Sortie : juillet 2010
Label : Non Projects
Genre : Abstract, Electronica
Note : 7,5/10
Cela fait déjà un petit bout de temps que le distributeur Alpha Pup et son label ami Non Projects nous alimentent les oreilles avec des albums de haute volée. Si nous avions déjà parlé du sieur Asura lors de la sortie de son génial et magistral album éponyme (ici), l'occasion nous est donnée de découvrir à ses côtés un des ses compères : Anenon. Ryan York (Asura) et Brian Allen Simon (Anenon) se partagent donc chacun une face de la version vinyle (disponible également en digitale).
Même si elle n'égale pas le niveau de l'album précédemment citée, la face consacrée à Asura témoigne encore de toute l'ivresse organique, mystérieuse et enivrante de son créateur. Sur Silver Trees, des voix célestes s'imbriquent une nouvelle fois parfaitement dans sa musique riche et gentiment vrillée. L'enchaînement avec Outer Bnk et ses réminiscences techno downtempo glisse de manière limpide. Certains penseront sur ce dernier aux travaux de Trentemoller sur son premier album The Last Resort. Crimson and Bone est trop long pour être un interlude et trop court pour être un véritable morceau. Ses sages expérimentations nous emmènent pourtant vers des contrées profondes et rassurantes pleines de volupté. Le brouillé The Ocean s'élève quant à lui comme un délire Clarkien de grand cru, avant d'introduire le superbe, craquelé et terrifiant Sleepers.
Asura parvient une nouvelle fois à nous lancer vers de fausses pistes et à retranscrire d'ambivalentes atmosphères. On souhaiterait presque maintenant qu'il se montre dérangeant.
Anenon était apparu sur l'album de son pote avec son superbe remix I've Seen You In Vice. Il débute sa partie avec Chimera, perle liquide hip-hop dans la veine de ce qu'enfante cette nouvelle scène californienne, et cela même s'il y injecte des notes tribales plus que bien senties. Damiel, jolie pièce d'electronica solaire va se révéler anecdotique en réponse au monument qu'elle va introduire et qui à lui seul justifie l'achat du disque : Retold / Endless. Peu de mots pour décrire ce joyau progressif et progressiste qui, lorsqu'il se clôt, laisse les yeux grands ouverts et les oreilles orphelines. Précisons simplement que lors de la deuxième phase du titre, le cuivre vient s'allier aux matières synthétique et électro-acoustiques pour produire une oeuvre littéralement narcotique.
Cet "album", moins hip-hop que les sorties précédentes présentées par Alpha Pup, a le mérite de donner envie aux curieux de se plonger dans les productions de Non Projects. Si le premier album d'Asura se révèle encore plus aujourd'hui (et moins que demain) comme un indispensable absolu, on salive déjà dans l'attente de l'éventuelle sortie d'un long format signé Anenon.
par Ed Loxapac