Sortie : 9 septembre 2010
Label : Kompakt
Genre : House, electro-pop
Note : 3,5/10
Superpitcher c'est un peu le héros électronique des "popeux". Le mec a toujours proposé une tech-house suave aux forts accents pop, un son résolument réconfortant tout en étant mélancolique. Son empreinte sur le label Kompakt est indéniable, il a su bâtir une entité unique avec son comparse Michael Mayer. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que les deux compères officient parfois ensemble sous l'appellation de Supermayer.
Jusqu'à maintenant, il était difficile de véritablement remettre en cause les travaux de l'allemand Aksel Schaufler. Here Comes Love (2004) vieillit bien pendant que son mix Today (2005) demeure d'une rare pertinence. Et que dire de ses DJ set langoureux ? Le bonhomme réussissant même à cultiver une certaine nonchalance dandy.
Ce n'est donc pas un euphémisme que d'affirmer que Kilimanjaro est un album fichtrement attendu. Et sans surprise, la presse pop bave. Facile à comprendre, Kilimanjaro c'est un peu la tech-house pour les néophytes. Ce n'est pas avec ce genre de galettes qu'ils vont s'abîmer les oreilles. Parce que soyons clair, cet album est profondément chiant et sans saveur.
5 ans pour pondre un LP aussi plat, on frise le foutage de gueule. Ok, Superpitcher n'a jamais tapé dans la tech-house bondissante mais il y avait pourtant chez l'allemand cette idée de maintenir l'attention sur le dancefloor. Ces plaisirs se font trop rare sur ce nouvel opus. Seul le tortueux (tout est relatif) Rabbits In A Hurry et la dance-pop de Friday Night arrivent à nous entraîner pendant que le reste de l'album se perd dans un trip aseptisé indolore.
Le principal souci de Kilimanjaro est sa longueur. Les morceaux s'étirent vainement, évoluant trop peu comme avec les interminables Voodoo et Country Boy. On finit par rapidement s'ennuyer et l'écoute devient fatalement distraite. Kilimanjaro est bien trop inoffensif pour se révéler attachant. Rien n'y fait, ça file droit, trop droit. Et ce n'est pas les voix anodines qui arriveront à réveiller tout ça. On flirte même avec le ringard sur le downtempo de Who Stole The Sun. A trop vouloir jouer la carte de l'électro-pop apaisante, Superpitcher a fini par se mordre la queue.
Superpitcher n'arrive pas à convaincre avec un Kilimanjaro manquant cruellement d'envergure et finissant par frôler la neurasthénie. Une grande déception.
par B2B