Je profite de ma récente et mouvementée arrivée à Strasbourg pour rencontrer les gens du coin, surtout lorsqu'ils sont sympatiques et qu'à fortiori ils sortent ces jours-ci un album chez le label phare de Chicago : Tympanik Audio. C'est donc autour de quelques boissons houblonneuses que Normotone s'est prêté au jeu des questions réponses. Play, en français mais aussi dans la langue de Shakespeare. La chronique de son album sera elle publiée dans quelques jours.
Tout d'abord, peux tu nous parler de ton arrivée dans la musique et de tes influences ?
Déjà, je suis un amoureux du son depuis 1986. J'ai commencé par me mettre à la cold wave grâce à ce que tout l'Angleterre était en mesure d'apporter à l'époque. Donc forcément des groupes comme The Cure, Bauhaus, Joy Division ou Siouxie and the Banshee. Des groupes plus confidentiels de la scène française aussi, avec beaucoup d'EBM, plus particulièrement venus du label Pias. Et puis je suis venu logiquement aux musiques industrielles, avec des groupes comme Klinik et beaucoup d'autres. J'ai acheté mon premier synthé en 1993. On a formé un duo avec un pote, très influencé par la dark EBM du début des années 1990. On s'est séparés en 97. En 2004, j'ai fait partie de l'aventure Neon Cage Experiment jusqu'en 2006. C'était une formation extrêmement riche en terme d'expérience. On était quatre avec une culture, des bagages et des influences très diverses. C'était donc très enrichissant mais ça m'a permis de me rendre compte que j'étais trop associal pour faire partie d'un groupe. J'avais déjà commencé à travailler mon son en solo à cette époque là. Normotone est né de là, sans pour autant fermer la porte à des collaborations spontanées et volontaires pour prendre part au concept. Ce qui a le mérite de se soustraire à la gestion d'un groupe ou le travail en équipe qui n'est définitivement pas ma tasse de thé. Donc voilà, Normotone est une démarche solitaire mais ouverte aux autres points de vue. Je précise d'ailleurs que les différents intervenants ont sensiblement élargi mon horizon musical.
Could you tell me about your influences, and your musical background ?
I've been a music fan since 1986, at the time I was listening to cold-wave and british rock bands such as The Cure, Bauhaus, Joy Division, Siouxie and the banshee. Then I started listening to french cold-wave, very underground bands, most from the Play it against Sam label, EBM style music. And I discovered also Industrial music, Klinik, and many more ...
I started playing music in 1993, buying my first synthetiser, we formed a duo with a friend, in the "Dark EBM" style, influenced by Germand electronic stuff from early 90's, and we split in 97.
A new musical entity was born in 2004 called Neon Cage Experiment which ended in 2006. I learned a lot about this experience because the 4 members of the band had really different background and personality, which was great because we had a lot to share, but we didn't have the same vision and we couldn't get the tracks done. I realized I was too asocial to be part of a band, so I started doin music on my own, that's how Normotone started. But the concept was to be open to collaborations with other people, and on the other side have control on the music by doing most of it alone. Working with other people is rewarding cause you get different point of views.
Tu n'es pas le seul à officier dans ce genre de sons à Strasbourg. Comment qualifierais tu tes relations avec les gens du cru et du coin ?
C'est marrant parce que je me prends parfois à rêver que sur Strasbourg, on pourrait prendre une photo à l'image de la Sécession viennoise avec tous ces artistes dans une même pièce. Je pense qu'on en serait capables. On agit en parfaite intelligence les uns envers les autres même si on fait pas forcément la même musique. Certains sont des proches, d'autres juste des amis. On est toujours contents de se retrouver pour collaborer ou pour simplement bouffer ensemble chez les uns ou les autres. Il y a eu un effondrement au début des années 2000 à Strasbourg, mais les gens d'Audiotrauma ont redressé la barre. Il y a maintenant des gens de ma génération qui sortent leurs propres trucs. Comme Ex_Tension, qui sortent leur album en même temps que moi chez Tympanik. Je vais bouffer chez eux ce soir, on va pouvoir en reparler (rires). On n'est pas du tout entre nous dans une logique de compétition, on peut parler d'émulation tout au plus.
You don't seem to be the only one in that music style in Strasbourg, could you tell us about your relations with the city's musical scene ?
Well it's funny cause sometimes I think we could take a photo of all the artists from Strasbourg together, like they did it during the Vienna Cessation. We get along really well with each others, even if we don't play the same music, the same genres, we have lots of chats, dinners etc ... Some people are close friends. There was a bit of a down in the Strasbourg scene in the early 2000's but with the help of Audiotrauma there's been a real resurrection of electronic music there. I talk about artists like Ex_Tension, who signed on Tympanik like me, at the same time.
Transition idéale. Comment s'est fait le raccord avec Tympanik, label américain qui signe en même temps deux projets qui viennent du même endroit ?
A la base, Tympanik a eu vent de mon existence parce que j'avais travaillé sur un remix d'Ex_Tension sorti à l'époque chez M-Tronic. Pierre-Yves Hohmann d'Ex_Tension avait alors demandé à Paul Nielsen (boss de Tympanik) s'il était intéressé par leur travail. Et Paul aurait répondu à Pierre-Yves que si tout ressemblait à du Normotone, alors il n'y aurait pas de problème pour envisager une signature chez Tympanik. Puis pendant un an et demi plus rien ne s'est passé. Ex_Tension a ré-édité son album par le biais de Signifier, le nouveau label de Shannon Malick. En fait, tout s'est passé en 48 heures. Signifier et Tympanik étaient chauds pour sortir mon album. J'ai retenu Tympanik même si je garde d'excellentes relations avec Signifier. Je vais d'ailleurs poser un titre sur la prochaine compilation du label. Et Tympanik a également proposé à Ex_Tension de re-sortir Desert avec des remixes. Voilà, ça s'est fait comme ça. Après, je pense que l'intérêt que voue des labels américains à notre musique est dû à l'enracinement culturel européen pour cette musique. Culture beaucoup plus jeune pour les Américains. Peut-être apportons nous en tant que français une fusion manquante. Sans pour autant parler de "french industrial touch" (rires).
So how did you get in touch with the Tympanik Audio label ?
Well, I did a remix for Ex_Tension on an album released on M-Tronic. Pierre-Yves (from Ex_Tension) asked Paul Nielsen, Tympanik's boss, if he would sign him for an album. Paul answered he would, if every track sounded like my remix. I never heard of him again during a year and a half. Signifier, Shannon Malick's new label re-released Ex_Tension's album. Then, at the same time, Tympanik and Signifer contacted me to know if I was interested in signing for an album. I chose Tympanik but I keep good relations with Signifier. I'll give a track for the label's next compilation. I think americans are interested in european electronic music more and more, maybe because of european's older and various musical roots. Maybe we bring something new... without talking about a "french industrial touch" (laughs).
Peux-tu nous parler de la gestation de cet album et de ce que tu souhaitais obtenir comme résultat ?
Il y a des morceaux que j'avais déjà composé à l'époque de Neon Cage Experiment. J'avais envie de faire psycholgiquement un retour sur mes différents coups de foudre musicaux. C'est un peu macabre comme constat, mais cet album représente un peu un héritage, un testament, ce que je voulais laisser comme trace au cas où j'étais amené à mourir du jour au lendemain. Je voulais y mettre de ma personnalité, et de mes influences sur une période de plus de vingt ans. Voilà pourquoi l'album sonne comme un gros bordel sonore très hétéroclite. Je pense que les gens un peu plus vieux vont voir ça un peu comme un jeu de piste. C'est un album qui part dans tous les sens. Je peux humblement dire que ça peut ressembler à certains travaux de Foetus. Il y a même quelqu'un sur facebook qui m'a dit que ça lui vait fait penser à Coil, surtout pour le côté inclassable. Inutile de dire que je l'ai plus que pris comme un compliment.
What was your vision of the album, at the start ?
I started just at the end of Neon Cage Experiment and I tried to make something really different. Something that could bring together my influences, and also my personality. Like a musical translation of 20 years of my life. It's not far from Foetus works, and also someone told me it sounded like Coil, in the way that you can't pigeonhole this music: it can be cold-wave, folk, old school industrial...
Quand on l'écoute, on sent que ce n'est pas l'album d'un mec de 25 ans qui a voulu faire une démonstration technique, que c'est quelque chose de très personnel. Que peux-tu répondre à ça ?
C'est quelque chose qui est complètement assumé. Je ne me sens absolument pas dans l'ère du temps à tel point que je suis étonné qu'un label comme Tympanik ait pu me signer. Je me vois presque comme le mouton noir de cette équipe. Paul (Nielsen) m'a même dit que que mon album était le plus spécial des releases de Tympanik. Quelque part on sait à quoi s'attendre avec leurs sorties, on sait qu'on ne trouvera pas quelque chose qui va complètement nous déstabiliser. C'est un label que je respecte infiniment et je suis presque surpris au final du choix de Paul. Mais en effet je pense qu'il faut avoir 40 ans pour faire un album comme ça (rires).
When we listen to your album, we feel that it's not the work of a 25 years old guy who wanted to do a technical demonstration. Do you agree ?
The album really sounds like the work of an experimented musician, it doesn't sound like what a 25 years old guy would do. It's not a technical demonstration, there's something more emotional. I'm not trying to be part of a trend, and in fact I feel like a black sheep on Team Panik cause I make something very different from the other artists, but I'm glad to be on this label. But you're right, for sure you gotta be 40 to make this kind of album ...
Si je te dis que c'est un album qui est à la fois dérangeant, ambivalent et complètement anarchique, est-ce que ça correspond à la vision que tu en as ?
Déjà cette analyse me réjouit au plus haut point, car il y a un travail là-dedans que je n'ai pas évoqué pour l'instant. Un travail mémoriel, qui en littérature par exemple peut être très déstabilisant. Si on prend un roman de Claude Simon, il nous fait voyager à travers, non pas une chronologie d'éléments temporels rassurants, mais par le biais de références basées sur son vécu. En définitive, il n'y a plus d'échelle temporelle. On suit un fil conducteur basé sur la mémoire, les associations d'idées, et on aboutit nécessairement à de la confusion, une sorte d'arborescence extrêmement complexe, qu'on est le seul à pouvoir maîtriser. L'aspect anarchique de mon album vient d'un travail musical, basé sur le travail de la mémoire, complètement introspectif. Un auditeur ne peut percevoir l'album comme je l'ai conçu, et heureusement. Maintenant ma grande question est : comment va-t-il être perçu ?
If I tell you the words: deranged, anarchic, ambivalent, would that fit in your vision of the album ?
Yeah, I really like this analysis . For me, it's a memorial work, like Claude Simon does it in litterature. He doesn't follow only one chronology, one time line, he makes you travel by relating each event and feeling of his life to a memory, like an arbouretum. The album was written in the same spirit, when I started a track I didn't have a plan, I'd just find a sound that brings me back to a musical memory, and then build on it with what comes in mind. That's maybe why it sound anarchic. It's really introspective, not meant to please the listeners. There are different layers, listening levels to each song. People won't perceive the same thing I did, while listening to it, so I'm wondering how they will receive it ...
Est-ce que ce n'est pas dangereux, d'un point de vue psychologique, de concevoir ce genre d'album ?
Non, je trouve que c'est une thérapie formidable. La démarche artistique, à mon sens, nécessite d'extérioriser des choses, positives ou négatives. Les autres formes d'art ne me touchent pas. La musique que j'ai voulu faire, au contraire, est une forme de catharsis, qui me fait au quotidien beaucoup de bien. Là où c'est dangereux c'est dans la perception de l'album par le public. Ou dangereux pour le label (rires).
Isn't it dangerous, I mean psychologically, to make this kind of album ?
No, it's a great therapy. The real artistic way to do music is to express emotion, get some feelings out, I don't think there's other way to make art, and if there is, I'm not interested in this. It's a form of cathartis. If something's dangerous, it's more to listen to the album than to make it, so it's more about the people's perception ... and the label took some dangerous risk in signing me too ! (laughs)
Finalement, l'omniprésence des voix n'est-elle pas là pour humaniser l'album, pour contraster avec l'aspect terrifiant ?
Je pense déjà que l'on est terrifié que par ce que l'on ne connait pas. On a l'impression de pénétrer un univers qui est terriblement passionnel et terriblement humain, que du coup on ne maîtrise pas du tout. A la base dans mes goûts, j'ai toujours écouté des groupes "à voix", que ce soit Siouxie ou Ian Curtis avec Joy Division. L'intervention de la voix ne faisait que compléter l'univers que j'avais plus ou moins défini. Mais la voix sert quand même de modération parfois, dans la mesure où j'ai confié des morceaux à des collaborateurs, sans avoir aucune idée du résultat. Certain on changé leur propre registre pour s'adapter à ma musique, tout en apportant leur patte. Cela apportait une toute nouvelle dimension, quelque chose de plus large au titre initial. La voix en elle-même apporte d'autres émotions qui ne sont pas les miennes et que je n'ai pas controlé car tout le travail s'est fait à distance. Je n'ai rencontré qu'une seule personne sur les six avec lesquelles j'ai collaboré. Il s'agit de Laurent Kistler aka KL. Mais ce qui est affolant c'est que les gens à qui j'ai confié des morceaux en on vraiment compris la nature même, se le sont approprié et ne l'on pas trahis dans leur façon de travailler. Je tiens encore tous à les remercier.
Does the vocal featurings on the album have something to do with an attempt to humanize your music, to make it less scary ?
Well, one's only scared by what one's doesn't know. My "musical psychism" is maybe the reason of this scary side. I've always been fan of bands with vocals: Bauhaus, Joy Division, Siouxie. Vocals are there to complete the musical universe I created. I really didn't know what the people I chose to work with could do on the tracks, I never saw them for the recordings, save Laurent Kiessler. Some of them even changed their singing style to fit in what I made, they really understood the spirit of the album and did a great work.
Les oppositions entre le lumineux et le sombre, le beau et le laid, toutes ces ambivalences, d'où ça vient ?
Je pense qu'on peut tous s'enrichir mutuellement en accédant à un niveau spirituel supérieur, c'est ce qui nous différencie des animaux. Et le contraste fait partie intégrante du concept de l'album. Je pense que ces deux sphères communiquent entre elles et sont un peu obligées de cohabiter. L'avantage de la cohabitation c'est aussi qu'on n'a pas à faire le choix entre les deux pôles. Mais c'est comme pour l'équilibre social en fait, on ne peut pas exister dans cette société sans cette union des forces opposantes, sinon on est de suite marginalisé. C'est peut-être la cohabitation de ces deux sphères en musique, sur un album, qui rend ça effrayant.
The opposition between Light and Darkness, Pretty and Dirty, where does that come from ?
I think we all can reach a high level of spiritualism as much as we can be pure animals, the contrasts is part of the whole concept. It's more of a communication between the two sides, light and darkness, find a coherence and never let a track chose between those two. It's like the social equilibrium, you cannot live in society without having boths opposites, or you are marginalized. But maybe showing the two faces on an album is a bit scary.
As-tu eu "carte blanche" pour la conception vis à vis du label ?
On s'est beaucoup entretenus avec Paul. Chacun a bien joué son rôle. Il m'a signalé les morceaux qu'il trouvait trop faible ou pas assez travaillés. Je ne l'ai pas mal pris, ça fait partie du jeu. Il fait son boulot de label manager et m'a laissé le temps de peaufiner mon bordel. Avec le recul je lui en suis même reconnaissant car ça m'a permis d'être encore plus exigeant avec moi même. Il y a même des morceaux que j'ai complètement recommencé. Pour l'artwork, on a collaboré avec un pote artiste que j'estime énormément. Le genre de mec qui a un talent énorme et qui ne s'en rend même pas compte. Ou pas assez. Surtout en ce qui concerne ses qualités de compositions. On a fait un compromis pour que tout le monde soit content. Au départ, on avait fourni une version que Paul ne trouvait pas satisfaisante. Pas assez représentative de ce genre de productions.
Did you have total control over the album process ?
I talked a lot with Paul from Tympanik, we boths knew our roles from the start, he suggested me to take away some of the tracks, work harder on others, I didn't feel bad about it at all, he did his job, and gave me the time I needed to do my stuff. I agreed on this working process because he was right, and he helped me become more demanding about myself. For the artwork, I worked with really great people too, but I had to make some compromise, even if I like the actual cover, so it didn't bother me.
Pour quelq'un qui vient de la cold wave, de l'indus à l'ancienne, la musique électronique ça représente quoi pour toi ?
Il y a des choses vraiment extraordinaires. Il y a eu énormément de progrés, liés à l'évolution et à l'utilisation de la technologie mais pas seulement. J'ai surtout un problème avec les musiciens électroniques qui font dans la malhonnêteté intellectuelle. Y a tellement de trucs pourris qui font du mal à la musique électronique. Parce que voilà, ce genre est sans limites et ça va tellement plus loin que tous les malheureux clichés qu'on a l'habitude d'entendre. Du genre y a qu'à appuyer sur un bouton... la musique électronique est capable de transmettre de superbes émotions. Je suis très client, même plus que ça des travaux de Ben Frost ou de Soap and Skin, et puis du côté du mainstream je peux même citer Björk. Je ne me fixe pas vraiment de frontières au niveau des genres que j'écoute, ça va de la musique de chambre aux formations guitares/basses/batterie plus classiques. J'ai par contre renoncé à écouter de l'electro dark ou de l'EBM.
For someone whose coming from the cold-wave and old school industrial scene, what does electronic music represents today ?
There are really amazing things, touching things, there's been a lot of progress, I'm talking about hardware but also people making electronic music. I'm just a bit bored that any electronic musician can get stuff out, cause some of it shouldn't be . Electronic music has no limits, and contrary to the old clichés about the genre, it's meant to express emotions. I really like Ben Frost and Soap and Skin for example but also mainstream artists like Bjork. I can listen to chamber music as much as Bass/Drums/Guitar bands. I stopped listening to dark electro or EBM.
J'ai l'impression que tu as une véritable passion pour les voix de femmes. D'où ça te vient ?
Probablement de ma part féminine (rires). Mais c'est vrai, il y a des interventions féminines sur l'album. Je trouve qu'elles sont bien meilleures que les hommes pour retranscrire quelque chose de l'ordre de la fragilité ou de la vulnérabilité. Les voix d'hommes sont par contre excellentes pour exprimer la tristesse.
I see you have a passion for female voices, where does that come from ?
I don't know, maybe my female side (laughs) . You're right, there's 2 women on the album, singing. I think women have a secret to express feelings better than men, like fragility, vulnerability. Men's voices are more about sadness...
Si tu pouvais dire quelques mots à ceux qui vont écouter ton album...
Bonne chance tout d'abord (rires). Je ne pense pas que ce soit un album destiné à un auditoire particulier. Chacun pourra y trouver quelque chose d'inétressant. Je baptise moi même mon son comme de la musique pour "cul assis". Il faut juste avoir du temps pour y plonger et être équipé d'un bon casque d'écoute. Je dirais qu'il ne faut pas l'écouter en version mp3 pourrie car c'est très introspectif, midtempo, pas le genre de trucs que tu vas écouter en club. C'est définitivement une thérapie personnelle pour moi, sans aucun compromis.
Have you got something to say to the people who will listen to your album ?
Good Luck ! (laughs) I think you gotta know this album is not made for a particular audience, everybody can find something interesting in it ... I think my music is for "sat down people", I mean that you have to take the time, get a good pair of headphones ... Don't listen to it on low quality mp3s, it's really introspective, mid-tempo tracks, not the kind of stuff you hear in the clubs. It's a personnal therapy, sincere, with no compromises.
Jouer en live, c'est un truc impossible pour toi ?
Dans l'état actuel des chose oui. Mais si on me proposait une partie visuelle associée, où la video pourrait prendre une vraie place, j'aurais probablement un autre discours. J'ai pas envie de me foutre du public en lisant mes mails derrière mon laptop pendant que j'appuie sur des boutons. Je sais pas si j'en ai les compétences et de toute façon, c'est vraiment pas un truc impératif pour moi. Si un jour il y a un projet intéressant et interactif, on en reparlera.
Does the live performance feels impossible to you ?
Right now, yes. My dream would be to propose a visual show with the music, where the video would take a really big place. I won't ever play live on laptop, looking like I'm reading my mails, like some others do. I find it a bit ridiculous, even if the music's good, I can't get interested watching a guy looking at his screen the whole concert. I haven't the knowledge of hardwares to play stuff live too, so it's not an imperative for me, but if someday I can make that kind of project, why not, if it's interesting...
propos recueillis par Ed Loxapac
transcription par Manolito
traduction par Hank Above Skies