Label : Subwise
Sortie : mai 2010
Genre : Ambient-IDM
Note : 4
Il aime Telefon Tel Aviv, Autechre et Ginormous. Il fait une musique entre IDM et ambient. Il est Russe et a déjà sorti un album en février dernier, Binary Protection sur Fusion Netlabel. Cette fois-ci c'est sur Subwise que x3d5 lâche dix nouveaux titres en téléchargement gratuit. Le producteur a délaissé la guitare classique il y a deux ans pour se lancer dans la musique électronique à laquelle il compte désormais consacrer toute son énergie, et sa noirceur.
Ce Hard Floors, n'a pas grand chose de dur. A l'inverse même, le Russe évolue dans une matière mouvante, les couches se succèdent ou s'empilent hors de tout cadre. La rareté des rythmiques renforce cette impression de progression pénible, empêtré dans une matière gluante et épaisse. Les sonorités synthétiques forment des espaces sonores ténébreux. Sur Beta Port se mêle répétition industrielle et violons lointains créant une ambiance glaciale inquiétante. L'effroi monte au fur et à mesure. Il grandit encore sur Magnolia Kee avec ce piano fantomatique et les nombreux bruits qui peuplent le morceau. Avec une certaine sobriété, x3d5 créé des plages dépouillées et déconcertantes, jouant sur l'imaginaire de l'auditeur. Il y a des frottements, des crépitements brouillés et des feulements électroniques.
Parfait décor pour un film futuriste, cet album manque d'un peu de volume. L'IDM minimaliste (Fluse) laisse parfois la place à un ambient un peu faible (Second Floor) sans vraiment trouver de souffle nouveau en cours de route. Le producteur joue correctement sa partition, tournant parfois un peu trop à l'expérimentation digne de la musique concrète. Un concept pas forcément mauvais mais qui tombe en l'occurrence un peu à plat. La présence inopinée d'un remix du titre Erratique par x3d5 amène un kick plus classique qui accompagne d'assourdissantes envolées sonores. Il repart ensuite sur son illustration pessimiste d'un monde terne en déliquescence, dans lequel les immeubles s'écroulent sous ses basses. Il termine toutefois par un Complex World qui vient redonner une touche d'espoir grâce à un ton plus léger.
Avec ce Hard Floors pas inintéressant, le Russe attire l'attention sans convaincre, dévoilant un potentiel à surveiller.
par Tahiti Raph