Sortie : octobre 2011
Label : Rush Hour
Genre : House, électronica, UK Bass
Note : 7/10
Deux albums en quelques mois, une approche réellement personnelle de la musique électronique, cela est suffisant pour me mettre la puce à l’oreille. BNJMN, Ben Thomas de son vrai nom, Anglais, 23 ans au compteur, aurait-il décidé que la musique électronique doit avant tout regarder vers le passé avant d’aller de l’avant ? Ok, il y en a un tas de gaziers qui ont décidé de faire pareil, de rendre hommage aux précurseurs (histoire de s’acheter une légitimité ?), mais il y a pourtant chez BNJMN un savoir-faire indéniable.
Black Square est la suite de Plastic World et sort, lui aussi, chez Rush Hour. Black Square c’est 9 morceaux pour une petite demi-heure d’électronica-house rétro. Rien d’extraordinaire en soi. Pourtant, il y a un travail du son plutôt intéressant derrière tout ça. Mettez une sourdine à une basse, appuyez vous sur de fines sonorités synthétiques et le tour est joué. L’impression d’écouter une musique cotonneuse, toute en formes arrondies, est alors agréable. Black Square c’est un spleen apaisant.
L’hommage aux travaux ambient de l’Aphex Twin des 90’s est évident. Mais BNJMN ne s’arrête pas là. Son truc à lui c’est de donner l’impression de fabriquer un morceau avec trois fois rien. Et là, on pense directement à Four Tet, notamment sur un Primal Pathways dont la house ouatée n’en finit plus de lentement vous envahir. Black Square est un album chancelant que l’on écoute à la tombée de la nuit, l’espoir au bout de l’horizon. Et quand le brouillard s’épaissit, comme sur le très vaporeux Black Square, on semble alors avalé par ces visions pré-nocturnes.
Black Square ne se danse pas mais s’écoute avec distraction, laissant ainsi l’esprit divaguer. BNJMN ne signe aucunement un album brillant, là n’est pas l’objectif. Il n’est question ici que d’atmosphère rétro, d’ambiances rappelant la scène anglaise des 90’s. Pourtant, l’album ne s’arrête pas à l’hommage chiant, au contraire puisqu’il s’inscrit parfaitement dans la mouvance deep actuelle, dans cette esthétique sonore privilégiant le raffinement à la vulgarité. A suivre.
par B2B