent à la guitare ronronnante. Sans aucun doute le titre le plus percutant, avec ses inquiétants passages instrumentaux. Le Canadien laisse place à cette impressionnante explosion sonore avant de se lancer à la manière révoltée d'un Saul Williams.

 

JFX Meets Bleubird offre un rap moderne à la manière de celui déjà proposé par le label avec Reverse Engineering (chroniqué ici). Du solide.

 

http://sphotos.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-ash1/hs749.ash1/163997_492574903931_36228753931_6240013_5106635_n.jpg

par Tahiti Raph

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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 10:35

Sortie : janvier 2011

Label : Breathe Compilations

Genre : Ambient

Note : 7

 

Invector n'a pas envie de se dévoiler. Sa longue biographie sur son site officiel ne permet de savoir ni sa nationalité, ni le nombre de ses productions. Il préfère qu'on le découvre par sa musique. Tout juste sait on que ce projet a débuté entre 1998 et 2000, sans vraiment s'imposer de direction musicale. De toute façon, savoir qu'il est distribué (gratuitement) par Breathe Compilations suffit pour nous convaincre de l'écouter.

 

Ce Green EP est formé de cinq plages qui pourraient n'en faire qu'une seule. En effet, sur ses 32 minutes, une fine bruine électronique ne cesse de ruisseler des enceintes. Cette mélopée mélancolique est un fil conducteur insatiable qui n'aura de cesse de vous transporter tout au long de ce maxi. La première plage, Emotion Textures, n'est faite que de cette nappe qui bouillonne paisiblement comme un magma en fusion. L'artiste plante un décor d'une sobriété envoûtante. Moi qui critique souvent le manque d'évolution des titres, ce minimalisme est ici porté comme un étendard qui s'impose comme une évidence. Rien ne semble pouvoir perturber la magnifique texture qui vous masse agréablement les tympans. Toutefois, Invector ne s'en tient pas là et va peu à peu introduire de nouveaux éléments sonores, parfois discrets sur Underwater Plants, parfois beaucoup plus structurants comme la rythmique de When You're Not Near qui vient, malgré son tempo mesuré, presque brusquer l'auditeur transi. Il faut se laisser porter patiemment et surprendre par les rares brusqueries.

 

Ce Green EP est une lumière dans le lointain. Une lueur de réconfort dans la nuit noire. Une caresse magnifique à savourer.

 

http://breathe-comp.com/wp-content/uploads/2009/02/mfot2_cr.jpg

par Tahiti Raph

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