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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 09:41

Sortie : 7 novembre 2011

Label : Boxer Recordings

Genre : Techno

Note : 7/10

 

En 2009, l’italien Dusty Kid sortait A Raver’s Diary (chronique ici), superbe album techno de part ses envolées techno fédératrices et son approche emprunt de nostalgie envers la techno de Detroit, tout en ayant un aspect résolument actuel avec ses ouvertures trancey. Il y a 2 ans, le tout jeune Paolo Alberto, la vingtaine à peine consommée, se mettait alors le public et la critique à ses pieds. Aujourd’hui encore, j’écoute fréquemment ce premier album avec un plaisir non dissimulé même si avec le temps, certaines limites se font sentir. Limites qui justement apparaissent parfois trop grossièrement sur ce Beyond That Hill que Dusty Kid a voulu comme un Raver’s Diary 2.0.

 

L’idée même de proposer une suite à son premier album montre que Dusty Kid a lui aussi du mal à sortir de l’univers dans lequel il s’est confiné. C’est un mal autant qu’un bien.

Le souci est de s’enfermer dans une techno parfois trop réductrice. Ainsi, le single Argia, avec sa bassline à faire trembler des murs capitonnés et sa carapace teutonne bien formatée, se révèle trop linéaire. Ok, c’est efficace, c’est indéniable, mais prolonger le morceau sur plus de 14 minutes se révèle être inutile. A contrario, l’autre morceau résolument orienté vers la techno de Detroit, Polybolo, aurait pu lui jouer la carte de l’étalement. Il est étrange de remarquer à quel point Dusty Kid hésite entre longueur (et donc la prise d’otage) et fulgurance (et donc l’éphémère). La plupart du temps, il fait cependant le bon choix comme avec les 10 minutes de ce Nora Nights que n’aurait pas dénigré un Agoria, avec ce côté progressif certes facile mais totalement imparable.

Vous aurez donc compris que tout est une question de durée. Beyond That Hill c’est 8 morceaux pour 80 minutes de techno autant roborative que planante. Mais le petit italien a aussi grandi et ses influences se sont étoffées. Ce deuxième album emprunte énormément au psychédélisme des 70’s, de Tangerine Dream à la Kosmische Muzik. Ce parti pris permet d’ailleurs de mieux appréhender le voyage car il s’agit bel et bien d’un trip que nous propose Dusty Kid. Agencé comme un mix, les enchaînements permettent de ne jamais laisser l’auditeur sur le bas côté. On sent aussi la forte influence (déjà présente sur le précédent album) des paysages monumentaux de l’Ouest américain. Cheyenne est une ode aux grands espaces avec sa mélodie autant naïve que lumineuse.

Mais le point d’orgue de l’album se trouve judicieusement placé en queue de peloton. Dusty Kid n’est pas con, il se doutait bien qu’on attendait tous une suite au sublime America (ici). Ce sont les 23 minutes de That Hug qui vont faire figure de point de non retour. Ballade techno gargantuesque n’en finissant plus de monter et imposant une avalanche de kicks dévastateurs, il faut attendre la 10ème minute pour que le miracle se produise. Et le morceau de déflorer l’atmosphère avant d’atteindre l’orgasme ultime à la 17ème minute, au bout d’une chevauchée fantastique. C’est ce Dusty Kid là qu’on attendait et il ne déçoit pas.

 

Beyond That Hill reste un album techno bien foutu mais qui, en choisissant de poursuivre l’odyssée aérienne du précédent opus, révèle aussi ses propres limites. Le plaisir est certes immédiat et puissant mais il ne peut supprimer certains écueils (constructions parfois trop linéaires, morceaux parfois trop longs). Il n’en demeure pas moins que l’approche cinématographique de ces escapades techno se révèle être un puissant générateur d’images et permet ainsi de dépasser le stade purement primaire du genre.

 

http://www.actualites-electroniques.com/Album/Dusty%20Kid-Beyond%20that%20hill.jpg

 

par B2B

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commentaires

K
Album d'une efficacité incroyable, le dernier morceau est dingue. On va voir ce que donne son live !
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J
<br /> J'ai exactement eu la même impression en écoutant ce nouvel opus, rien de nouveau mais quelle efficacité!<br /> <br /> D'un autre côté j'ai peur qu'en faisant quelque chose de nouveau il nous emmène droit dans le mur.<br /> <br /> <br />
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Q
<br /> En 2009, ...superbe album techno de part ses envolées techno fédératrices et son approche emprunt de nostalgie envers la techno de Detroit, tout en ayant un aspect résolument actuel avec ses<br /> ouvertures trancey.<br /> <br /> fallait pas t'arrêter en si bon chemin<br /> <br /> <br />
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