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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 17:04

Sortie : novembre 2011

Label : Ideologic Organ

Genre : Drone, dark-ambient, experimental

Note : 8/10

 

Sunn o))) et Nurse with Wound s'allient donc aujourd'hui pour nous donner à entendre The Iron Soul of Nothing. Nous voilà prévenus. Faut-il encore présenter Sunn o))), emmené par Greg Anderson et l'hyper-activiste Stephen O'Malley ? Après avoir terrorisé la scène metal 90' avec les immenses projets doom/death Burning Witch et Teeth of Lion rules the Divine ou la formation sludge Goatsnake, par ailleurs pilier de l'immense label Southern Lord, et participant au surplus à des formations cauchemardesques telles que Khanate ou KTL, le duo de Sunn o))) peut s'enorgueillir d'avoir placé le drone, électrique aussi bien qu'électronique, au centre de toutes les attentions durant les années 2000, et d'avoir généré un nombre record de suiveurs aveugles. Steve Stapleton, aka Nurse with Wound, est moins connu du grand public. Longtemps écouté presque exclusivement par les scènes goth indus, dark-ambient et dark-folk, Stapleton affiche au compteur 82 LP (sic) depuis 1980, dont 76 sont totalement introuvables en support physique, multipliant les collaborations avec des géants tels que Current 93, Sol Invictus, et même Jim O'Rourke. Présentation laborieuse mais nécessaire : chacun des groupes cités gagne à être découvert si vous aimez ce disque et ne les connaissez pas !

 

Parmi tous les projets de ces trois hommes, tous ces disques accumulés, certains s'avèrent fatalement moins intéressants que d'autres. Pour ma part, Sunn o))) n'a pas sorti un vrai bon disque depuis White 2 et Altar, chef-d'œuvre illuminé par leur collaboration avec les japonais telluriques de Boris, tandis que la qualité des productions de NwW est totalement aléatoire (à l'image de Coil ou de Merzbow entre autres). Mais là, qu'on se rassure, The Iron Soul of Nothing figure au sommet de cet acharnement créatif. Peut-être fallait-il attendre la réédition d'un événement musical comme ØØ Void, premier coup de tonnerre drone metal en 2000, pour retrouver enfin nos frissons d'antan - puisque ce disque est d'abord paru en bonus d'une réédition américaine, avant d'être édité séparément.

Dysnystaxis, premier morceau du disque, sonne comme une gueule de bois vertigineuse, un après-midi passé sur son lit à écouter ses propres acouphènes et à leur trouver la forme d'une mélancolie, matérialisée par les lignes de violons monocordes, répétitives et poignantes, qui concluent ce voyage intérieur crépusculaire. Après une entrée en cuivre plutôt majestueuse et un break réussi mais inoffensif, Ra at dawn pt. 1 aurait pu être agréable. Grave erreur : il nous plonge en réalité dans une lente montée de plus de 10mn, où nous sommes immergés dans un torrent de fréquences interminable entremêlant guitares et matériel analogique non identifié, travaillées avec un soin qui confine au sadisme musical. Sur Ash on the Trees, c'est pire, Stapleton chante, incante devrait-on dire, sur des drones poisseux, avant un long finish particulièrement violent à base de verre brisé et de pistolet-mitrailleur, sans que cela sonne trop cliché ou déjà-vu. Ra at dawn pt. 2 est un retour au calme ordinaire de ses acouphènes migraineux, qui s'apaise lentement, difficilement, jusqu'à l'endormissement salvateur.

 

Particulièrement réussi, le drone de cette "âme d'acier du rien" quitte les inutiles apparats metal/doom un temps revêtus par Sunn o))) sur Black one par exemple : déserté par toute forme de percussion, place est entièrement rendue à l'emprise vibratoire des fréquences. Ne reste alors que la noirceur immersive de l'âme et sa solitude visqueuse. Hautement conseillé, mais vraiment pas recommandable.

 

http://www.goutemesdisques.com/uploads/pics/SOMA005_cvr101011-350x350.jpg

par Pingouin Anonyme

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commentaires

L
A paraître, un livre-CD Nurse With Wound / Adlof Wolfli : http://www.lenkalente.com/product/pre-commande-adolf-wolfli-nurse-with-wound
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M
Bien content de voir Sunn O))) sur CE, même si la pique sur "les apparats inutiles du metal" aurait pu être évitée. Et petite précision: leur musique se vit avant tout en concert, que ce soit sur<br /> la grande scène du Roadburn, ou dans une cave de 50 personnes. On n'en ressort jamais indemne.
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C
<br /> <br /> Je suis entièrement d'accord pour le live. Le disque n'a même aucun intérêt face au live. Expérience physique. Mais bref.<br /> <br /> <br /> Cela dit, "les apparats inutiles du metal", comme formule, ne concerne pas le metal. Du metal, extrême ou pas, j'en écoute depuis presque quinze ans avec amour. Je crois que ça se sent tout de<br /> même, dans cette chronique. Cela visait seulement un mauvais penchant de Sunn o))) : le Black one, mentionné, me paraît curieusement "metal", ou "rock" si tu préfères : introduction de riffs<br /> guitars au groove doom, batterie accélérée et relinéarisée... Je préfère leur taf plus déconstruit (y compris par l'électronique, comme c'est le cas ici).<br /> <br /> <br /> Salutations,<br /> <br /> <br /> Pingouin Anonyme<br /> <br /> <br /> <br />