Sortie : Juin 2011
Label : Mojuba
Genre : Deep-house
Note : 8/10
Stereociti est un artiste japonais qui officie dans le milieu deep-house depuis peu. Kem Sumitani, de son vrai nom, a sorti quelques maxis etKawasaki est son premier long format. Le fait de sortir sur l’excellent label allemand Mojuba aurait du pourtant me mettre la puce à l’oreille. Comment ai-je pu passer à côté de ce disque ? Il aura donc fallu qu’un de nos lecteurs me conseille le disque pour qu’enfin je daigne y poser une oreille.
Un LP qui débute par le ronronnement métronomique d’un train ne peut que provoquer ma sympathie de toute façon. Stereociti développe en 10 titres sa science deep-house car il s’agit bel et bien de science. En effet, le Japon est un énorme vivier de talents que ne pourra jamais suffisamment louer. Les artistes nippons savent s’accaparer tous les codes d’une scène pour mieux la sublimer. Ils engrangent une somme astronomique de disques occidentaux, les dissèquent, les digèrent et enfin, redéfinissent les frontières perméables d’un genre.
Kawasaki impose le respect dans sa façon de proposer une house feutrée caressant les oreilles. La plupart des morceaux sont évolutifs et s’impose lentement à vous. Les éléments s’ajoutent progressivement, évitant le piège de la surenchère. Ici, rien ne dépasse. Le moindre beat, claquement, petit son, lorsqu’il arrive, semble être une évidence. C’est d’une exquise finesse.
De Awakening qui développe sa house comateuse en imposant avec douceur une atmosphère lancinante à A Day qui sent bon l’été et étale sa classe en misant sur la sobriété. Autant l’avouer, rien n’est à jeter. 3steps se révèle moite et fortement sexué pendant que Downstream se fait hypnotique et enveloppant. Stereociti nous propose même un trip dub-house avec un Day By Day au final jazz d’un cool absolu.
Comme souvent avec les très bons, et trop rare, albums de deep-house, tout est question d’ambiance et d’atmosphère. Le but restant de lentement entraîner l’auditeur dans un monde propice à la danse lascive. Et ça fonctionne à 100% sur ce skeud.
Décidément, la fin d’année nous permet de remettre les pendules à l’heure en se focalisant sur tous les excellents albums que l'on a pu oublier en 2011. Kawasaki de Stereociti est typique du trésor que l'on aimerait garder pour soi et de toute façon, il ne faut pas se leurrer, cet album restera sans doute confidentiel (ce qui est une honte, on en convient). Il ne vous reste plus qu’à vous laisser happer par cette sublime deep-house.
par B2B