Vu qu'on vous aime bien, le voici :
Date : 8-9 mai 2009
Lieu : Cité de la musique (Paris)
Pour l’anniversaire du label, Paris et la Cité de la musique ont été choisies pour inaugurer cette tournée best-of. Sur le papier, la programmation a de quoi rendre épileptique avec en tête de ligne Aphex Twin, puis Chris Cunningham, !!!, Plaid, Leila, Clark, Flying Lotus et Seefeel entre autres.
Vendredi 8 mai :
La Cité de la musique c’est un peu le nirvana pour toute oreille exigeante. L’auditorium jouit d’un son sans commune mesure, la perfection absolue. Seefeel débarque donc pour ouvrir le bal, le combo ambient-rock-electronica balance un wall of sound de guitares tendance shoegazing. Le public disparate s’emmerde copieusement. Pivot enchaine avec son post-rock-electronica. Là encore, même si qualitativement, on sent que c’est d’un niveau supérieur, la sauce ne prend pas vraiment. Le concert passe par une oreille mais s’évapore aussitôt. Une lueur d’espoir se fait sentir avec l’arrivée des euphoriquement communicatifs !!!. Le groupe a beau tenter de faire bouger les foules, ça reste trop poussif. Les nouveaux morceaux sont assez faibles. Malgré cela, les deux derniers titres vont réussir à débrider tout ce petit monde avec des montées acides à faire pâlir Soulwax. Le public 50% arty, 50% geek commence à répondre présent.
Chris Cunningham, le pape des vidéastes tendance tordu est présent pour un show visuel unique. Le spectacle débute violemment par une baston entre une meuf et un mec sur fond d’electro breakée. La suite va foutre un sacré malaise dans le public : vidéo de propagande nazie avec l’arrivée de la Rock01 de Vitalic. Limite ? vous avez dit limite ? Libre au public de faire la part des choses. Chris Cunningham n’est pas là pour divertir. Mais on ne peut que regretter les 45 petites minutes de show qui laissent sur leur faim. Je quitte donc cette première soirée en étant plutôt déçu, la faute à une trop faible affluence et à des concerts un brin trop "faciles". Mais demain sera d’un tout autre acabit.
Samedi 9 mai :
Tout commence par Leila. L’Anglo-iranienne va livrer un live sublime. Sa musique fortement opiacée sied parfaitement à la salle, les visuels l’accompagnant permettant une totale immersion. Le public ne s’y trompe pas et réservera un chaleureux accueil à la miss. Une heure sans faille de trip-hop, IDM. Plaid prend la suite. Ayant vu le groupe dernièrement, je ne m’attarde pas (et il semblerait que j’ai eu tort).
Les conditions sont remplies pour le show le plus attendu du weekend : Aphex Twin. Il est accompagné de Hecker dont l’unique tâche sera de spatialiser le son du Dieu de l’electronica en 5.1. C’est parti pour 1h45 de show d’une violence inouïe. Le public veut du breakcore, autant dire qu’il sera servi. Conséquence : les bad-trips vont se succéder dans la salle. Richard D. James sera résolument old-school ce soir, une grande part sera donnée aux sonorités techno acide des 90’s et à l’univers kraftwerkien (période 80’s). Un live d’Aphex Twin c’est comme se prendre un 45 tonnes dans la tronche, on n’en ressort pas indemne. Les 30 dernières minutes frisent l’apocalypse. Les vidéos de dissections d’un corps humain s’enchaînent avec celles pornos-scato agrémentées de lumières stroboscopiques, le tout sur une musique IDM à 300 bpm qui finit d’achever le public. On en ressort littéralement épongé avec des visions d’horreur indélébile sur les rétines. La finalité n’est pas de savoir si on a apprécié ou pas, mais plutôt d’avoir ressenti quelque chose, un live d'AFX, c’est un appel aux tripes.
Après ça, Clark paraît bien fade. C’est dommage car dans le domaine de la techno-IDM, le gazier est plutôt bon. Mais le public préfère en grande partie rentrer chez lui pour cauchemarder en solitaire.
Cette deuxième soirée fut bien plus percutante que la première et c’est tout simplement ce que l’on attendait de la part de Warp. Ce fut donc un festival en mode diesel, il a fallu lentement faire chauffer le moteur mais une fois parti, ce fut l’apothéose la plus euphoriquement terrifiante que l’on pouvait espérer.
par B2B
Année : 2009
Label : Nonresponse
Richard Bailey, aka Proem, est un Américain de 33 ans, originaire du Texas. Il a été un des premiers artistes américains à pratiquer l'IDM au début des années 2000. Fervent utilisateur de FruityLoops et de divers logiciels d'échantillonnage, il a réalisé plusieurs albums sur des labels comme Merck ou n5MD. Les plus marquants sont probablement Negativ et Socially Inept.
Till There's No Breath est sans doute son album le plus ambient à ce jour. Il est même purement ambient, agrémenté de drones et de larsens glaçants. Sa musique n'a sûrement jamais sonné aussi dark. Pas de glitch, pas de rythmes collapsés, rien que de la noirceur. Les titres des morceaux sont pour la plupart assez glauques. Des cloches apocalyptiques le rappelle à l'oreille inattentive. A Skin that burns est le diamant noir de l'album, avec ce fantomatique piano désarticulé qui hérisse les poils. Le cynique et cinglant Hope is great but we need Cafeine est lui aussi de très bonne facture.
Malgré les noirs desseins qu'illustre cet opus, le résultat n'en est pas moins brillant. Bien qu'un peu plus accessible, il est à ranger auprès des dernières sorties de Xela ou de Svarte Greiner. Inutile donc de préciser qu'il n'est pas à mettre entre toutes les mains.
Année : 2009
Label : Columbia
Genre : Pop
Note : 2,5/10
La presse s'est enfin trouvé un chouchou pour 2009. Non, ce n'est pas cette asperge de Sliimy. LE groupe que vous êtes censés écouter cet été pour faire un tantinet hype, c'est Passion Pit. Ouais, cool, remercions Technikart, Les Inrocks et Libé de s'être occupés de nous dans cette tentative de défrichage du groupe tendance.
Les codes d'un groupe tendance sont assez simples : piocher dans les sons du groupe branché de l'an dernier, être facile à écouter et se jouer du contexte.
Soyons clairs dès le départ, Manners est un album d'une médiocrité alarmante, d'un chiant absolu. Le groupe marche sur les traces faussement psychées et naïves de MGMT. Ca sonne electro cheap sans saveur et c'est d'un rare convenu. Chaque piste respire la facilité, ça sent l'escroquerie à plein nez. Rien que le morceau d'ouverture, Make Light, est un condensé de clichés : voix aigüe insupportable, refrain facile, pseudo-hédonisme dans la mélodie. La suite est du même acabit. On oscille entre les sonorités 80's et la chorale d'enfants sur Little Secrets, on est attristé par les sons et les nappes electro de Folds In Hands. Et To Kingdom Come fait penser à la série "Ricky ou la belle vie" avec ses trois notes de synthétiseurs.
Chaque morceau reproduit le même principe : couplet en douceur avant le lâcher de basses sur le refrain, histoire de faire sauter les foules. Pendant 11 titres, on s'ennuie fermement.
Mais pourquoi la presse a-t-elle fait de ce groupe la hype du moment ? Se sont-ils concertés lors d'une table ronde en se disant "c'est comme l'an dernier, c'est pratique, nos lecteurs sont des moutons" ? Pascal Nègre est-il derrière tout ça avec l'argument "c'est la crise, il faut un groupe naïf pour redonner le sourire aux gens et des sous dans mes poches" ? A moins que ce ne soit certains producteurs X qui tentent de faire ressortir Passion Pit, obscur film pornographique de 1985...