Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Chroniques électroniques - Chroniques de disques, de concerts, de festivals, de soirées de musiques électroniques, rap et bien d'autres...
  • : Au confluent des musiques électroniques, du rap et des autres styles, ce blog, ouvert et curieux. Chroniques de l'actualité des sorties IDM, électronica, ambient, techno, house, dubstep, rap et bien d'autres encore...
  • Contact

Recherche

Archives

Catégories

21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 04:43

Sortie : avril 2012

Label : Denovali

Genre : Ambient, Jazz

Note : 9/10

 

Un soir d'hiver 2008, je tombais sur l'intriguant artwork du premier opus de Bersarin Quartett. Donc bien avant que Denovali ne décide de le rééditer. Le label Lidar avait déjà sorti préalablement un opus de Jasper TX. Il n'en fallut pas plus pour m'encourager à me procurer l'album le plus rapidement possible. Il y a des albums comme ça qui terrassent. Qui ne laisse aucune chance à l'auditeur. Qui le pousse à savoir absolument qui se cache derrière ce fameux Quartett. La surprise est d'autant plus grande lorsqu'on apprend que seul un homme se cache derrière ce projet : l'allemand Thomas Bücker. On savait déjà depuis longtemps qu'on peut faire des trucs magiques avec les softwares et les plug-in. Mais donner une telle couleur à l'acoustique. Rendre un ensemble aussi orchestral armé d'un simple laptop, ça non. Vous aurez d'ores et déjà compris que Bersarin Quartett a conçu un album magnifique, que les plus connus Cinematic Orchestra n'auraient même pas pu imaginer, même avec la plus grande volonté du monde. Quand Denovali annonça la sortie d'un deuxième album, je me suis immédiatement repassé Oktober et Mehr Als Alles Andere, ouverture et dénouement d'un objet musical non identifié. Un véritable chef d'oeuvre des années 2000. Les premières écoutes de II s'envisagent donc avec l'émotion d'un enfant déballant ses cadeaux, avec l'excitation unique et naïve de celui qui ne sait pas ce qu'il va trouver.

 

Des bourrasques stellaires de l'introduction de Niemals Zurück émergent ce glitch, ce beat, ces quelques fragments de batteries insaisissables qu'on s'était déjà pris dans la gueule il y a plus de trois ans. Cette inexplicable impression que cette musique fut conçue en dehors du monde des hommes. Puis vient la désarmante approche onirique poussée à son paroxysme, qui fait du son de Bersarin Quartett un joyau idéal pour des écoutes domestiques et solitaires. L'étiquetage ou la dénomination résonne ici encore plus vaine que d'habitude. Le jazz, comme le post-rock, ne sont ici que pour former une entité ambient propre.

Comment ne pas succomber à cet aspect si limpide et à la fois si "heavy", quand il révèle tant de romantisme feutré, d'équilibre fragile entre violence subtilement contenue et volupté candide ? Der Mond, Der Schnee und Du et Im Lichte Des Anderen sont probablement les exemple les plus parlants. Les vents et les crins semblent étouffés par les nappes mais profitent d'arrangements très particuliers, qui renforcent ce jalousé mystère autour du travail de composition de l'allemand. Cette impression d'osciller entre terre et ciel trouvera son apogée sur le merveilleux Einsam Wandeln Still Im Sternensaal, dont les crins rappellent étrangement le Sarà Per Voi de Teho Teardo. Un malin, Dieu, qui nous a ouvert l'espace sans nous donner des ailes... Voilà ce qu'on peut penser à l'écoute du vertigineux Im Glanze Der Kometen. Mais parce que le rythme est dans le temps ce que la symétrie est dans l'espace, Alles Ist Ein Wunder libère le glitch et de trop longtemps captives rythmiques. L'étrange et inquiétant Rot und Schwarz connait même une furtive échappée techno aussi filandreuse qu'étouffée.

Je n'ai pas peur qu'ici et maintenant, se dévoilent le caractère excessif de mes rêves. Voilà ce que semblent dirent les trois derniers titres, d'où s'échappent des effluves de repos d'après big bang ou des secrets de la création du monde.

 

Bersarin Quartett réalise le tour de force de donner une suite équilibrée et cohérente à son chef d'oeuvre éponyme. Si II impressionne dès les premières écoutes, il révélera dans le temps des contours nouveaux à chaque fois plus évocateurs en fonction du contexte d'écoute. Voici donc une musique hybride et inclassable, qui ravira les aventuriers de tout bord. Il paraît que Brücker sait aussi s'accompagner de trois compères lors des lives, de quoi fournir des rêves fous, dignes des aspects les plus stoner de Bohren und der Club Of Gore.

 

http://denovali.com/bersarinquartett/II200.jpg

par Ed Loxapac

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
Ah oui, je confirme l'album "Tons of fun" de JEAN-MICHEL est idyllique !
Répondre
F
Si, si, il a sorti deux albums (dont l'excellent Tons of Fun en 2010)et quelques EP sous le nom de "Jean-Michel" chez Phlong UG.
Répondre
C
<br /> <br /> Ah et bien merci, je savais pas que c'était lui jean-Michel.<br /> <br /> <br /> <br />
M
Raahh que c'est bon ! un grand musicien ce Thomas Bücker... (il a sorti autre chose que 2 albums?)
Répondre
C
<br /> <br /> Non, malheureusement.<br /> <br /> <br /> <br />
C
Merci, une fois encore, je decouvre des albums incroyables grace a votre blog.
Répondre
K
Just en passant : c'est certainement pas du jazz, ni de près ni de loin ("hybride et inclassable" oui)
Répondre
C
<br /> <br /> Tu as donc retenu ce qu'il fallait retenir. Nulle part si ce n'est dans la dénomination genre (qui n'est comme chacun le sait qu'un vulgaire moyen d'éclairer un tant soit peu le lecteur) on ne<br /> dit que c'est du jazz. La conclusion est bien celle-là : hybride et inclassable.<br /> <br /> <br /> <br />